Déclarations & Discours
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Discours du Premier ministre à l’occasion de sa rencontre avec le Corps diplomatique
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Monsieur le Directeur adjoint de Cabinet,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Je voudrais, à mon tour, saluer votre présence ici, répondant ainsi à notre souhait, notre volonté de vous rencontrer pour avoir des échanges de points de vue sur la marche de la nation, sur la marche du processus de sortie de crise. Aujourd’hui, je suis avec le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour vous entretenir largement sur ce que nous faisons depuis notre nomination à la tête du Gouvernement.
Mais je voudrais d’entrée de jeu vous saluer parce que je pense que c’est un exercice auquel il faut qu’on s’habitue pour que vous puissiez être informés à la source et non pas seulement par les écrits de presse. Je pense que ceci est important pour la bonne information que nous souhaitons porter à l’ensemble du corps diplomatique et par delà à vos plus hautes autorités. Comme vous le savez, depuis quasiment un an, le dialogue direct qui s’est tenu à Ouagadougou a abouti à la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Ce dialogue direct avait cette particularité, c’est qu’il mettait sur la même table les deux ex-belligérants pour qu’ils discutent de points spécifiques les concernant. L’objectif était bien clair de sortir de la belligérance pour créer un nouveau partenariat qui est d’aboutir à la paix. On peut résumer ces questions spécifiques discutées à Ouagadougou en trois points :
Le premier point qui est le volet politique se résume à l’identification générale des populations et à l’organisation d’élections générales transparentes. Le deuxième point qui lui est militaire, c’est articulé autour de réunification des deux armées en Côte d’Ivoire, de la sécurisation du territoire national par le désarmement, le service civique et la circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire. Le troisième volet qui lui relève de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, s’est articulé autour de la réunification du territoire et de l’unicité du pouvoir central, de l’unicité des caisses de l’Etat. Voici globalement comment nous avons discuté et les mesures que nous avons arrêtées.
A partir de là, quand nous sommes tombés d’accord, cet accord a été signé le 4 mars. Le 29 mars, j’ai été nommé à la tête du Gouvernement et j’ai aussitôt pris fonction. Mais, je voudrais pour la bonne gouverne, vous avez tous reçu u document qui retrace assez bien ce que nous avons réalisé. Quand nous avons été nommé le 29 mars, vous savez, un Premier ministre nommé ne peut lui seul travailler, ce n’est que le 7 avril que le Gouvernement a été mis sur pied, respectant ainsi les échéances que nous nous étions fixées. Dès que j’ai eu un Gouvernement, le 16 avril, nous avons procédé à la suppression de la zone de confiance et à son démantèlement. Ce qui n’est pas rien. Parce que le chef de l’Etat et moi-même nous nous sommes déplacés jusqu’à la lisière de la ligne de cessez-le-feu. Nous avons démantelé la zone de confiance et nous avons mis sur pied le Centre de Commandement Intégré. Après le 16 avril, il me fallait une feuille de route. C’est-à-dire une feuille qui me permette d’appliquer l’accord que nous avons signé. Et je n’ai eu ma feuille de route que le 2 mai. Parce qu’une chose est d’être nommé Premier ministre, l’autre est de constituer une équipe gouvernementale, l’autre aussi est d’avoir une feuille de route qui vous précise dans le menu détail, ce que vous avez à accomplir dans la tâche qui est la votre. Donc, ce n’est que le 2 mai, à Yamoussoukro, avec vous d’ailleurs puisque vous étiez invités, que nous avons eu notre feuille de route.
