Déclarations & Discours
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Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan a procédé à l’ouverture officielle de la 6ème Conférence sur les partenariats public-privé (PPP) en Afrique, jeudi 20 novembre à Abidjan, exhortant les Etats à créer les conditions propices à la participation des acteurs privés au développement, à travers un partenariat gagnant-gagnant entre eux et le secteur privé.
ALLOCUTION DE S.E. M. DANIEL KABLAN DUNCAN, PREMIER MINISTRE, A LA CEREMONIE SOLENNELLE D’OUVERTURE DE LA 6ème CONFERENCE SUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVE EN AFRIQUE
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• Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement ;
• Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
• Monsieur le Représentant du Vice-Président de la République Fédérale du Nigeria ;
• Monsieur le Premier Ministre, Haut-Commissaire, représentant la République du Sénégal ;
• Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales ;
• Honorables participants à la 6ème Conférence sur les partenariats public-privé en Afrique ;
• Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout propos, vous souhaiter, au nom du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, et au nom du Gouvernement ivoirien, le traditionnel AKWABA, c’est-à-dire la cordiale bienvenue en terre ivoirienne. Je voudrais aussi vous remercier de votre présence distinguée et nombreuse ce matin dans ce palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, en vue de prendre part à cette 6ème Conférence africaine sur les Partenariats Publics Privés (PPP).
Après la Tunisie qui a abrité les deux premières éditions puis le Kenya et le Nigeria, la Conférence à sa cinquième édition qui a eu lieu à Johannesburg en Afrique du Sud, a bien voulu porter son choix sur la Côte d’Ivoire pour abriter sa sixième édition. Ce choix n’est pas anodin. En effet, plusieurs facteurs semblent militer en faveur de ce choix.
Premièrement, il participe de la volonté des initiateurs de ce forum de haut niveau d’accompagner notre pays sur le chemin de l’émergence dans lequel il s’est résolument engagé sous l’égide du Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, dont l’ambitieux projet est de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Deuxièmement et c’est le lieu de le rappeler, l’histoire des PPP en Côte d’Ivoire se confond quasiment avec celle du pays. Elle remonte à 1959 avec SAUR SODECI pour la distribution de l’eau potable et plus récemment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures où des projets majeurs en l’occurrence AZITO dans le domaine électrique en juillet 1998, CIPREL en 1994 et le pont Henri KONAN BEDIE en 2014 ont été réalisés.
Les PPP en Côte d’Ivoire sont adossés à un cadre règlementaire et un environnement des affaires en amélioration continuelle, inspiré des expériences (best practises) des autres pays. C’est aussi et surtout un cadre institutionnel placé sous l’autorité du Président de la République, et des projets mis en cohérence avec le Plan National de Développement (PND) 2012-2015 et le Programme d’Investissement Public (PIP).
Troisièmement enfin, cette rencontre marque le retour de la Banque Africaine de Développement, la BAD, à son siège d’Abidjan après une décennie de délocalisation temporaire. Je voudrais saisir l’occasion de cette tribune pour adresser à nouveau les vifs remerciements du Gouvernement au Conseil d’Administration de la BAD et singulièrement au Président du Groupe de la BAD, M. Donald KABERUKA qui a pesé de tout son poids dans ce processus de retour en Côte d’Ivoire. Monsieur le Président merci beaucoup.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le thème que vous avez retenu à savoir « promouvoir des PPP viables au bénéfice des générations futures » traduit la volonté des organisateurs de faire de cette conférence une véritable plateforme d’échanges d’expériences, un espace de partage et de dialogue entre le secteur public et les opérateurs privés. C’est l’occasion de porter une attention particulière sur la création et la mise en œuvre de projets en mode Partenariats Public-Privé viables pour le bien-être de nos populations.
Comme nous le savons tous, l’accélération de la croissance économique ne peut se faire sans des infrastructures économiques viables et modernes qui répondent aux besoins de la population et des acteurs socio-économiques. Conscients de ce fait, les Gouvernements africains ont, au lendemain des indépendances, créé des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires pour faciliter les échanges aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des pays, mais, bien sûr, tout cela au prix d’un endettement important voire massif, devenu plus tard insoutenable pour les budgets de ces Etats mis à mal par la crise économique et financière des années 1980.
