Aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan
Mars 2018. Aéroport International Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. En face du hall des départs, dans le couloir ‘’dépose minute’’, une voiture blanche s’arrête. Une jeune femme en descend, suivie de deux personnes plus âgées. Ils sortent rapidement des valises du coffre. Après des accolades à ses parents, la jeune femme s’éloigne en poussant un chariot à bagages. A l’entrée du hall des départs, elle fait un dernier geste d’aurevoir avant de disparaître. Raïssa Kouamé aurait souhaité rester un peu plus longtemps avec les siens, mais ceux-ci étaient déjà remontés en voiture ; car au couloir “dépose minute”, les véhicules ne peuvent stationner plus de 5 minutes. Passé ce timing, ils sont rappelés à l’ordre par des agents de sécurité. Grâce à ce dispositif, la devanture du hall, encombrée par le passé de véhicules déposant les voyageurs, est dégagée. Les accompagnants passent désormais par un portique de sécurité situé dans la zone des arrivées pour rejoindre le hall des départs. Là, un ruban de sécurité les sépare des voyageurs.
« Les seules personnes habilitées à passer par l’entrée du hall des départs sont celles munies d’un passeport et d’un billet d’avion », confirme Patrick Kobenan, un autre voyageur ayant l’expérience des anciennes et nouvelles dispositions. « Par le passé, certaines personnes, avec leurs badges, pouvaient être autorisées à accéder au hall d’embarquement. Ce n’est plus possible. Les agents de sécurité sont rigoureux et il y a de nombreuses caméras pour suivre tous les mouvements », poursuit-il. Et d’ajouter : « Il y a moins de traitement par affinité ou d’abus de la part des agents de l’aéroport ». Selon cet habitué des aéroports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, celui d’Abidjan, est l’un des rares à relever les empreintes digitales, faire une photo numérique et scanner le passeport au dernier point de contrôle avant l'embarquement. Il relève aussi les nombreux travaux de modernisation des infrastructures techniques réalisés pour le confort des voyageurs et pour la sûreté de la plateforme aéroportuaire. Gilles Darriau, Directeur Général de Aéroport International d’Abidjan (AERIA), structure concessionnaire de l’aéroport, confie que 55 milliards de FCFA ont été investis depuis 2010 pour plusieurs aménagements : changement des deux tapis bagages, réhabilitation du salon business et construction d’un parking de 200 places supplémentaires. On note aussi l’approfondissement du parking commercial permettant d’accueillir les gros porteurs A380, la construction de 10 places supplémentaires de stationnement pour avions et d’une voie de circulation parallèle qui permettra de multiplier par quatre la cadence des vols. Tous ces changements ont valu à l’aéroport l’obtention des certifications internationales, notamment la Transportation Security Administration (TSA) des Etats-Unis et la certification d'aérodrome de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Ces évolutions ont contribué à la relance du trafic qui est passé de 640 000 voyageurs en 2011, à 2 millions en 2017. La desserte est assurée par 25 compagnies aériennes couvrant une quarantaine de destinations, avec une liaison très dense avec l'Europe (30 fréquences hebdomadaires en 2017) et, depuis mai 2018, 3 vols hebdomadaires directs vers les Etats-Unis.
Selon Gilles Darriau, le rêve est en train de devenir réalité. « L’arrivée aux affaires du Président Alassane Ouattara a beaucoup contribué à la relance du transport aérien », soutient-il.
La croissance économique, l’engagement du gouvernement à redynamiser la compagnie aérienne nationale et à mettre à niveau les infrastructures aéroportuaires, ainsi que la position géographique idéale du pays sont autant d’atouts qui concourent à faire de l’aéroport d’Abidjan, un hub sous-régional.
Défis : Maintenir le cap
Les avancées dans le secteur du transport aérien sont remarquables depuis 2012. Désormais, l’enjeu pour le gouvernement et les structures techniques que sont, entre autres, l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC) et AERIA, est de consolider les acquis. Il s’agit, d’une part, de ne pas perdre les certifications obtenues (TSA, OACI), afin de garantir le repositionnement durable de l’aéroport et, d’autre part, de poursuivre les actions engagées en termes de qualité d’infrastructures, de sûreté et de sécurité aéroportuaires.
N°06/ Sep. 2018Ivoirien résidant en France
« En arrivant au pays en 2016, après plus de vingt ans, j’ai été surpris de ne pas subir de racket, contrairement aux récits que j’avais entendus. Félicitations aux autorités ! ».
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