Aussitôt la feuille de route obtenue, le 5 juin, nous avons le Président et moi-même au cours de nos séances au sommet de l’Etat, procédé à la signature de deux décrets. Il est important que je le note : le décret des magistrats, un décret qui depuis plus d’un an n’avait pas été signé. Les ambassadeurs qui sont ici le savent, le président Sassou NGuesso était venu ici en septembre 2006 sans pouvoir obtenir la signature de ce décret sur les magistrats. Le 5 juin, ce décret a été signé. Le même 5 juin nous avons procédé à la signature d’un autre décret qui nommait et acceptait les préfets de région et de département. Donc, je veux dire que ce n’était pas non plus anodin et le 18 juin à Bouaké sous ma présidence, nous avons installé les préfets. Le 29 juin, j’allais à Bouaké pour installer les magistrats quand il y a eu l’attentat sur notre avion. Mais nous avons insisté pour installer ce jour là les magistrats officiellement. Ce qui fut fait. Naturellement, après ce grave accident qui s’est produit à Bouaké, j’ai mis 10 jours avant de venir reprendre mon travail à Abidjan le 9 juillet. Ceci, après une visite que j’ai rendue au président Compaoré, le facilitateur du dialogue direct. Je veux dire que je n’ai pas mis un mois. J’ai eu 10 jours à compter de la date de l’attentat à mon retour à Abidjan.
Aussitôt arrivé à Abidjan, nous avons continué à essayer de relancer le processus. Ce que vous ne devez pas ignorer, c’est qu’après l’attenta, nous aurons pu nous asseoir et dire qu’on attend qu’une enquête internationale soit menée pour trouver les coupables, parce que si j’attendais l’enquête internationale que j’ai confiée à l’ONU, je suis encore en train d’attendre une réponse de l’ONU qui n’est pas allée aussi vite que je l’aurais souhaité.
Le 18 juillet, nous avons travaillé avec les bailleurs de fonds pour essayer de financer le processus. Le 30 juillet, nous étions à Bouaké avec le chef de l’Etat qui plus de quatre ans durant, n’avait pas franchi la zone de confiance pour aller à Bouaké. Nous n’avons pas fait seulement que l’accueillir à Bouaké, nous avons brûlé 2674 armes. Je veux dire que nous avons fait cette cérémonie de la flamme de la paix, je reviendrai là-dessus parce que je considère que cela a été important. Il y a des choses qui étaient notées dans l’accord politique de Ouagadougou et il y a d’autres choses qu’on ne peut quantifier dans cet accord. Le 6 août, nous avons officiellement lancé les maires et les conseils généraux dans la sensibilisation pour la prochaine étape que nous devions franchir pour la lancement des audiences foraines. C’était le 16 août. Et, nous sommes allés en vacances parce que le Gouvernement avait prévu des vacances et je suis revenu ici le 4 septembre. Je suis venu tomber dans une crise sociale. Il y avait une grève des médecins, une grève des greffiers pour faire en sorte de régler ces problèmes et aussitôt nous nous sommes mis à travailler pour lancer les audiences foraines qui ont démarré le 25 septembre 2007. Je vous donne ces éléments que vous avez dons votre document plus détaillé que ce que je viens de faire pour montrer que depuis la signature de l’accord politique d Ouagadougou, le gouvernement a été au travail pour faire en sort que le processus puisse aller de l’avant.
Naturellement, je voudrais revenir sur l’apaisement qu’on note en Côte d’Ivoire. Les ambassadeurs sont là. Pour certains, depuis le début de la crise, pour d’autres, en cours de réalisation de ce processus. Je pense qu’on peut affirmer qu’il y a véritablement l’apaisement. Quand nous avons signé l’accord politique de Ouagadougou, nous nous sommes dit, si nous ne créons pas les conditions de la confiance, il nous sera difficile de mettre en œuvre l’accord politique. C’est ainsi que nous avons, en ce qui concerne les Forces Nouvelles et l camp présidentiel, fait en sorte de créer cet environnement qui pouvait permettre la bonne réalisation de l’accord. Je pense que c’est ce qui a permis l’organisation de la flamme de 30 juillet qui a permis que les populations massivement puissent se déplacer à Bouaké, qui a changé la perception des uns et des autres et qui a permis aujourd’hui aux déplacés de guerre de retourner dans ces zones.