Par ailleurs, il convient de noter que la plupart des Gouvernements d’Afrique subsaharienne consacrent chaque année près de 6 à 12% de leur Produit Intérieur Brut (PIB) aux infrastructures et en particulier aux routes, à l’eau, à l’énergie, aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et à l’assainissement. Près de la moitié d’entre eux y consacrent plus de 8% du PIB. Dans ces pays subsahariens, la forte croissance démographique accentue ce phénomène.
En outre, leur faible solvabilité et la discipline imposée par les programmes de stabilisation macroéconomique rendent parfois difficile pour ces pays de financer les investissements nécessaires à leurs infrastructures.
Cela a eu comme conséquences, des liaisons inefficaces entre les différents modes de transport (aérien, routier et ferroviaire), une connectivité aérienne en déclin, des ports souvent mal équipés, des réseaux ferroviaires obsolètes et un accès insuffisant mise sur les routes en toutes saisons.
Pour faire face à cette situation, les politiques et les stratégies de développement des infrastructures doivent non seulement être orientées vers l’investissement dans de nouveaux ouvrages mais également se focaliser sur d’autres modes de financement et sur d’autres composantes non moins importantes, à savoir la maintenance, la réhabilitation et la mise à niveau des infrastructures existantes.
Les Partenariats Public-Privé semblent se présenter alors comme une alternative novatrice et efficace, autre que les financements traditionnels qui permet donc de mobiliser les fonds et les expertises afin de réaliser les projets d’infrastructures nécessaires au développement des pays africains.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Dans un tel contexte, marqué par la rareté des ressources publiques, l’alternative était d’impliquer les acteurs privés possédant la technologie et les capitaux nécessaires pour faire face à des investissements parfois considérables, dont le financement par les budgets de nos Etats est quasi impossible, en raison des priorités et des contraintes auxquelles les gouvernements de ces pays sont confrontés. Pour ce faire, il est nécessaire, voire urgent que nos Etats jouent le rôle qui est le leur, à savoir créer les conditions propices à la participation des acteurs privés au développement, à travers un partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat et le secteur privé.
Pour réussir ce pari, les Etats africains se doivent d’opérer de profondes réformes structurelles et sectorielles.
Dans ce sens, le Gouvernement ivoirien qui a décidé de faire du secteur privé le moteur de sa croissance, a procédé à plusieurs réformes majeures structurelles et sectorielles.
Ainsi, concernant l’environnement des affaires, des mesures spécifiques ont été prises afin d’améliorer le climat des affaires en Côte d’Ivoire.
L’accélération et l’intensification de la mise en œuvre de ces réformes ont d’ailleurs valu à notre pays d’être classé, pour la seconde année consécutive, parmi les 10 meilleurs pays réformateurs au monde au titre du Rapport Doing Business de la Banque Mondiale (2014-2015).
D’autres réformes toutes aussi stratégiques ont été menées dans différents secteurs, avec notamment l’adoption de nouveaux codes, tels ceux des investissements, de l’électricité, des mines, du pétrole et des TIC.
Les résultats économiques qui en découlent sont remarquables et se caractérisent par des taux de croissance du PIB de 9,8 % en 2012, de 9 % en 2013 avec une perspective de 9% à 10% en 2014 et 2015.
La croissance économique est stimulée, notamment par la relance des investissements tant nationaux qu’extérieurs, les autres doivent étendre sur la croissance nationale finale des exportations.
En ce qui concerne l’investissement, le taux d’investissement qui était de 13,7% du PIB en 2012 a atteint 16,5% du PIB en 2013 avec un objectif de 20% du PIB en 2014 et 23,5% du PIB en 2015. En 2013, 62 % des investissements effectués dans le pays relèvent du secteur privé. L’objectif est d’atteindre un taux de 65 % en 2015 et 70 % en 2020.
Le Gouvernement ivoirien envisage d’entretenir cet élan de croissance par la multiplication des investissements privés.
Dans cette dynamique, les PPP tiennent une place très importante.
C’est pourquoi, le Gouvernement a approuvé à la session du Conseil des Ministres du 03 septembre 2014 plus de 94 projets d’envergure dont 89 ont été évalués pour un montant total de plus de 12 800 milliards de F CFA. Sur ces projets, 45 seront réalisés dans le cadre du PPP pour un montant estimé à plus de 7800 milliards de F CFA, visant à résorber les contraintes et goulots d’étranglements liés au manque d’infrastructures.
