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Amadou Gon Coulibaly

Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Chef du Gouvernement

Sur le secteur privé

Depuis son arrivée à la Primature en janvier 2017, le Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly, porte une attention toute particulière au secteur privé. « Le secteur privé, avec lequel nous avons un partenariat fort, doit saisir les opportunités qu’offre l’Etat ivoirien en vue de réaliser la transformation structurelle de notre économie », dit-il.

Monsieur le Premier Ministre, qu’est-ce qui motive votre grande attention pour le secteur privé ?
Il serait incompréhensible pour le gouvernement de ne pas accorder au secteur privé une place de choix dans sa stratégie de développement économique et social. Dans tous les pays, c’est le secteur privé qui crée la richesse et les emplois et, par conséquent, favorise les conditions d’une réduction rapide de la pauvreté. Pour notre jeune pays qui aspire à l’émergence à l’horizon 2020, le secteur privé est un acteur essentiel pour concrétiser les ambitions du Président de la République S.E.M Alassane Ouattara. C’est pourquoi, depuis 2012, de nombreuses actions sont entreprises pour améliorer le climat des affaires et permettre aux hommes d’affaires, d’ici et d’ailleurs, de venir investir dans de meilleures conditions.

Quelles actions majeures traduisent l’engagement du gouvernement aux côtés du secteur privé ?
L’engagement du gouvernement en faveur du secteur privé est total. Cet engagement a permis d’atteindre déjà quelques résultats importants. Nous avons par exemple procédé au paiement d’un montant de 734,88 milliards de FCFA aux Fournisseurs et Prestataires de Services de l’Administration Centrale, des Collectivités Territoriales et des Etablissements Publics Nationaux (EPN) de janvier à septembre 2017 au titre de la dette intérieure. Nous nous sommes fermement engagés à mettre en œuvre, avant 2020, l’ensemble des mesures arrêtées de façon consensuelle par la Commission de Réformes fiscales. Dans le même élan, nous avons pris la résolution d’accompagner le secteur privé dans la construction et l’accélération des champions nationaux. De même, comme tout le monde le voit, nous œuvrons chaque jour à la mise à niveau progressive des infrastructures économiques : terrains industriels, aménagement hydro-électrique, construction et renforcement de routes... Ce sont là quelques actions qui montrent notre détermination à œuvrer à l’émergence d’un secteur privé fort.


Que répondez-vous à ceux qui disent que l’Etat ne fait pas assez la promotion des entrepreneurs nationaux ?
Je dirais que cela n’est pas juste. Si nous ne le faisons pas, il n’y aura pas de secteur privé dynamique.  L’accompagnement des nationaux est capital.  Le gouvernement a pris la pleine mesure des nombreux défis à relever pour accompagner l’essor du secteur privé. L’émergence des champions nationaux constitue l’un de ces défis dont je partage toute la pertinence. Sur ces cinq dernières années, d’importants efforts ont été déployés par l’Etat, en vue de consolider la situation des entreprises nationales déjà existantes, fortement affectées par la longue période de crise que le pays a connue. Il s’agissait à cet effet, d’apporter des réponses concrètes aux défis auxquels sont confrontées les entreprises ivoiriennes.  A savoir le développement des PME et leur accès aux marchés publics, la question de l’accès au financement des entreprises, particulièrement les PME, la fiscalité, la dette intérieure, l’accès au foncier industriel, le développement de niches d’opportunités pour les entreprises, etc.


Les PME ont du mal à accéder au financement nécessaire à leur essor. Quel accompagnement de l’Etat à cet effet ?
En ce qui concerne le développement des PME nationales, le gouvernement s’attèle à mettre en œuvre le Programme Phoenix, d’un coût de 86 milliards de FCFA, adopté en Conseil des Ministres le 18 septembre 2015. De façon spécifique, pour favoriser l’accès des PME aux marchés publics, les dispositions du code des marchés publics ont fait l’objet de réaménagement en 2015. Je voudrais relever notamment deux mesures fortes prises à cet effet, à savoir la réservation de 20 % de la valeur prévisionnelle des marchés publics aux PME et la marge de préférence de 5 % accordée aux grandes entreprises qui sous-traitent au moins 30 % de la valeur de leur marché.

N°01/ Jan. 2018 Partager :