Déclarations & Discours
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Discours du Président Goodluck Jonathan, à l’Assemblée nationale le samedi 02 mars 2013
Discours du Président Goodluck Jonathan, à l’Assemblée nationale le samedi 02 mars 2013
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Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire (…)
Il est toujours, pour moi un grand plaisir d’être en Côte d’Ivoire et de recevoir l’accueil généreux du Gouvernement et du peuple ivoirien. La chaleur de l’accueil reflète les liens étroits qui unissent nos deux nations et nos peuples dont nous devons sans cesse travailler les renforcer et à les approfondir.
Je suis certain que notre région et notre continent sont plus riches et plus forts lorsque nous nous réunissons, lorsque nous collaborons et quand nous abordons les problèmes communs, non seulement du point de vue similaire comme heureusement nous faisons mais aussi avec la solidarité de buts et d’actions.
Il est rassurant de constater que la Côte d’Ivoire et le Nigeria continuent de donner un exemple beaucoup plus apprécié de cette coopération et de partenariat.
J’apporte avec moi les salutations et les vœux les meilleurs du peuple de la République Fédérale du Nigeria.
Je suis reconnaissant pour l’honneur de me présenter devant cette Assemblée et pour l’opportunité d’avoir un dialogue avec vous les membres éminents qui jouent un rôle vital dans la gestion de ce grand pays. Le rôle essentiel de l’Assemblée Nationale pour la promotion et le maintien de la démocratie et la bonne gouvernance partout dans le monde et surtout en Côte d’Ivoire ne peut être ignorée ou sous-estimée.
Monsieur le Président, Honorables membres du Parlement, Mesdames et Messieurs, cette occasion est un moment encourageant pour moi de me retrouver devant mes frères et sœurs de la sous-région Ouest Africaine. Nous avons une histoire similaire, des défis similaires et des triomphes semblables. Quotidiennement nous sommes confrontés au défi de construire une démocratie durable afin de s’assurer que chacun de nos concitoyens aie le sentiment d’appartenance.
Nous sommes confrontés au défi de la prospérité économique avec une volonté commune de bannir la pauvreté et la privation de nos terres. Nous sommes également confrontés aux défis de la construction de la nation : pour créer un environnement favorable où nos diverses cultures et traditions peuvent coexister dans la paix, l’unité et l’harmonie.
Nos histoires sont aussi semblables à bien des égards. Le Nigeria et Côte d’Ivoire ont à la fois surmontés des guerres civiles dévastatrices. Normalement nous ne devrions pas là où nous sommes aujourd’hui en raison de l’amertume et la rancœur du passé, à cause de la douleur et du pillage que les crises publiques nous ont emmenés à différents moments de notre histoire. Mais voilà où nous sommes aujourd’hui devenant de plus en plus de jour en jour et marchant à nos destinées avec détermination, la tolérance et compromis.
Nos luttes et nos récentes victoires indiquent que la foire pour nous est terminée. Le temps est venu pour nous de travailler plus dur, de travailler plus harmonieusement et d’aller de l’avant avec nos objectifs de construction de grands projets avec lesquels le monde entier sera fier de s’associer.
Je dois admettre que pour ceux qui ne comprennent pas l’Afrique et notre histoire, leurs points de vue peuvent le plus émaner des titres d’actualités et des histoires sensationnelles qui projettent généralement notre continent comme une région de conflits, de pauvreté de sous-développement , de rêves brisés et d’attentes non satisfaites. Mais l’histoire de l’Afrique est beaucoup plus complexe que cela.
Nos systèmes de gouvernances ont évolué à partir des Républiques villageoises à travers les villes, Etats, Emirats et les empires aux pays que nous avons de nos jours. Nous avons également voyagé à travers les vallées de dictatures coloniales et militaires avec les douleurs et les dislocations accompagnatrices. Il est gratifiant de constater que la plupart de l’Afrique de l’Ouest est maintenant démocratique et nos peuples sont déterminés à défendre notre démocratie.
