MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE: CEREMONIE D’OUVERTURE DE LA 19E CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE SIDA ET LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES EN AFRIQUE (ICASA 2017)

  
  

Abidjan, 04 Décembre 2017

• Excellence Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire
• Monsieur le Président de la République du Ghana
• Madame la Première Dame de Côte d’Ivoire
• Monsieur le Vice-président de la République de Côte d’Ivoire
• Mesdames les Premières Dames
• Mesdames et Messieurs les Ministres
• Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
• Monsieur le coordonnateur résident du Système des Nations Unies
• Monsieur le Président de la Société Africaine Antisida
• Mesdames et Messieurs les Partenaires au Développement
• Monsieur le Gouverneur du District d’Abidjan
• Monsieur le Préfet de la Région des Lagunes, Préfet du Département d’Abidjan,
• Monsieur le Maire de la Commune de Cocody
• Madame la Présidente du Réseau Ivoirien des Personnes vivant avec le VIH
• Mesdames et Messieurs les acteurs de la lutte contre le sida
• Honorables participants
• Mesdames et messieurs


Excellence Monsieur le Président de la République,

Deux jours durant, soit du 29 au 30 Novembre 2017, le sommet Union Africaine /Union Européenne a tenu la Côte d’Ivoire en haleine, à travers le thème « Investir dans la jeunesse ». Ce fut un réel succès pour notre pays.
Je voudrais, de façon solennelle vous féliciter et vous marquer notre fierté pour avoir placé la Côte d’Ivoire sur orbite. La présence remarquable et remarquée d’une quarantaine de Chefs d’Etat qui ne voulait pas se faire compter la rencontre au sommet UA/UE dans notre pays ici à Abidjan, en est l’illustration.
Monsieur le Président de la République,
Vous avez accepté de venir personnellement procéder à l’ouverture d’ICASA en présence de la Première Dame qui a pris fait et cause pour la santé de la mère et de l’enfant et pour la lutte contre le Sida pédiatrique. Merci Monsieur le Président de la République, pour l’honneur que vous nous faites en rehaussant de votre présence cette cérémonie mémorable, pour nous et pour tous nos partenaires.
Madame la Première Dame, je voudrais me souvenir que votre engagement pour la lutte contre le Sida a pris une réelle dimension en 2012, en acceptant d’être la marraine de l’e-TME en Côte d’Ivoire. Et vous êtes Ambassadeur Spécial pour la prévention de la transmission mère-enfant du VIH et la prise en charge du sida pédiatrique. Votre soutien pour cette cause n’est plus à démontrer : construction de« l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville » ; Prix « Global Impact Leadership Award ». Merci pour toutes ces actions.
Je voudrais saluer la présence de Madame Henriette Konan BEDIE, représentant le Président Henri KONAN Bédié sous l’égide de qui, la Côte d’Ivoire a accueilli la Conférence Internationale sur le SIDA en 1997.

Je rappelle que 20 ans plus tard, les scientifiques se souviennent encore de cette phrase mémorable qu’avait énoncé le Président Henri Konan BEDIE ‘’les malades sont au Sud et les médicaments au Nord’’
Excellence Monsieur le Vice-Président de la République,
Vous avez suivi de bout en bout le processus qui a abouti en fin 2015 à la sélection de la Côte d’Ivoire, comme Pays hôte de la19ème édition d’ICASA. Notre victoire est la résultante de vos conseils avisés, de vos orientations et votre soutien permanent.
L’organisation d’ICASA a fait également l’objet de l’attention particulière de SEM le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui dans sa gestion managériale des dossiers, a servi de facilitateur dans le déroulement pratique de cette conférence. Je voudrais l’en remercier sincèrement.

Monsieur le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, bienvenue en Côte d’Ivoire, chez vous. Votre attachement à ce pays et à son Président de la République, votre frère Monsieur Alassane OUATTARA, vous a conduit à susciter et à soutenir la candidature de la Côte d’Ivoire pour l’organisation de la 19ème édition d’ICASA.
Votre accompagnement a été un élément déclencheur dans le choix porté sur la Côte d’Ivoire pour abriter les présentes assises. Merci d’être là.
Il m’est particulièrement agréable de saluer la présence du Président de la Société Africaine Anti Sida, qui a été lui aussi d’un soutien déterminant dans cette compétition. Monsieur le Président de SAA, nous vous souhaitons la bienvenue pour la 4ème fois en Côte d’Ivoire.

