Déclarations & Discours
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DISCOURS DU PRESIDENT ALASSANE OUATTARA
DISCOURS DU PRESIDENT ALASSANE OUATTARA A LA CEREMONIE DE LANCEMENT DE L’ETUDE SUR LE DROIT A LA NATIONALITE EN AFRIQUE, A ADDIS ABEBA (ETHIOPIE), LORS DU 24E SOMMET DE L’UNION AFRICAINE.
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Excellences,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir de prendre la parole à l’occasion de cette cérémonie officielle de lancement de l’étude sur le droit à la nationalité en Afrique.
Je voudrais remercier la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ainsi que le Gouvernement de la République Fédérale d’Ethiopie pour avoir organisé et abrité cet évènement. La présence de toutes les hautes personnalités, hauts
fonctionnaires du système des Nations Unies et de l’Union Africaine témoigne de
l’importance de cette thématique.
L’Etude sur le droit à la nationalité en Afrique que nous lançons aujourd’hui, constitue une étape importante dans notre prise de conscience collective et dansnotre engagement à mettre fin à l’une des principales causes de conflits sur notre continent, le droit à la nationalité.
Je salue la qualité et la pertinence du travail des experts. Je souhaite que chacun de nos Etats s’en approprient. Nous devons, sans plus tarder, débuter les négociations relatives à l’adoption du Protocole à la Charte Africaine des droits de l’homme et des
peuples sur la nationalité, comme décidé par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples lors de sa 55ème Session ordinaire tenue à Luanda en avrilmai 2014.
Le droit à la nationalité est l’un des droits fondamentaux de la personne humaine. Le droit à la nationalité est considéré comme « le droit d’avoir des droits ». C’est pour cette raison que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme dans laquelle elle proclame que « tout
individu a droit à une nationalité (et que) nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ni du droit de changer de nationalité ».
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Notre continent a vécu trop de drames liés à l’instrumentalisation du droit à nationalité. En effet, combien de conflits graves sur notre Continent n’ont-ils pas leur origine dans des problèmes identitaires mal posés ou mal réglés ? La récente crise qu’a connue mon pays, la Côte d’Ivoire, et qui a abouti à un conflit armée en 2002
est bien la résultante du déni de nationalité à une frange importante de la
population.
L’exemple de la Côte d’Ivoire, n’est hélas pas isolé. Des centaines de milliers de personnes vivant en Afrique se retrouvent sans existence légale dans le seul pays qu’elles connaissent. Elles ne peuvent pas inscrire leurs enfants à la naissance sur les registres d’état-civil, faire des études, avoir accès aux services de santé
publique, obtenir des documents de voyage ou un emploi. Par-dessus tout, elles ne peuvent ni voter, ni briguer un mandat. Cela constitue des violations des droits de l’Homme et des conventions et protocoles auxquels nos Etats sont parties.
Excellences Mesdames;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs,
L’instrument qui sera négocié sous l’égide de l’Union Africaine devra donc uniformiser les bonnes pratiques et reconnaître à chacun le droit d’appartenir à un Etat et à en réclamer une protection.
L’Afrique doit se doter de règles claires en matière de nationalité afin de prévenir de nouveaux conflits liés à cette question.
C’est à cela que nous invite l’essayiste Bronwen Manby quand il exhorte les leaders politiques africains à repenser la nationalité en dehors de toute considération ethnique ou territoriale. En effet, pour éviter les problèmes résultant du refus du droit à la nationalité, ‘’les pays africains devront se rapprocher des normes juridiques
internationales en ne fondant plus la nationalité sur l’ethnicité ou une relation traditionnelle avec un territoire donné’’.
La nationalité devrait être fondée ‘’sur des critères objectifs qui incluent dans la communauté nationale, tous ceux qui peuvent apporter leur contribution à son devenir’’.
‘’Les discriminations de genre en matière de nationalité, qui condamnent tant
d’individus à n’être que des demi-citoyens, doivent être éradiquées’’.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Afin de donner à chacun la chance de s’affirmer et dans sa volonté de construire un Etat moderne, la Côte d’Ivoire a adopté au plan national des lois importantes ; elle a aussi ratifié les conventions régissant les questions de la nationalité et des risques d’apatridie.
Je voudrais citer à cet égard:
- La ratification, le 3 octobre 2013, des conventions internationales sur l’apatridie de 1954 et 1961 ;
- L’organisation d’audiences foraines pour permettre aux personnes à risque d’apatridie de se faire établir des jugements supplétifs en vue de leur identification;
- L’établissement, en 2014, grâce au financement du HCR de plus de 22 000 jugements supplétifs dans les zones ouest et sud;
Par ailleurs, mon pays est allé plus loin que les dispositions du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme, en permettant désormais à la femme ivoirienne de transmettre sa nationalité à son conjoint non citoyen. Il s’agit d’une avancée notable qui devra inspirer les
négociateurs du Protocole sur le droit de la nationalité.
La Côte d’Ivoire s’apprête également à abriter, les 23, 24 et 25 février 2015, à Abidjan, une conférence régionale sur l’apatridie.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour terminer saluer les efforts de la communauté internationale ainsi que la formidable mobilisation des ONG africaines et non africaines, telles que
l’Open Society Foundations qui ont permis à notre continent de faire ce pas important vers l’adoption d’un Protocole ambitieux sur le droit de la nationalité.
Je souhaite que le rythme des négociations soit accéléré afin de doter le Continent d’un instrument moderne. Vous pouvez compter sur la contribution et le soutien de la Côte d’Ivoire.