Monsieur le Président, notre démocratie est née à la suite de l’instance de nos peuples que leurs voix doivent compléter. A l’indépendance, la plupart des pays Africains ont été prises avec des arrangements à déficit de gouvernance et des institutions politiques. Ceux-ci et d’autres défis ont exacerbé la crise de l’identité nationale et la construction de la nation.
La plupart de nos Etats ont perdu la première décennie de leur indépendance aux conflits internes que les luttes politiques dégénèrent en des situations de violences et parfois en conflit armés.
Après des décennies de dictatures militaires ou un régime de parti unique dans de nombreux pays, les démocraties naissantes en Afrique cherchent maintenant à se consolider. Le continent cherche à approfondir la démocratie par la bonne politique économique et la gouvernance sociale afin de construire des bases solides pour la paix et la stabilité sur le continent. Ceci est confirmé d’une prise de conscience que la prospérité et le bien-être de notre pays constitue. Le fondement sur lequel la paix et la sécurité durables peuvent être ancrées et entretenues.
Le défi de la bonne gouvernance en Afrique est d’organiser nos sociétés et gérer la lutte pour le pouvoir politique d’une manière qui assure la sécurité collective et la coexistence pacifique. Pour y parvenir, nous devons rassembler le meilleur qui est en nous en particulier notre tradition de dialogue et de système de solidarité qui est fermement ancré dans l’esprit de nos peuples, nos nations et nos civilisations.
Aujourd’hui en effet, dans toute l’Afrique la démocratie et la bonne gouvernance sont acceptées comme une nécessité politique, économique et sociétale. Elles sont considérées comme des conditions pour la promotion de la paix et de la sécurité. Pour l’Afrique, les principes et les institutions de la démocratie et de la bonne gouvernance doivent promouvoir ce qui suit :
1) Le constitutionnalisme, l’Etat de Droit, la protection des droits de l’homme ainsi qu’un système de freins et de contrepoids
2) La créativité, la responsabilité et la transparence dans la gestion des affaires politiques et des ressources
3) Une large participation populaire aux processus politiques et l’orientation consensuelle informée pour la médiation des différences sociales d’une manière équitable et inclusive
4) La capacité du gouvernement à gérer efficacement le développement socioéconomique et à assurer la bonne gouvernance.
En effet, il est évident que les gens qui se sentent sécurisés, libres et régies par le droit et non par les caprices des hommes, sont moins susceptibles d’aller en guerre les uns contre les autres que ce soit à l’intérieur où à travers les frontières que ceux qui n’en sont pas.
Les réalités actuelles sont évidentes pour tous les peuples d’Afrique qui souhaitent exercer leur droit au libre choix et ils sont prêts à défendre ce qu’ils croient.
Nous risquons donc l’institution que nous essayons de construire si l’on exclut les gens qui nous ont élus au pouvoir dans le processus de gouvernance. C’est pourquoi nous devons nous doter d’institutions fortes et permettre l’Etat de droit de s’enraciner.
Dans la construction des institutions, j’ai été fasciné par la beauté du principe de séparation des pouvoirs qui prône le pouvoir exécutif. Le parlement et le pouvoir judiciaire exercent leurs fonctions en toute indépendance sans ingérence par aucun d’eux.
Ma compréhension de ce concept de la séparation des pouvoirs est à l’effet que les différentes branches du gouvernement devraient dans l’exercice de leurs fonctions agir de façon coopérative et communautaire dans l’intérêt de ceux qui nous ont porté au pouvoir.
Ma conviction est que la séparation du pouvoir n’est pas une séparation du gouvernement. Il y a tellement à faire pour le bien de nos peuples que je vois la séparation des pouvoirs comme une division de travail de sorte que la gouvernance puisse être efficacement accomplie.
La coopération entre les différentes branches du gouvernement que je préconise doit nécessairement garantir :
1) La nourriture, gites et couverts car ce sont les essentiels de toutes sociétés humaines
2) La liberté fondamentale afin que les citoyens aspirent à élargir les frontières de notre civilisation actuelle
3) La coopération internationale entre les pays et les continents afin que nous, membres de la même humanité puissions travailler pour assurer la paix, la justice et l’équité pour l’homme et la nature.