A ce jour, nous dénombrons près de 2000 encadrés volontaires qui sont repartis dans leurs zones après le 30 juillet. Naturellement, ce sont des chiffres du ministère. Je veux dire qu’il est important ce climat apaisé que nous voulons pour que l’accord politique de Ouagadougou s’applique. Je pense aussi que notre visite à Gagnoa st une visite importante. Après notre passage là-bas, nous avons eu un certains nombre d’échos de réconciliation entre les partis, entre les populations. Je pense que cela est important dans la marche de la réconciliation que nous voulons en Côte d’Ivoire. Bientôt, le chef de l’Etat se rendra à Korhogo. Cela va consolider le fait qu’on peut aller et venir sur l’ensemble du territoire. C’est ce climat de confiance et d’apaisement qui a permis la suppression de la carte de séjour. Parce que le débat sur la carte de séjour, c’est depuis 2000. C’est seulement quand l’environnement apaisé et le climat de confiance a régné qu’il a été possible de supprimer la carte de séjour sans débat, sans manifestation de rue. Je pense que c’est un élément qu’il est bon de noter. Je note aussi que les audiences foraines se sont déroulées et continuent de se dérouler dans l’apaisement général. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut porter à la connaissance des uns et des autres. On avait entendu parler de brigades anti-fraude, mais ces jours-ci, on n’en entend plus parler. C’est toujours ce climat de confiance, d’apaisement que nous voulons entre nous qui permet que les problèmes se règlent.
Ma démarche est de dire qu’il faut une concertation permanente à tous les niveaux. D’ailleurs, c’est l’accord de Ouagadougou qui le recommande. Quand j’ai finis de vivre tout ça, je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de problème, qu’il n’y a pas de difficultés. Il ya des difficultés. D’abord des lenteurs et des retards par rapport au chronogramme. Le chronogramme de Ouagadougou qui fixait donc à 10 mois la réalisation de tout ce programme, est un chronogramme à titre indicatif. C’est pourquoi le 13 avril, j’ai demandé aux Ivoiriens de sortir du fétichisme des dates. Parce que je pense que même un extra-terrestre aurait beaucoup de difficultés à organiser les élections dans ce pays dix mois après la signature de cet accord. Et moi, je ne suis pas un extra-terrestre. Je ne suis qu’u être humain.
Donc, à mon avis, il ne faut pas de la précipitation. Parce que précipiter ces élections, c’est aller à la guerre civile. Or, mon rôle st d’aller à des élections apaisées, des élections qui renforcent et qui consolident la paix et la réconciliation. En tout cas, c’est ma démarche. Je l’ai dis le 13 avril parce que je savais très bien que le dépassement, même de 24 heures du chronogramme aurait créé une crise politique. Et j’ai invité les Ivoiriens à se sortir du fétichisme des dates. Ce que je répète et qui est ma position. Je l’ai déjà dit, je le répète, mon rôle, c’est d’appliquer l’accord politique de Ouagadougou. Je vais appliquer cet accord, nous irons à des élections et je prendrai le temps de régler les problèmes durablement.
Oui, il y a des difficultés et je suis le premier à la reconnaitre, moi-même signataire de l’accord politique de Ouagadougou. Il y a des choses, des paramètres qu’il faut prendre en compte. J’ai parlé de l’attentat qui nous a fait perdre deux mois dans l’exécution du chronogramme. L’accord politique de Ouagadougou ne l’avait pas prévu. Malgré tout, nous avons continué de travailler. Parce que quand je parle de l’attentat, ce n’est pas le fait qu’on ait tiré sur l’avion, mais c’est le fait que la moitié de mon cabinet était à l’hôpital après l’attentat. Monsieur Koffi Paul et bien d’autres n’étaient plus opérationnels. Un Premier ministre sans cabinet ne peut pas travailler.
Nous avons des difficultés financières. Nous avons lancé les audiences foraines et jusqu’à ce jour, nous sommes encore à 25 équipes. Pas parce que j’attache un grand intérêt au chiffre 25, mais parce que nous n’avons pas les moyens d’augmenter les équipes. Nous avons redéployé le corps préfectoral. Si nous n’avions pas créé un climat apaisé, le corps préfectoral n’aurait jamais pu exercer dans le nord. Il faut le savoir. Le corps préfectoral a été redéployé et jusqu’à présent, nous n’avons pas pu mettre à leur disposition l’ensemble des véhicules demandés par ce corps préfectoral. Il y a des difficultés et on doit nous aider à les résoudre.
Vous avez entendu qu’il y avait quelques problèmes au CCI, quelques retards dans les primes à payer aux éléments du CCI. C’est une réalité aussi. Il y a des difficultés.