Ce besoin potentiel de financement d’infrastructures par les PPP, s’étend au niveau sous régional où de nombreux projets intégrateurs ont été présentés par les chefs d’Etat de l’UEMOA lors de la récente Conférence Internationale des Investisseurs à DUBAÏ. Ces projets concernent entre autres :
- l’autoroute Yamoussoukro - Ouagadougou ;
- la boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou ;
- l’autoroute Abidjan – Lagos et
- le port sec de Ferkessédougou.
Ce sont au total 17 grands projets intégrateurs, d’un coût global de 11.000 milliards de FCFA qui ouvrent de nouvelles perspectives aux PPP en Afrique de l’Ouest.
Ces nombreux projets nationaux et sous régionaux sont appuyés par des initiatives internationales comme l’initiative « power Africa » présentée lors du Sommet des leaders Etats-Unis/Afrique d’août 2014. Cette initiative innovante ouvre de nouvelles possibilités pour les PPP en Afrique dans le domaine de l’énergie où la demande et les potentialités sont fortes, mais sont faiblement optimisées.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’intérêt et l’espoir tant suscités par les PPP, notamment dans le développement des infrastructures économiques ne doivent cependant pas nous faire perdre de vue nos réalités et nos spécificités. Le défi majeur en matière de politique auquel font face tous les pays africains reste de savoir comment déployer les ressources tant internes qu’externes pour accélérer le développement socio-économique. En effet, la croissance en Afrique au cours de ces trois dernières décennies, ne s’est pas souvent traduite par une création significative d’emplois et une réduction marquée de la pauvreté. Il va sans dire que le rôle central que sont appelés à jouer les PPP dans nos pays est de mobiliser les investissements publics et privés en vue de la relance et la transformation structurelle à long terme de nos économies.
La promotion des PPP doit donc non seulement viser les infrastructures économiques mais aussi les infrastructures sociales (dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du logement social ou administratif, etc.) qui sont indispensables au développement social de l’Afrique.
Il convient donc d’imaginer de nouveaux schémas de financement et d’optimiser l’action des partenaires techniques et financiers.
A cet effet, il me paraît urgent de trouver des réponses innovantes et efficaces à la problématique du financement des infrastructures et des questions liées à la concessionnalité des ressources. Une des solutions envisageables est de développer une véritable synergie des instruments financiers des PTF pour améliorer la réponse aux besoins de financement des Etats. A cet égard, je voudrais saluer la création de la Nouvelle Facilité pour les Infrastructures du groupe de la Banque Mondiale, bien que son capital reste encore à augmenter sensiblement pour tenir compte de l’immensité des besoins exprimés.
Cependant, au-delà du mode de financement, il s’agit de promouvoir la vision africaine des PPP non concessifs tout en gardant à l’esprit les spécificités de chaque économie et en demeurant conscient que les solutions proposées devront être adaptées au contexte de chaque pays.
En effet, nous savons tous qu’il ne faut pas croire que les PPP sont la panacée pour tous les problèmes de financement des infrastructures. Ils peuvent parfois poser des problèmes réels pour les finances publiques.
D’une manière ou d’une autre le financement des travaux associés à une infrastructure doit être assuré par des paiements soit par des consommateurs soit par l’Etat. Dès lors, si l’infrastructure ou le service mis en œuvre par PPP n’est pas en mesure de générer des recettes propres (comme, par exemple, un parking public payant), c’est immanquablement et au final le secteur public qui devra apporter les moyens financiers.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Il s’avère donc nécessaire de mettre en place une stratégie de promotion des PPP compatible avec les spécificités de nos économies en veillant à respecter les contraintes de transparence, de compétition et d’équité dans le traitement des candidats mais aussi en ayant en face le bien-être de nos populations.
C’est pourquoi, la présente Conférence est l’occasion de développer une synergie, une réelle proximité et des échanges instructifs entre pouvoirs publics, acteurs institutionnels, investisseurs, acteurs du secteur privé, financiers, universités et entreprises internationales, en vue d’examiner les conditions optimales de prise de décision pour le financement et l’accélération de projets de services publics durables.
L’accent devrait être donc mis sur la proposition de mesures pratiques et applicables qui contribueront à créer des environnements propices à l’investissement privé de type PPP et à améliorer les stratégies actuellement mises en œuvre pour le développement national, sous-régional et régional.