La démocratie fonctionne mieux quand tout le monde est égal devant, quand il y a des processus pour le règlement des conflits dans les affaires et la politique, lorsque les droits des citoyens sont défendus et protégés par nos institutions quelque soit la personne concernée.
Mesdames et Messieurs, à la lumière de ceci, je salue le peuple de Côte d’Ivoire pour la promotion d’un gouvernement ouvert, responsable et sensible. Nous sommes vos alliés dans cette entreprise et vous pouvez toujours compter sur nous, notre soutien et encouragement. En tant qu’Africain attaché à un même destin, nous ne fuyons pas notre responsabilité celle de veiller sur notre frère.
Nous sommes nous-mêmes confrontés quotidiennement aux multitudes de demandes et d’attentes qui sont la marque d’une société culturelle. Il y a quelques uns ici et ailleurs qui pourraient croire que la veste droite d’une dictature est la meilleure façon de refouler ces griefs et de demander la dissidence.
Ce n’est pas juste. Rien ne renforce une société que l’ouverture, un leadership suffisamment courageux pour comprendre les aspects positifs qui découlent des exigences en lice.
En tant que leader Africain, nous devons calmer et dépassionner, les exploiter et les utiliser.
Assez souvent, il y a eu trop d’attachement aux définitions passées de soi. Nous sommes trop prompts à nous voir comme nos ancêtres se sont vus il y a des siècles sans tenir compte d’un monde en pleine mutation dans lequel nous vivons. Un défi majeur à la démocratie en Afrique en particulier est la pauvreté très rependue. La pauvreté désarme nos peuples et retarde la croissance et le développement soutenu.
Nous devrons donc de façon assidue promouvoir le bien-être de tous les citoyens et créer un environnement propice pour qu’ils réalisent pleinement leurs aspirations et potentialités, cela leur permettra en tant que parties prenantes d’investir dans la protection de la paix et la stabilité de nos pays et cela est réalisable.
Abidjan, votre cité prééminente est un exemple de l’avenir de l’Afrique, un centre cosmopolitain animé de multitude d’ethnies et de nationalités.
Mes ressortissants et peuples qui retracent leur origine du Nigeria forment une frange importante de la population de cette merveilleuse cité. Ils ont apporté leur énergie et leur connaissance pour enrichir l’économie et la culture d’Abidjan et autres villes et villages de ce pays. Cela est l’esprit Africain en marche. C’est comme cela qu’on doit se voir. Les frontières nous divisent physiquement mais nos esprits sont un et indivisibles.
Il est donc impératif pour les gouvernements d’Afrique de l’Ouest de suivre l’exemple de leurs peuples. Nous avons besoin de libérer nos énergies desserrant les boulons de la bureaucratie qui ont étouffé le commerce et l’échange d’idées à travers le sous-continent. Les frontières que nous défendons si fièrement aujourd’hui sont après tout, des créations récentes. Aussi utiles qu’elles peuvent êtres, ne doivent pas être plus importantes que le bien-être du sous-continent et de son peuple.
On estime qu’il y a des milliards de dollars qui attendent d’être libérés par le commerce amélioré entre nos deux pays. Présentement, la plupart de ce commerce est souterrain. Il en résulte des pertes de revenus pour nos gouvernements et causés des souffrances indicibles à nos citoyens engagés dans cette entreprise.
Plus important, il a compliqué l’environnement sanitaire dans notre sous-région.
Les marchands de la mort qui emmènent les armes légères et de petits calibres qui ont causé l’angoisse et le désespoir dans notre sous-continent empruntent les mêmes voies que nos commerçants. Nous devons travailler à alléger le goulot d’étranglement sur le long de nos frontières afin de sortir les vrais commerçants au vrai jour.