Les programmes d’urgence que nous avons mis en place, parce que naturellement quand vous avez géré une zone pendant quatre ans et que du jour au lendemain vous êtes Premier ministre, les populations de ces zones attendent de vous effectivement des réalisations concrètes. Sinon elles ont le sentiment que leur premier responsable est devenu Premier ministre. Il a certainement changé de voiture et de costume et que elles, continuent de rester dans les difficultés. Pour résorber une difficulté qui pourrait nous créer des problèmes dans la marche de la sortie de crise, j’ai fait élaborer des programmes d’urgence qui devraient servir à réhabiliter des routes, des centres de santé, des écoles pour permettre justement que les populations adhèrent à l’accord politique de Ouagadougou. Ces programmes sont là et attendent donc d’être financés.
Au total, mesdames et messieurs les ambassadeurs, je pense que notre objectif est de vous affirmer notre détermination à appliquer l’accord politique de Ouagadougou. Bientôt nous allons engager les discussions sur l’identification et l’enrôlement sur les listes électorales après que les deux signataires aient convenu à la dernière réunion à Ouagadougou du CEA de retenir l’opérateur technique dénommé Sagem. Je pense que c’est un élément qui nous permettra d’avancer dans l’exécution de la matrice d’action que nous nous sommes librement donnée.
Voici un peu ce que nous avons fait et brièvement présentées nos perspectives. Nous espérons que d’ici la fin du mois de décembre, nous aurons terminé avec tout ce qui concerne le service civique, l’identification. Et que nous serons à mesure de lancer. Je ne dirai pas concomitamment, mais je dirai ensemble le processus de l’identification par l’enrôlement de tous les citoyens et le processus du service civique par l’enrôlement dans les sites définis à ce sujet les jeunes ex-combattants ou ex-membres des groupes d’auto-défense pour une formation qui doit aboutir à la perspective d’une carrière. Voici mesdames et messieurs les ambassadeurs l’exercice auquel je voulais me livrer avec vous, étant entendu que les ministres et moi-même restons à votre disposition pour répondre à d’éventuelles questions ou noter des commentaires que vous pourriez faire.
Merci.
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Je voudrais, à mon tour, saluer votre présence ici, répondant ainsi à notre souhait, notre volonté de vous rencontrer pour avoir des échanges de points de vue sur la marche de la nation, sur la marche du processus de sortie de crise. Aujourd’hui, je suis avec le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour vous entretenir largement sur ce que nous faisons depuis notre nomination à la tête du Gouvernement.
Mais je voudrais d’entrée de jeu vous saluer parce que je pense que c’est un exercice auquel il faut qu’on s’habitue pour que vous puissiez être informés à la source et non pas seulement par les écrits de presse. Je pense que ceci est important pour la bonne information que nous souhaitons porter à l’ensemble du corps diplomatique et par delà à vos plus hautes autorités. Comme vous le savez, depuis quasiment un an, le dialogue direct qui s’est tenu à Ouagadougou a abouti à la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Ce dialogue direct avait cette particularité, c’est qu’il mettait sur la même table les deux ex-belligérants pour qu’ils discutent de points spécifiques les concernant. L’objectif était bien clair de sortir de la belligérance pour créer un nouveau partenariat qui est d’aboutir à la paix. On peut résumer ces questions spécifiques discutées à Ouagadougou en trois points :
Le premier point qui est le volet politique se résume à l’identification générale des populations et à l’organisation d’élections générales transparentes. Le deuxième point qui lui est militaire, c’est articulé autour de réunification des deux armées en Côte d’Ivoire, de la sécurisation du territoire national par le désarmement, le service civique et la circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire. Le troisième volet qui lui relève de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, s’est articulé autour de la réunification du territoire et de l’unicité du pouvoir central, de l’unicité des caisses de l’Etat. Voici globalement comment nous avons discuté et les mesures que nous avons arrêtées.