L’exercice est certes difficile et complexe mais combien exaltant et fructueux. Aussi, attendons-nous beaucoup de vos échanges au cours de ces trois journées de réflexion que je souhaite animées et fructueuses.
Sur ce, au nom du Président de la République SEM Alassane OUATTARA, je déclare ouverte la 6ème conférence sur le Partenariat Public et Privé en Afrique
Je vous remercie de votre aimable attention
• Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
• Monsieur le Représentant du Vice-Président de la République Fédérale du Nigeria ;
• Monsieur le Premier Ministre, Haut-Commissaire, représentant la République du Sénégal ;
• Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales ;
• Honorables participants à la 6ème Conférence sur les partenariats public-privé en Afrique ;
• Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout propos, vous souhaiter, au nom du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, et au nom du Gouvernement ivoirien, le traditionnel AKWABA, c’est-à-dire la cordiale bienvenue en terre ivoirienne. Je voudrais aussi vous remercier de votre présence distinguée et nombreuse ce matin dans ce palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, en vue de prendre part à cette 6ème Conférence africaine sur les Partenariats Publics Privés (PPP).
Après la Tunisie qui a abrité les deux premières éditions puis le Kenya et le Nigeria, la Conférence à sa cinquième édition qui a eu lieu à Johannesburg en Afrique du Sud, a bien voulu porter son choix sur la Côte d’Ivoire pour abriter sa sixième édition. Ce choix n’est pas anodin. En effet, plusieurs facteurs semblent militer en faveur de ce choix.
Premièrement, il participe de la volonté des initiateurs de ce forum de haut niveau d’accompagner notre pays sur le chemin de l’émergence dans lequel il s’est résolument engagé sous l’égide du Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, dont l’ambitieux projet est de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Deuxièmement et c’est le lieu de le rappeler, l’histoire des PPP en Côte d’Ivoire se confond quasiment avec celle du pays. Elle remonte à 1959 avec SAUR SODECI pour la distribution de l’eau potable et plus récemment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures où des projets majeurs en l’occurrence AZITO dans le domaine électrique en juillet 1998, CIPREL en 1994 et le pont Henri KONAN BEDIE en 2014 ont été réalisés.
Les PPP en Côte d’Ivoire sont adossés à un cadre règlementaire et un environnement des affaires en amélioration continuelle, inspiré des expériences (best practises) des autres pays. C’est aussi et surtout un cadre institutionnel placé sous l’autorité du Président de la République, et des projets mis en cohérence avec le Plan National de Développement (PND) 2012-2015 et le Programme d’Investissement Public (PIP).
Troisièmement enfin, cette rencontre marque le retour de la Banque Africaine de Développement, la BAD, à son siège d’Abidjan après une décennie de délocalisation temporaire. Je voudrais saisir l’occasion de cette tribune pour adresser à nouveau les vifs remerciements du Gouvernement au Conseil d’Administration de la BAD et singulièrement au Président du Groupe de la BAD, M. Donald KABERUKA qui a pesé de tout son poids dans ce processus de retour en Côte d’Ivoire. Monsieur le Président merci beaucoup.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le thème que vous avez retenu à savoir « promouvoir des PPP viables au bénéfice des générations futures » traduit la volonté des organisateurs de faire de cette conférence une véritable plateforme d’échanges d’expériences, un espace de partage et de dialogue entre le secteur public et les opérateurs privés. C’est l’occasion de porter une attention particulière sur la création et la mise en œuvre de projets en mode Partenariats Public-Privé viables pour le bien-être de nos populations.
Comme nous le savons tous, l’accélération de la croissance économique ne peut se faire sans des infrastructures économiques viables et modernes qui répondent aux besoins de la population et des acteurs socio-économiques. Conscients de ce fait, les Gouvernements africains ont, au lendemain des indépendances, créé des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires pour faciliter les échanges aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des pays, mais, bien sûr, tout cela au prix d’un endettement important voire massif, devenu plus tard insoutenable pour les budgets de ces Etats mis à mal par la crise économique et financière des années 1980.
Par ailleurs, il convient de noter que la plupart des Gouvernements d’Afrique subsaharienne consacrent chaque année près de 6 à 12% de leur Produit Intérieur Brut (PIB) aux infrastructures et en particulier aux routes, à l’eau, à l’énergie, aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et à l’assainissement. Près de la moitié d’entre eux y consacrent plus de 8% du PIB. Dans ces pays subsahariens, la forte croissance démographique accentue ce phénomène.