Nous devons sortir la question de la nationalité du champ politique et la laisser
exclusivement au droit, afin qu’elle soit traitée de manière apaisée. Les enjeux pour l’émergence de notre continent sont importants et notre vision des Etats-Unis d’Afrique et de l’Afrique en 2063 ne verra le jour que si les frontières s’effacent et si l’Africain se sent chez lui partout.
Je vous remercie.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir de prendre la parole à l’occasion de cette cérémonie officielle de lancement de l’étude sur le droit à la nationalité en Afrique.
Je voudrais remercier la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ainsi que le Gouvernement de la République Fédérale d’Ethiopie pour avoir organisé et abrité cet évènement. La présence de toutes les hautes personnalités, hauts
fonctionnaires du système des Nations Unies et de l’Union Africaine témoigne de
l’importance de cette thématique.
L’Etude sur le droit à la nationalité en Afrique que nous lançons aujourd’hui, constitue une étape importante dans notre prise de conscience collective et dansnotre engagement à mettre fin à l’une des principales causes de conflits sur notre continent, le droit à la nationalité.
Je salue la qualité et la pertinence du travail des experts. Je souhaite que chacun de nos Etats s’en approprient. Nous devons, sans plus tarder, débuter les négociations relatives à l’adoption du Protocole à la Charte Africaine des droits de l’homme et des
peuples sur la nationalité, comme décidé par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples lors de sa 55ème Session ordinaire tenue à Luanda en avrilmai 2014.
Le droit à la nationalité est l’un des droits fondamentaux de la personne humaine. Le droit à la nationalité est considéré comme « le droit d’avoir des droits ». C’est pour cette raison que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme dans laquelle elle proclame que « tout
individu a droit à une nationalité (et que) nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ni du droit de changer de nationalité ».
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Notre continent a vécu trop de drames liés à l’instrumentalisation du droit à nationalité. En effet, combien de conflits graves sur notre Continent n’ont-ils pas leur origine dans des problèmes identitaires mal posés ou mal réglés ? La récente crise qu’a connue mon pays, la Côte d’Ivoire, et qui a abouti à un conflit armée en 2002
est bien la résultante du déni de nationalité à une frange importante de la
population.
L’exemple de la Côte d’Ivoire, n’est hélas pas isolé. Des centaines de milliers de personnes vivant en Afrique se retrouvent sans existence légale dans le seul pays qu’elles connaissent. Elles ne peuvent pas inscrire leurs enfants à la naissance sur les registres d’état-civil, faire des études, avoir accès aux services de santé
publique, obtenir des documents de voyage ou un emploi. Par-dessus tout, elles ne peuvent ni voter, ni briguer un mandat. Cela constitue des violations des droits de l’Homme et des conventions et protocoles auxquels nos Etats sont parties.
Excellences Mesdames;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs,
L’instrument qui sera négocié sous l’égide de l’Union Africaine devra donc uniformiser les bonnes pratiques et reconnaître à chacun le droit d’appartenir à un Etat et à en réclamer une protection.
L’Afrique doit se doter de règles claires en matière de nationalité afin de prévenir de nouveaux conflits liés à cette question.
C’est à cela que nous invite l’essayiste Bronwen Manby quand il exhorte les leaders politiques africains à repenser la nationalité en dehors de toute considération ethnique ou territoriale. En effet, pour éviter les problèmes résultant du refus du droit à la nationalité, ‘’les pays africains devront se rapprocher des normes juridiques
internationales en ne fondant plus la nationalité sur l’ethnicité ou une relation traditionnelle avec un territoire donné’’.
La nationalité devrait être fondée ‘’sur des critères objectifs qui incluent dans la communauté nationale, tous ceux qui peuvent apporter leur contribution à son devenir’’.
‘’Les discriminations de genre en matière de nationalité, qui condamnent tant
d’individus à n’être que des demi-citoyens, doivent être éradiquées’’.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Afin de donner à chacun la chance de s’affirmer et dans sa volonté de construire un Etat moderne, la Côte d’Ivoire a adopté au plan national des lois importantes ; elle a aussi ratifié les conventions régissant les questions de la nationalité et des risques d’apatridie.
Je voudrais citer à cet égard:
- La ratification, le 3 octobre 2013, des conventions internationales sur l’apatridie de 1954 et 1961 ;
- L’organisation d’audiences foraines pour permettre aux personnes à risque d’apatridie de se faire établir des jugements supplétifs en vue de leur identification;
- L’établissement, en 2014, grâce au financement du HCR de plus de 22 000 jugements supplétifs dans les zones ouest et sud;
Par ailleurs, mon pays est allé plus loin que les dispositions du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme, en permettant désormais à la femme ivoirienne de transmettre sa nationalité à son conjoint non citoyen. Il s’agit d’une avancée notable qui devra inspirer les
négociateurs du Protocole sur le droit de la nationalité.
La Côte d’Ivoire s’apprête également à abriter, les 23, 24 et 25 février 2015, à Abidjan, une conférence régionale sur l’apatridie.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour terminer saluer les efforts de la communauté internationale ainsi que la formidable mobilisation des ONG africaines et non africaines, telles que
l’Open Society Foundations qui ont permis à notre continent de faire ce pas important vers l’adoption d’un Protocole ambitieux sur le droit de la nationalité.
Je souhaite que le rythme des négociations soit accéléré afin de doter le Continent d’un instrument moderne. Vous pouvez compter sur la contribution et le soutien de la Côte d’Ivoire.
Nous devons sortir la question de la nationalité du champ politique et la laisser
exclusivement au droit, afin qu’elle soit traitée de manière apaisée. Les enjeux pour l’émergence de notre continent sont importants et notre vision des Etats-Unis d’Afrique et de l’Afrique en 2063 ne verra le jour que si les frontières s’effacent et si l’Africain se sent chez lui partout.
Je vous remercie.