A partir de là, quand nous sommes tombés d’accord, cet accord a été signé le 4 mars. Le 29 mars, j’ai été nommé à la tête du Gouvernement et j’ai aussitôt pris fonction. Mais, je voudrais pour la bonne gouverne, vous avez tous reçu u document qui retrace assez bien ce que nous avons réalisé. Quand nous avons été nommé le 29 mars, vous savez, un Premier ministre nommé ne peut lui seul travailler, ce n’est que le 7 avril que le Gouvernement a été mis sur pied, respectant ainsi les échéances que nous nous étions fixées. Dès que j’ai eu un Gouvernement, le 16 avril, nous avons procédé à la suppression de la zone de confiance et à son démantèlement. Ce qui n’est pas rien. Parce que le chef de l’Etat et moi-même nous nous sommes déplacés jusqu’à la lisière de la ligne de cessez-le-feu. Nous avons démantelé la zone de confiance et nous avons mis sur pied le Centre de Commandement Intégré. Après le 16 avril, il me fallait une feuille de route. C’est-à-dire une feuille qui me permette d’appliquer l’accord que nous avons signé. Et je n’ai eu ma feuille de route que le 2 mai. Parce qu’une chose est d’être nommé Premier ministre, l’autre est de constituer une équipe gouvernementale, l’autre aussi est d’avoir une feuille de route qui vous précise dans le menu détail, ce que vous avez à accomplir dans la tâche qui est la votre. Donc, ce n’est que le 2 mai, à Yamoussoukro, avec vous d’ailleurs puisque vous étiez invités, que nous avons eu notre feuille de route.
Aussitôt la feuille de route obtenue, le 5 juin, nous avons le Président et moi-même au cours de nos séances au sommet de l’Etat, procédé à la signature de deux décrets. Il est important que je le note : le décret des magistrats, un décret qui depuis plus d’un an n’avait pas été signé. Les ambassadeurs qui sont ici le savent, le président Sassou NGuesso était venu ici en septembre 2006 sans pouvoir obtenir la signature de ce décret sur les magistrats. Le 5 juin, ce décret a été signé. Le même 5 juin nous avons procédé à la signature d’un autre décret qui nommait et acceptait les préfets de région et de département. Donc, je veux dire que ce n’était pas non plus anodin et le 18 juin à Bouaké sous ma présidence, nous avons installé les préfets. Le 29 juin, j’allais à Bouaké pour installer les magistrats quand il y a eu l’attentat sur notre avion. Mais nous avons insisté pour installer ce jour là les magistrats officiellement. Ce qui fut fait. Naturellement, après ce grave accident qui s’est produit à Bouaké, j’ai mis 10 jours avant de venir reprendre mon travail à Abidjan le 9 juillet. Ceci, après une visite que j’ai rendue au président Compaoré, le facilitateur du dialogue direct. Je veux dire que je n’ai pas mis un mois. J’ai eu 10 jours à compter de la date de l’attentat à mon retour à Abidjan.
Aussitôt arrivé à Abidjan, nous avons continué à essayer de relancer le processus. Ce que vous ne devez pas ignorer, c’est qu’après l’attenta, nous aurons pu nous asseoir et dire qu’on attend qu’une enquête internationale soit menée pour trouver les coupables, parce que si j’attendais l’enquête internationale que j’ai confiée à l’ONU, je suis encore en train d’attendre une réponse de l’ONU qui n’est pas allée aussi vite que je l’aurais souhaité.
Le 18 juillet, nous avons travaillé avec les bailleurs de fonds pour essayer de financer le processus. Le 30 juillet, nous étions à Bouaké avec le chef de l’Etat qui plus de quatre ans durant, n’avait pas franchi la zone de confiance pour aller à Bouaké. Nous n’avons pas fait seulement que l’accueillir à Bouaké, nous avons brûlé 2674 armes. Je veux dire que nous avons fait cette cérémonie de la flamme de la paix, je reviendrai là-dessus parce que je considère que cela a été important. Il y a des choses qui étaient notées dans l’accord politique de Ouagadougou et il y a d’autres choses qu’on ne peut quantifier dans cet accord. Le 6 août, nous avons officiellement lancé les maires et les conseils généraux dans la sensibilisation pour la prochaine étape que nous devions franchir pour la lancement des audiences foraines. C’était le 16 août. Et, nous sommes allés en vacances parce que le Gouvernement avait prévu des vacances et je suis revenu ici le 4 septembre. Je suis venu tomber dans une crise sociale. Il y avait une grève des médecins, une grève des greffiers pour faire en sorte de régler ces problèmes et aussitôt nous nous sommes mis à travailler pour lancer les audiences foraines qui ont démarré le 25 septembre 2007. Je vous donne ces éléments que vous avez dons votre document plus détaillé que ce que je viens de faire pour montrer que depuis la signature de l’accord politique d Ouagadougou, le gouvernement a été au travail pour faire en sort que le processus puisse aller de l’avant.