En outre, leur faible solvabilité et la discipline imposée par les programmes de stabilisation macroéconomique rendent parfois difficile pour ces pays de financer les investissements nécessaires à leurs infrastructures.
Cela a eu comme conséquences, des liaisons inefficaces entre les différents modes de transport (aérien, routier et ferroviaire), une connectivité aérienne en déclin, des ports souvent mal équipés, des réseaux ferroviaires obsolètes et un accès insuffisant mise sur les routes en toutes saisons.
Pour faire face à cette situation, les politiques et les stratégies de développement des infrastructures doivent non seulement être orientées vers l’investissement dans de nouveaux ouvrages mais également se focaliser sur d’autres modes de financement et sur d’autres composantes non moins importantes, à savoir la maintenance, la réhabilitation et la mise à niveau des infrastructures existantes.
Les Partenariats Public-Privé semblent se présenter alors comme une alternative novatrice et efficace, autre que les financements traditionnels qui permet donc de mobiliser les fonds et les expertises afin de réaliser les projets d’infrastructures nécessaires au développement des pays africains.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Dans un tel contexte, marqué par la rareté des ressources publiques, l’alternative était d’impliquer les acteurs privés possédant la technologie et les capitaux nécessaires pour faire face à des investissements parfois considérables, dont le financement par les budgets de nos Etats est quasi impossible, en raison des priorités et des contraintes auxquelles les gouvernements de ces pays sont confrontés. Pour ce faire, il est nécessaire, voire urgent que nos Etats jouent le rôle qui est le leur, à savoir créer les conditions propices à la participation des acteurs privés au développement, à travers un partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat et le secteur privé.
Pour réussir ce pari, les Etats africains se doivent d’opérer de profondes réformes structurelles et sectorielles.
Dans ce sens, le Gouvernement ivoirien qui a décidé de faire du secteur privé le moteur de sa croissance, a procédé à plusieurs réformes majeures structurelles et sectorielles.
Ainsi, concernant l’environnement des affaires, des mesures spécifiques ont été prises afin d’améliorer le climat des affaires en Côte d’Ivoire.
L’accélération et l’intensification de la mise en œuvre de ces réformes ont d’ailleurs valu à notre pays d’être classé, pour la seconde année consécutive, parmi les 10 meilleurs pays réformateurs au monde au titre du Rapport Doing Business de la Banque Mondiale (2014-2015).
D’autres réformes toutes aussi stratégiques ont été menées dans différents secteurs, avec notamment l’adoption de nouveaux codes, tels ceux des investissements, de l’électricité, des mines, du pétrole et des TIC.
Les résultats économiques qui en découlent sont remarquables et se caractérisent par des taux de croissance du PIB de 9,8 % en 2012, de 9 % en 2013 avec une perspective de 9% à 10% en 2014 et 2015.
La croissance économique est stimulée, notamment par la relance des investissements tant nationaux qu’extérieurs, les autres doivent étendre sur la croissance nationale finale des exportations.
En ce qui concerne l’investissement, le taux d’investissement qui était de 13,7% du PIB en 2012 a atteint 16,5% du PIB en 2013 avec un objectif de 20% du PIB en 2014 et 23,5% du PIB en 2015. En 2013, 62 % des investissements effectués dans le pays relèvent du secteur privé. L’objectif est d’atteindre un taux de 65 % en 2015 et 70 % en 2020.
Le Gouvernement ivoirien envisage d’entretenir cet élan de croissance par la multiplication des investissements privés.
Dans cette dynamique, les PPP tiennent une place très importante.
C’est pourquoi, le Gouvernement a approuvé à la session du Conseil des Ministres du 03 septembre 2014 plus de 94 projets d’envergure dont 89 ont été évalués pour un montant total de plus de 12 800 milliards de F CFA. Sur ces projets, 45 seront réalisés dans le cadre du PPP pour un montant estimé à plus de 7800 milliards de F CFA, visant à résorber les contraintes et goulots d’étranglements liés au manque d’infrastructures.
Ce besoin potentiel de financement d’infrastructures par les PPP, s’étend au niveau sous régional où de nombreux projets intégrateurs ont été présentés par les chefs d’Etat de l’UEMOA lors de la récente Conférence Internationale des Investisseurs à DUBAÏ. Ces projets concernent entre autres :
- l’autoroute Yamoussoukro - Ouagadougou ;
- la boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou ;
- l’autoroute Abidjan – Lagos et
- le port sec de Ferkessédougou.