De cette façon, nous pourrons déployer plus rapidement nos ressources pour stopper ces criminels qui importent des substances dangereuses dans nos pays.
Je suis convaincu que la lutte effective et urgente contre le commerce illicite d’armes et petits calibres va sans doute réduire de façon significative les défis de sécurité à la démocratie et la stabilité en Afrique en particulier. A cet effet, la coopération internationale entre les Etats, organisations régionales et internationales est d’une importance capitale.
Il y a également une recrudescence inquiétante de la piraterie et autres crimes maritimes qui menacent la sécurité, le commerce et les activités économiques dans des parties de l’Afrique.
Dans le Golfe de Guinée, les activités criminelles internationales sont souvent dirigées contre les bateaux de marchandises et la prise d’otages pour rançon. Cela a un impact négatif sur la croissance et le développement parce que les armateurs sont découragés de transporter les marchandises à travers les cours d’eaux exposés au piratage.
Cette réalisation fait qu’il incombe aux Etats de la sous-région de forger des alliances stratégiques avec les autres membres de la communauté internationale pour freiner cette menace.
Sans doute, la Côte d’Ivoire a joué sa partition, a apporté des solutions aux maux auxquels est confrontée la région. Nous reconnaissons et saluons vos contributions à l’enracinement de la paix et le progrès à travers l’Afrique de l’Ouest.
Pour moi et mon pays le Nigeria, notre situation pour votre lutte était basé sur des principes et l’aspiration commune pour la liberté, l’éthique et la justice. Nous avons décidé de rester avec le peuple de Côte d’Ivoire pour que les résultats du scrutin soient respectés. Notre ultime objectif était de travailler avec les personnes de même esprits à travers les pays et peuples pour insister que :
1) Que toutes élections tenues sur notre continent doivent être libres, justes et crédibles ;
2) Que personne ou groupe d’individus ne puissent changer la constitution sans le soutien du peuple
3) Que chaque fois que les élections sont tenues, la décision du peuple soit respectée et rien que cela, le peuple qui gagnera a bénéficié de façon collective du résultat et que le principe de « un homme une voix, une femme une voix, un jeune une voix » doit être respecté.
L’homme cherchait à former une équipe d’explorateur pour l’Antarctique. Quelques 28 hommes ont postulé et entamé le voyage de 22 mois sous la condition la plus hostile pour traverser l’Antarctique à pieds à travers la glace, la neige et le froid intense. Bien que la tâche n’était pas terminée mais on se souvient aujourd’hui de Shackleton et ses hommes pour leur courage et sens de l’honneur. D’autres ont depuis lors terminé le travail, suivant les sentiers de ces âmes courageuses.
Notre tâche n’est pas moins ardue, j’ose dire que l’environnement n’est pas moins difficile que celui auquel étaient confrontés les explorateurs. Les hommes et les femmes rassemblés ici aujourd’hui sont l’incarnation de l’espoir et de l’aspiration de nos peuples et nous ne devons pas les trahir. La plupart de nous ici présents sommes présents sommes des élites de nos pays.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, ceci est une occasion pour faire preuve de bonne gouvernance, pour faire face aux défis auxquels sont confrontés nos pays. Ensemble nous pouvons rapidement surmonter ces défis. Nos deux pays sont richement bénis. En Côte d’Ivoire que tu sois Bété, Baoulé ou Dioula, tu appartiens à une nation unie. C’est pareil au Nigeria que tu sois Igbo, Yorouba, Fulani ou Haussa ou tu appartiens à un groupe minoritaire comme le mien, Ijaw.
Ensemble nous devons construire nos nations sous la base de nos diversités et de permettre l’inclusion et la participation équitable de tous pour assurer la coexistence paisible et la stabilité politique. Sans aucune considération religieuse ou politique, nous devons travailler ensemble et user de notre diversité pour bâtir des économies plus fortes et solides et un système inclusif qui profite à tous.
Je vous assure de l’amitié et la camaraderie des Nigérians et notre volonté de partager vos joies et soucis dans l’esprit de vrais sœurs et frères.