Naturellement, je voudrais revenir sur l’apaisement qu’on note en Côte d’Ivoire. Les ambassadeurs sont là. Pour certains, depuis le début de la crise, pour d’autres, en cours de réalisation de ce processus. Je pense qu’on peut affirmer qu’il y a véritablement l’apaisement. Quand nous avons signé l’accord politique de Ouagadougou, nous nous sommes dit, si nous ne créons pas les conditions de la confiance, il nous sera difficile de mettre en œuvre l’accord politique. C’est ainsi que nous avons, en ce qui concerne les Forces Nouvelles et l camp présidentiel, fait en sorte de créer cet environnement qui pouvait permettre la bonne réalisation de l’accord. Je pense que c’est ce qui a permis l’organisation de la flamme de 30 juillet qui a permis que les populations massivement puissent se déplacer à Bouaké, qui a changé la perception des uns et des autres et qui a permis aujourd’hui aux déplacés de guerre de retourner dans ces zones.
A ce jour, nous dénombrons près de 2000 encadrés volontaires qui sont repartis dans leurs zones après le 30 juillet. Naturellement, ce sont des chiffres du ministère. Je veux dire qu’il est important ce climat apaisé que nous voulons pour que l’accord politique de Ouagadougou s’applique. Je pense aussi que notre visite à Gagnoa st une visite importante. Après notre passage là-bas, nous avons eu un certains nombre d’échos de réconciliation entre les partis, entre les populations. Je pense que cela est important dans la marche de la réconciliation que nous voulons en Côte d’Ivoire. Bientôt, le chef de l’Etat se rendra à Korhogo. Cela va consolider le fait qu’on peut aller et venir sur l’ensemble du territoire. C’est ce climat de confiance et d’apaisement qui a permis la suppression de la carte de séjour. Parce que le débat sur la carte de séjour, c’est depuis 2000. C’est seulement quand l’environnement apaisé et le climat de confiance a régné qu’il a été possible de supprimer la carte de séjour sans débat, sans manifestation de rue. Je pense que c’est un élément qu’il est bon de noter. Je note aussi que les audiences foraines se sont déroulées et continuent de se dérouler dans l’apaisement général. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut porter à la connaissance des uns et des autres. On avait entendu parler de brigades anti-fraude, mais ces jours-ci, on n’en entend plus parler. C’est toujours ce climat de confiance, d’apaisement que nous voulons entre nous qui permet que les problèmes se règlent.
Ma démarche est de dire qu’il faut une concertation permanente à tous les niveaux. D’ailleurs, c’est l’accord de Ouagadougou qui le recommande. Quand j’ai finis de vivre tout ça, je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de problème, qu’il n’y a pas de difficultés. Il ya des difficultés. D’abord des lenteurs et des retards par rapport au chronogramme. Le chronogramme de Ouagadougou qui fixait donc à 10 mois la réalisation de tout ce programme, est un chronogramme à titre indicatif. C’est pourquoi le 13 avril, j’ai demandé aux Ivoiriens de sortir du fétichisme des dates. Parce que je pense que même un extra-terrestre aurait beaucoup de difficultés à organiser les élections dans ce pays dix mois après la signature de cet accord. Et moi, je ne suis pas un extra-terrestre. Je ne suis qu’u être humain.