Eminentes personnalités du monde médical et scientifique d’ici et d’ailleurs, Chers Partenaires, la Côte d’Ivoire vous sait gré des dispositions que vous avez prises pour être sur son sol, dans le cadre des réflexions sur les approches nouvelles pour éliminer le Sida de notre monde.
Honorables invités Mesdames et Messieurs
Un demi-siècle après la découverte du VIH, notre réponse à l’épidémie du sida a connu de nombreuses avancées. Le diagnostic se fait désormais avec des méthodes plus simples et fiables. En effet, de 1997 en 2008, le traitement anti rétroviral exigeait 6 à 8 prises par jour avec un suivi médical mensuel. Depuis 2010, le traitement est adapté au patient avec un comprimé par jour et un suivi médical trimestriel, avec un stock de sécurité thérapeutique.
La couverture du traitement antirétroviral est croissante et l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH a considérablement

augmenté. La prévalence en Côte d’Ivoire est passée de 4,7% en 2005 à 3,7% en 2012 selon l’EDS. Selon les études et les estimations de l’ONUSIDA, la prévalence est autour de 2,7%.
Les nouvelles infections et les décès ont respectivement connu une baisse de 68% et 43% de 2000 à 2016.Selon l’approche 90-90-90 exigé par l’ONUSIDA, 76% de PVVH ont été dépistés en 2017 dont 62% mis sous ARV et 78% en état de suppression virale.
En juin 2017, 61% des PVVIH connaissent leur statut sérologique et 210 751 sont sous traitement ARV. Ce qui donne une couverture de traitement ARV à 80% des personnes qui sont dans les soins VIH.
Tous ces acquis sont la résultante d’un engagement au plus haut niveau de l’Etat qui s’est traduit par la mise en place d’une politique sociale avec entre autres, la gratuité ciblée, qui a considérablement amélioré l’accessibilité d’une bonne partie de la population, notamment l’accès des femmes aux services de santé.
Malgré ces résultats tangibles et encourageants, l’un des obstacles à l’accès des populations aux services de santé, demeure la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes infectées et affectées par le VIH et de certaines autres populations, par rapport à leurs pratiques.
Conscient de tout cela, l’Etat a fait adopter la «loi portant régime de prévention, de protection et de répression en matière de lutte contre le VIH et le sida », qui condamne la stigmatisation et la discrimination à l’endroit des personnes vivant avec le VIH. Il convient de noter que nous sommes dans un domaine qui nécessite aussi bien un changement de perception que de comportement.
C’est pourquoi au-delà du dispositif légal mis en place, nous nous devons de continuer la sensibilisation des populations et surtout des jeunes. Ce qui justifie la grande campagne

multimédia qui a démarré depuis le 1er décembre, avec pour objectif de faire comprendre aux populations que l’infection à VIH n’est plus une fatalité.
Nous devons tous apporter notre pierre à l’édifice, encourager la population à se faire dépister, encourager les PVVIH à recevoir le traitement ARV, ne pas les juger et ne pas avoir envers eux des comportements susceptibles de les éloigner de leur prise en charge. Et surtout rendre disponible le traitement.
Le thème des présentes assises, « l’Afrique une approche différente vers la fin du Sida» nous invite à une réflexion permettant de mettre en place des stratégies innovantes capables d’infléchir la tendance générale du VIH. Ces stratégies doivent tenir compte de la transition épidémiologique avec l’émergence des pathologies telles que les hépatites virales.
En 2015, le nombre de décès liés aux hépatites virales était estimé à 1,4 millions, un chiffre similaire à la tuberculose et plus important que l’infection à VIH et le paludisme.
Ces affections ont connu, jusqu’à présent, une attention insuffisante des donateurs et des autorités politiques. L‘attention des conférenciers est donc appelée sur cette problématique que pose les hépatites virales dans nos pays africains.
Je me réjouis également que les activités satellites organisées autour de la conférence aient fait un focus sur les questions des jeunes et des adolescents afin de réduire leur vulnérabilité au VIH. Je salue la présence des premières Dames réunies au sein de OPDAS et qui se retrouvent pour parler de l’élimination du SIDA en marge de ICASA.
Je demeure certaine que de cette édition de ICASA Abidjan 2017, sortiront des orientations claires et innovantes qui permettront au monde entier d’avancer résolument vers l’élimination du Sida d’ici à 2030. Je souhaite aux participants de fructueux échanges.

Je ne saurais terminer mon propos sans me tourner vers les partenaires engagés à nos côtés dans la lutte contre cette pandémie. Je voudrais vous traduire toute la gratitude et la reconnaissance du Gouvernement. Je vous exhorte à mettre l’accent sur la disponibilité des médicaments. Cela va nous permettre de gagner la bataille sur les nouvelles infections et la maladie.
Aux intervenants du secteur communautaire et personnes vivant avec le VIH, à tous les acteurs de la réponse, vos contributions à la sensibilisation des populations sont toujours appréciées. Restons solidaires et mobilisés pour tous, car ‘’la Santé est un droit, l’Elimination du SIDA est un devoir’’.
Je vous remercie.