Vive la République de Côte d’Ivoire
Vive la République Fédérale du Nigeria
Je vous remercie.
Il est toujours, pour moi un grand plaisir d’être en Côte d’Ivoire et de recevoir l’accueil généreux du Gouvernement et du peuple ivoirien. La chaleur de l’accueil reflète les liens étroits qui unissent nos deux nations et nos peuples dont nous devons sans cesse travailler les renforcer et à les approfondir.
Je suis certain que notre région et notre continent sont plus riches et plus forts lorsque nous nous réunissons, lorsque nous collaborons et quand nous abordons les problèmes communs, non seulement du point de vue similaire comme heureusement nous faisons mais aussi avec la solidarité de buts et d’actions.
Il est rassurant de constater que la Côte d’Ivoire et le Nigeria continuent de donner un exemple beaucoup plus apprécié de cette coopération et de partenariat.
J’apporte avec moi les salutations et les vœux les meilleurs du peuple de la République Fédérale du Nigeria.
Je suis reconnaissant pour l’honneur de me présenter devant cette Assemblée et pour l’opportunité d’avoir un dialogue avec vous les membres éminents qui jouent un rôle vital dans la gestion de ce grand pays. Le rôle essentiel de l’Assemblée Nationale pour la promotion et le maintien de la démocratie et la bonne gouvernance partout dans le monde et surtout en Côte d’Ivoire ne peut être ignorée ou sous-estimée.
Monsieur le Président, Honorables membres du Parlement, Mesdames et Messieurs, cette occasion est un moment encourageant pour moi de me retrouver devant mes frères et sœurs de la sous-région Ouest Africaine. Nous avons une histoire similaire, des défis similaires et des triomphes semblables. Quotidiennement nous sommes confrontés au défi de construire une démocratie durable afin de s’assurer que chacun de nos concitoyens aie le sentiment d’appartenance.
Nous sommes confrontés au défi de la prospérité économique avec une volonté commune de bannir la pauvreté et la privation de nos terres. Nous sommes également confrontés aux défis de la construction de la nation : pour créer un environnement favorable où nos diverses cultures et traditions peuvent coexister dans la paix, l’unité et l’harmonie.
Nos histoires sont aussi semblables à bien des égards. Le Nigeria et Côte d’Ivoire ont à la fois surmontés des guerres civiles dévastatrices. Normalement nous ne devrions pas là où nous sommes aujourd’hui en raison de l’amertume et la rancœur du passé, à cause de la douleur et du pillage que les crises publiques nous ont emmenés à différents moments de notre histoire. Mais voilà où nous sommes aujourd’hui devenant de plus en plus de jour en jour et marchant à nos destinées avec détermination, la tolérance et compromis.
Nos luttes et nos récentes victoires indiquent que la foire pour nous est terminée. Le temps est venu pour nous de travailler plus dur, de travailler plus harmonieusement et d’aller de l’avant avec nos objectifs de construction de grands projets avec lesquels le monde entier sera fier de s’associer.
Je dois admettre que pour ceux qui ne comprennent pas l’Afrique et notre histoire, leurs points de vue peuvent le plus émaner des titres d’actualités et des histoires sensationnelles qui projettent généralement notre continent comme une région de conflits, de pauvreté de sous-développement , de rêves brisés et d’attentes non satisfaites. Mais l’histoire de l’Afrique est beaucoup plus complexe que cela.
Nos systèmes de gouvernances ont évolué à partir des Républiques villageoises à travers les villes, Etats, Emirats et les empires aux pays que nous avons de nos jours. Nous avons également voyagé à travers les vallées de dictatures coloniales et militaires avec les douleurs et les dislocations accompagnatrices. Il est gratifiant de constater que la plupart de l’Afrique de l’Ouest est maintenant démocratique et nos peuples sont déterminés à défendre notre démocratie.