Donc, à mon avis, il ne faut pas de la précipitation. Parce que précipiter ces élections, c’est aller à la guerre civile. Or, mon rôle st d’aller à des élections apaisées, des élections qui renforcent et qui consolident la paix et la réconciliation. En tout cas, c’est ma démarche. Je l’ai dis le 13 avril parce que je savais très bien que le dépassement, même de 24 heures du chronogramme aurait créé une crise politique. Et j’ai invité les Ivoiriens à se sortir du fétichisme des dates. Ce que je répète et qui est ma position. Je l’ai déjà dit, je le répète, mon rôle, c’est d’appliquer l’accord politique de Ouagadougou. Je vais appliquer cet accord, nous irons à des élections et je prendrai le temps de régler les problèmes durablement.
Oui, il y a des difficultés et je suis le premier à la reconnaitre, moi-même signataire de l’accord politique de Ouagadougou. Il y a des choses, des paramètres qu’il faut prendre en compte. J’ai parlé de l’attentat qui nous a fait perdre deux mois dans l’exécution du chronogramme. L’accord politique de Ouagadougou ne l’avait pas prévu. Malgré tout, nous avons continué de travailler. Parce que quand je parle de l’attentat, ce n’est pas le fait qu’on ait tiré sur l’avion, mais c’est le fait que la moitié de mon cabinet était à l’hôpital après l’attentat. Monsieur Koffi Paul et bien d’autres n’étaient plus opérationnels. Un Premier ministre sans cabinet ne peut pas travailler.
Nous avons des difficultés financières. Nous avons lancé les audiences foraines et jusqu’à ce jour, nous sommes encore à 25 équipes. Pas parce que j’attache un grand intérêt au chiffre 25, mais parce que nous n’avons pas les moyens d’augmenter les équipes. Nous avons redéployé le corps préfectoral. Si nous n’avions pas créé un climat apaisé, le corps préfectoral n’aurait jamais pu exercer dans le nord. Il faut le savoir. Le corps préfectoral a été redéployé et jusqu’à présent, nous n’avons pas pu mettre à leur disposition l’ensemble des véhicules demandés par ce corps préfectoral. Il y a des difficultés et on doit nous aider à les résoudre.
Vous avez entendu qu’il y avait quelques problèmes au CCI, quelques retards dans les primes à payer aux éléments du CCI. C’est une réalité aussi. Il y a des difficultés.
Les programmes d’urgence que nous avons mis en place, parce que naturellement quand vous avez géré une zone pendant quatre ans et que du jour au lendemain vous êtes Premier ministre, les populations de ces zones attendent de vous effectivement des réalisations concrètes. Sinon elles ont le sentiment que leur premier responsable est devenu Premier ministre. Il a certainement changé de voiture et de costume et que elles, continuent de rester dans les difficultés. Pour résorber une difficulté qui pourrait nous créer des problèmes dans la marche de la sortie de crise, j’ai fait élaborer des programmes d’urgence qui devraient servir à réhabiliter des routes, des centres de santé, des écoles pour permettre justement que les populations adhèrent à l’accord politique de Ouagadougou. Ces programmes sont là et attendent donc d’être financés.
Au total, mesdames et messieurs les ambassadeurs, je pense que notre objectif est de vous affirmer notre détermination à appliquer l’accord politique de Ouagadougou. Bientôt nous allons engager les discussions sur l’identification et l’enrôlement sur les listes électorales après que les deux signataires aient convenu à la dernière réunion à Ouagadougou du CEA de retenir l’opérateur technique dénommé Sagem. Je pense que c’est un élément qui nous permettra d’avancer dans l’exécution de la matrice d’action que nous nous sommes librement donnée.
Voici un peu ce que nous avons fait et brièvement présentées nos perspectives. Nous espérons que d’ici la fin du mois de décembre, nous aurons terminé avec tout ce qui concerne le service civique, l’identification. Et que nous serons à mesure de lancer. Je ne dirai pas concomitamment, mais je dirai ensemble le processus de l’identification par l’enrôlement de tous les citoyens et le processus du service civique par l’enrôlement dans les sites définis à ce sujet les jeunes ex-combattants ou ex-membres des groupes d’auto-défense pour une formation qui doit aboutir à la perspective d’une carrière. Voici mesdames et messieurs les ambassadeurs l’exercice auquel je voulais me livrer avec vous, étant entendu que les ministres et moi-même restons à votre disposition pour répondre à d’éventuelles questions ou noter des commentaires que vous pourriez faire.
Merci.