Ce sont au total 17 grands projets intégrateurs, d’un coût global de 11.000 milliards de FCFA qui ouvrent de nouvelles perspectives aux PPP en Afrique de l’Ouest.
Ces nombreux projets nationaux et sous régionaux sont appuyés par des initiatives internationales comme l’initiative « power Africa » présentée lors du Sommet des leaders Etats-Unis/Afrique d’août 2014. Cette initiative innovante ouvre de nouvelles possibilités pour les PPP en Afrique dans le domaine de l’énergie où la demande et les potentialités sont fortes, mais sont faiblement optimisées.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’intérêt et l’espoir tant suscités par les PPP, notamment dans le développement des infrastructures économiques ne doivent cependant pas nous faire perdre de vue nos réalités et nos spécificités. Le défi majeur en matière de politique auquel font face tous les pays africains reste de savoir comment déployer les ressources tant internes qu’externes pour accélérer le développement socio-économique. En effet, la croissance en Afrique au cours de ces trois dernières décennies, ne s’est pas souvent traduite par une création significative d’emplois et une réduction marquée de la pauvreté. Il va sans dire que le rôle central que sont appelés à jouer les PPP dans nos pays est de mobiliser les investissements publics et privés en vue de la relance et la transformation structurelle à long terme de nos économies.
La promotion des PPP doit donc non seulement viser les infrastructures économiques mais aussi les infrastructures sociales (dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du logement social ou administratif, etc.) qui sont indispensables au développement social de l’Afrique.
Il convient donc d’imaginer de nouveaux schémas de financement et d’optimiser l’action des partenaires techniques et financiers.
A cet effet, il me paraît urgent de trouver des réponses innovantes et efficaces à la problématique du financement des infrastructures et des questions liées à la concessionnalité des ressources. Une des solutions envisageables est de développer une véritable synergie des instruments financiers des PTF pour améliorer la réponse aux besoins de financement des Etats. A cet égard, je voudrais saluer la création de la Nouvelle Facilité pour les Infrastructures du groupe de la Banque Mondiale, bien que son capital reste encore à augmenter sensiblement pour tenir compte de l’immensité des besoins exprimés.
Cependant, au-delà du mode de financement, il s’agit de promouvoir la vision africaine des PPP non concessifs tout en gardant à l’esprit les spécificités de chaque économie et en demeurant conscient que les solutions proposées devront être adaptées au contexte de chaque pays.
En effet, nous savons tous qu’il ne faut pas croire que les PPP sont la panacée pour tous les problèmes de financement des infrastructures. Ils peuvent parfois poser des problèmes réels pour les finances publiques.
D’une manière ou d’une autre le financement des travaux associés à une infrastructure doit être assuré par des paiements soit par des consommateurs soit par l’Etat. Dès lors, si l’infrastructure ou le service mis en œuvre par PPP n’est pas en mesure de générer des recettes propres (comme, par exemple, un parking public payant), c’est immanquablement et au final le secteur public qui devra apporter les moyens financiers.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Il s’avère donc nécessaire de mettre en place une stratégie de promotion des PPP compatible avec les spécificités de nos économies en veillant à respecter les contraintes de transparence, de compétition et d’équité dans le traitement des candidats mais aussi en ayant en face le bien-être de nos populations.
C’est pourquoi, la présente Conférence est l’occasion de développer une synergie, une réelle proximité et des échanges instructifs entre pouvoirs publics, acteurs institutionnels, investisseurs, acteurs du secteur privé, financiers, universités et entreprises internationales, en vue d’examiner les conditions optimales de prise de décision pour le financement et l’accélération de projets de services publics durables.
L’accent devrait être donc mis sur la proposition de mesures pratiques et applicables qui contribueront à créer des environnements propices à l’investissement privé de type PPP et à améliorer les stratégies actuellement mises en œuvre pour le développement national, sous-régional et régional.
L’exercice est certes difficile et complexe mais combien exaltant et fructueux. Aussi, attendons-nous beaucoup de vos échanges au cours de ces trois journées de réflexion que je souhaite animées et fructueuses.
Sur ce, au nom du Président de la République SEM Alassane OUATTARA, je déclare ouverte la 6ème conférence sur le Partenariat Public et Privé en Afrique
Je vous remercie de votre aimable attention