Monsieur le Président, notre démocratie est née à la suite de l’instance de nos peuples que leurs voix doivent compléter. A l’indépendance, la plupart des pays Africains ont été prises avec des arrangements à déficit de gouvernance et des institutions politiques. Ceux-ci et d’autres défis ont exacerbé la crise de l’identité nationale et la construction de la nation.
La plupart de nos Etats ont perdu la première décennie de leur indépendance aux conflits internes que les luttes politiques dégénèrent en des situations de violences et parfois en conflit armés.
Après des décennies de dictatures militaires ou un régime de parti unique dans de nombreux pays, les démocraties naissantes en Afrique cherchent maintenant à se consolider. Le continent cherche à approfondir la démocratie par la bonne politique économique et la gouvernance sociale afin de construire des bases solides pour la paix et la stabilité sur le continent. Ceci est confirmé d’une prise de conscience que la prospérité et le bien-être de notre pays constitue. Le fondement sur lequel la paix et la sécurité durables peuvent être ancrées et entretenues.
Le défi de la bonne gouvernance en Afrique est d’organiser nos sociétés et gérer la lutte pour le pouvoir politique d’une manière qui assure la sécurité collective et la coexistence pacifique. Pour y parvenir, nous devons rassembler le meilleur qui est en nous en particulier notre tradition de dialogue et de système de solidarité qui est fermement ancré dans l’esprit de nos peuples, nos nations et nos civilisations.
Aujourd’hui en effet, dans toute l’Afrique la démocratie et la bonne gouvernance sont acceptées comme une nécessité politique, économique et sociétale. Elles sont considérées comme des conditions pour la promotion de la paix et de la sécurité. Pour l’Afrique, les principes et les institutions de la démocratie et de la bonne gouvernance doivent promouvoir ce qui suit :
1) Le constitutionnalisme, l’Etat de Droit, la protection des droits de l’homme ainsi qu’un système de freins et de contrepoids
2) La créativité, la responsabilité et la transparence dans la gestion des affaires politiques et des ressources
3) Une large participation populaire aux processus politiques et l’orientation consensuelle informée pour la médiation des différences sociales d’une manière équitable et inclusive
4) La capacité du gouvernement à gérer efficacement le développement socioéconomique et à assurer la bonne gouvernance.
En effet, il est évident que les gens qui se sentent sécurisés, libres et régies par le droit et non par les caprices des hommes, sont moins susceptibles d’aller en guerre les uns contre les autres que ce soit à l’intérieur où à travers les frontières que ceux qui n’en sont pas.
Les réalités actuelles sont évidentes pour tous les peuples d’Afrique qui souhaitent exercer leur droit au libre choix et ils sont prêts à défendre ce qu’ils croient.
Nous risquons donc l’institution que nous essayons de construire si l’on exclut les gens qui nous ont élus au pouvoir dans le processus de gouvernance. C’est pourquoi nous devons nous doter d’institutions fortes et permettre l’Etat de droit de s’enraciner.
Dans la construction des institutions, j’ai été fasciné par la beauté du principe de séparation des pouvoirs qui prône le pouvoir exécutif. Le parlement et le pouvoir judiciaire exercent leurs fonctions en toute indépendance sans ingérence par aucun d’eux.
Ma compréhension de ce concept de la séparation des pouvoirs est à l’effet que les différentes branches du gouvernement devraient dans l’exercice de leurs fonctions agir de façon coopérative et communautaire dans l’intérêt de ceux qui nous ont porté au pouvoir.
Ma conviction est que la séparation du pouvoir n’est pas une séparation du gouvernement. Il y a tellement à faire pour le bien de nos peuples que je vois la séparation des pouvoirs comme une division de travail de sorte que la gouvernance puisse être efficacement accomplie.
La coopération entre les différentes branches du gouvernement que je préconise doit nécessairement garantir :
1) La nourriture, gites et couverts car ce sont les essentiels de toutes sociétés humaines
2) La liberté fondamentale afin que les citoyens aspirent à élargir les frontières de notre civilisation actuelle
3) La coopération internationale entre les pays et les continents afin que nous, membres de la même humanité puissions travailler pour assurer la paix, la justice et l’équité pour l’homme et la nature.
