L’évènement qui nous réunit ce matin est d’importance, car il s’agit de présenter officiellement le Plan d’Action National Budgétisé de la Planification Familiale, couplé au lancement du Projet Agir PF, deux outils précieux pour aider à l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle dans la sous-région africaine en général, et en Côte d’Ivoire en particulier.
Mesdames et Messieurs,
La mortalité maternelle est un problème de santé publique dans les pays en développement. Le nombre de décès maternels est estimé à 529.000 dont la moitié en Afrique. Le risque de décès d’une femme au cours de sa vie, suite à une grossesse ou à un accouchement, est de 1 sur 16 en Afrique au sud du Sahara, contre 1 sur 2400 dans les pays industrialisés (Rapport OMS - 2004).
En Côte d’Ivoire, 614 décès maternels pour 100 mille naissances vivantes sont enregistrés (EDS 2012), soit deux décès maternels toutes les trois heures, des suites des complications liées à la grossesse, à l’accouchement, aux suites de couches et à des complications d’avortements.
En vue de réduire la mortalité maternelle, la planification familiale est un moyen efficace, moins coûteux, rentable avec un impact plus durable sur la santé. Pourtant, elle est souvent ignorée en tant que stratégie essentielle pour améliorer la santé.
Plusieurs actions ont été menées par le Ministère de la santé et de la lutte contre le Sida pour améliorer la prévalence. Il s’agit entre autres :
- de la mise en œuvre du plan stratégique dénommé « Feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile » et du Cadre d’accélération de la réalisation de l’OMD5 (CAO).
- du renforcement des capacités de 458 prestataires et 52 agents de santé communautaires pour la fourniture et la distribution des produits contraceptifs.
- de la fourniture de produits contraceptifs et des supports de gestion des activités de planification familiale pour permettre aux communautés et aux individus d’user de leur droit en matière reproduction
- de l’organisation de consultations foraines dans 260 localités du pays pour améliorer l’accessibilité des services de planification familiale
- de la mobilisation des communautés et des populations pour l’espacement des naissances à travers l’organisation des campagnes d’information et de sensibilisation.
La mise en œuvre de ces actions liées à l’augmentation de l’offre et de la stimulation de la demande des services de planification familiale, a permis d’accroître sensiblement la prévalence contraceptive moderne, qui est passée de 5,3% en 1994 à 10% en 1998 (EDS-CI, 1998), puis à 14% en 2012 (EDSIII, 2012).
Les méthodes contraceptives sont bien connues par les femmes (93%) et par les hommes (97%). Plus de 81% des établissements sanitaires publics offrent la planification familiale (Enquête sur la disponibilité des produits contraceptifs 2013).
Ces résultats bien que positifs, n’ont pas atteint le niveau satisfaisant. En effet, 27% des femmes ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins en planification familiale.
Mesdames et Messieurs,
Le Plan d’Action National Budgétisé qui vient de vous être présenté s’inscrit dans les objectifs que se sont assigné les 9 pays africains signataires du partenariat de Ouagadougou en faveur de la planification familiale. Il constitue ainsi une réponse pour chacun de ces pays à l’effet d’améliorer les indicateurs de la planification familiale. Ce Plan a pour objectif de parvenir à une prévalence contraceptive de 36% à l’horizon 2020, avec 2,6 millions de femmes utilisant une méthode contraceptive moderne.
Pour atteindre cette prévalence, le Gouvernement s’engage à (i) stimuler la demande des services de planification familiale, (ii) renforcer l’offre des services de planification familiale, (iii) améliorer l’environnement pour les services de planification familiale et (iv) renforcer le suivi et la coordination des interventions.
Je me réjouis également de ce que le partage des grandes orientations du plan d’action coïncide avec le lancement du projet AgirPF qui participe pleinement à l’atteinte de l’objectif fixé par le plan budgétisé.
Je saisis l’occasion pour remercier très sincèrement l’USAID qui a facilité la rédaction du plan d’action et tous les autres acteurs dont j’ai apprécié la collaboration.
Je remercie tout particulièrement son Excellence, Monsieur l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire, et à travers lui le Gouvernement américain, pour son engagement et son appui financier au repositionnement de la planification familiale en Afrique, par le biais du projet AgirPF, d’un montant de 29 millions de dollar.
A la délégation du projet AgirPF régional, je vous souhaite l’Akwaba traditionnel en Côte d’Ivoire et vous dis merci pour votre implication dans l’élaboration du projet et votre participation effective aux présentes assises.
Mes remerciements vont également à Mesdames et Messieurs les Représentants de l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF, la BAD et aux autres partenaires au développement pour leur soutien inestimable dans la lutte contre la mortalité Maternelle, néonatale et infantile.
A l’endroit des autres invités, il me plaît de vous dire combien je suis sensible à votre présence distinguée et remarquée. Je vous recommande par la même occasion de jouer pleinement votre partition pour éviter que notre ambition légitime ne soit une vue de l’esprit. Je vous invite de ce fait à vous approprier véritablement le plan d’action et le projet AgirPF et de veiller à leur mise en œuvre efficace et efficiente.
C’est sur ces notes que je déclare lancé officiellement le projet AgirPF.
Je vous remercie.
Abidjan, le 13 novembre 2014
Golf Hotel Abidjan