La démocratie fonctionne mieux quand tout le monde est égal devant, quand il y a des processus pour le règlement des conflits dans les affaires et la politique, lorsque les droits des citoyens sont défendus et protégés par nos institutions quelque soit la personne concernée.
Mesdames et Messieurs, à la lumière de ceci, je salue le peuple de Côte d’Ivoire pour la promotion d’un gouvernement ouvert, responsable et sensible. Nous sommes vos alliés dans cette entreprise et vous pouvez toujours compter sur nous, notre soutien et encouragement. En tant qu’Africain attaché à un même destin, nous ne fuyons pas notre responsabilité celle de veiller sur notre frère.
Nous sommes nous-mêmes confrontés quotidiennement aux multitudes de demandes et d’attentes qui sont la marque d’une société culturelle. Il y a quelques uns ici et ailleurs qui pourraient croire que la veste droite d’une dictature est la meilleure façon de refouler ces griefs et de demander la dissidence.
Ce n’est pas juste. Rien ne renforce une société que l’ouverture, un leadership suffisamment courageux pour comprendre les aspects positifs qui découlent des exigences en lice.
En tant que leader Africain, nous devons calmer et dépassionner, les exploiter et les utiliser.
Assez souvent, il y a eu trop d’attachement aux définitions passées de soi. Nous sommes trop prompts à nous voir comme nos ancêtres se sont vus il y a des siècles sans tenir compte d’un monde en pleine mutation dans lequel nous vivons. Un défi majeur à la démocratie en Afrique en particulier est la pauvreté très rependue. La pauvreté désarme nos peuples et retarde la croissance et le développement soutenu.
Nous devrons donc de façon assidue promouvoir le bien-être de tous les citoyens et créer un environnement propice pour qu’ils réalisent pleinement leurs aspirations et potentialités, cela leur permettra en tant que parties prenantes d’investir dans la protection de la paix et la stabilité de nos pays et cela est réalisable.
Abidjan, votre cité prééminente est un exemple de l’avenir de l’Afrique, un centre cosmopolitain animé de multitude d’ethnies et de nationalités.
Mes ressortissants et peuples qui retracent leur origine du Nigeria forment une frange importante de la population de cette merveilleuse cité. Ils ont apporté leur énergie et leur connaissance pour enrichir l’économie et la culture d’Abidjan et autres villes et villages de ce pays. Cela est l’esprit Africain en marche. C’est comme cela qu’on doit se voir. Les frontières nous divisent physiquement mais nos esprits sont un et indivisibles.
Il est donc impératif pour les gouvernements d’Afrique de l’Ouest de suivre l’exemple de leurs peuples. Nous avons besoin de libérer nos énergies desserrant les boulons de la bureaucratie qui ont étouffé le commerce et l’échange d’idées à travers le sous-continent. Les frontières que nous défendons si fièrement aujourd’hui sont après tout, des créations récentes. Aussi utiles qu’elles peuvent êtres, ne doivent pas être plus importantes que le bien-être du sous-continent et de son peuple.
On estime qu’il y a des milliards de dollars qui attendent d’être libérés par le commerce amélioré entre nos deux pays. Présentement, la plupart de ce commerce est souterrain. Il en résulte des pertes de revenus pour nos gouvernements et causés des souffrances indicibles à nos citoyens engagés dans cette entreprise.
Plus important, il a compliqué l’environnement sanitaire dans notre sous-région.
Les marchands de la mort qui emmènent les armes légères et de petits calibres qui ont causé l’angoisse et le désespoir dans notre sous-continent empruntent les mêmes voies que nos commerçants. Nous devons travailler à alléger le goulot d’étranglement sur le long de nos frontières afin de sortir les vrais commerçants au vrai jour.
De cette façon, nous pourrons déployer plus rapidement nos ressources pour stopper ces criminels qui importent des substances dangereuses dans nos pays.
Je suis convaincu que la lutte effective et urgente contre le commerce illicite d’armes et petits calibres va sans doute réduire de façon significative les défis de sécurité à la démocratie et la stabilité en Afrique en particulier. A cet effet, la coopération internationale entre les Etats, organisations régionales et internationales est d’une importance capitale.
Il y a également une recrudescence inquiétante de la piraterie et autres crimes maritimes qui menacent la sécurité, le commerce et les activités économiques dans des parties de l’Afrique.
Dans le Golfe de Guinée, les activités criminelles internationales sont souvent dirigées contre les bateaux de marchandises et la prise d’otages pour rançon. Cela a un impact négatif sur la croissance et le développement parce que les armateurs sont découragés de transporter les marchandises à travers les cours d’eaux exposés au piratage.
Cette réalisation fait qu’il incombe aux Etats de la sous-région de forger des alliances stratégiques avec les autres membres de la communauté internationale pour freiner cette menace.
Sans doute, la Côte d’Ivoire a joué sa partition, a apporté des solutions aux maux auxquels est confrontée la région. Nous reconnaissons et saluons vos contributions à l’enracinement de la paix et le progrès à travers l’Afrique de l’Ouest.
Pour moi et mon pays le Nigeria, notre situation pour votre lutte était basé sur des principes et l’aspiration commune pour la liberté, l’éthique et la justice. Nous avons décidé de rester avec le peuple de Côte d’Ivoire pour que les résultats du scrutin soient respectés. Notre ultime objectif était de travailler avec les personnes de même esprits à travers les pays et peuples pour insister que :
1) Que toutes élections tenues sur notre continent doivent être libres, justes et crédibles ;
2) Que personne ou groupe d’individus ne puissent changer la constitution sans le soutien du peuple
3) Que chaque fois que les élections sont tenues, la décision du peuple soit respectée et rien que cela, le peuple qui gagnera a bénéficié de façon collective du résultat et que le principe de « un homme une voix, une femme une voix, un jeune une voix » doit être respecté.
L’homme cherchait à former une équipe d’explorateur pour l’Antarctique. Quelques 28 hommes ont postulé et entamé le voyage de 22 mois sous la condition la plus hostile pour traverser l’Antarctique à pieds à travers la glace, la neige et le froid intense. Bien que la tâche n’était pas terminée mais on se souvient aujourd’hui de Shackleton et ses hommes pour leur courage et sens de l’honneur. D’autres ont depuis lors terminé le travail, suivant les sentiers de ces âmes courageuses.
Notre tâche n’est pas moins ardue, j’ose dire que l’environnement n’est pas moins difficile que celui auquel étaient confrontés les explorateurs. Les hommes et les femmes rassemblés ici aujourd’hui sont l’incarnation de l’espoir et de l’aspiration de nos peuples et nous ne devons pas les trahir. La plupart de nous ici présents sommes présents sommes des élites de nos pays.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, ceci est une occasion pour faire preuve de bonne gouvernance, pour faire face aux défis auxquels sont confrontés nos pays. Ensemble nous pouvons rapidement surmonter ces défis. Nos deux pays sont richement bénis. En Côte d’Ivoire que tu sois Bété, Baoulé ou Dioula, tu appartiens à une nation unie. C’est pareil au Nigeria que tu sois Igbo, Yorouba, Fulani ou Haussa ou tu appartiens à un groupe minoritaire comme le mien, Ijaw.
Ensemble nous devons construire nos nations sous la base de nos diversités et de permettre l’inclusion et la participation équitable de tous pour assurer la coexistence paisible et la stabilité politique. Sans aucune considération religieuse ou politique, nous devons travailler ensemble et user de notre diversité pour bâtir des économies plus fortes et solides et un système inclusif qui profite à tous.
Je vous assure de l’amitié et la camaraderie des Nigérians et notre volonté de partager vos joies et soucis dans l’esprit de vrais sœurs et frères.
Vive la République de Côte d’Ivoire
Vive la République Fédérale du Nigeria
Je vous remercie.