Déclarations & Discours
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Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO à l’Hôtel Ivoire d’Abidjan dans un contexte marqué par le déclenchement de l’offensive militaire contre les extrémistes et les narcoterroristes qui occupent le nord du Mali.
Allocution de SEM. Alassane OUATTARA, Président en exercice de la CEDEAO à la session extraordinaire du samedi 19 Janvier 2013 à Abidjan
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- "Excellence Monsieur Yayi BONI, Président de la République du Bénin, Président en exercice de l’Union Africaine;
- Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
- Madame et Messieurs les Présidents de Institutions de la République de C^ote d’Ivoire,
- Monsieur le Président Pierre BUYOYA, Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO ;
- Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations-Unies, chargé de l’Afrique de l’Ouest ;
- Monsieur le Président du Comité des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques;
- Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;
- Mesdames, Messieurs les Présidents d’Institutions de la CEDEAO;
- Mesdames et Messieurs les Commissaires ;
- Mesdames et messieurs les représentants de la Presse ;
- Honorables invités ;
- Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, pour commencer souhaiter la cordiale bienvenue à tous les Chefs d’Etats et de Gouvernement qui ont effectué le déplacement d’Abidjan.
Je voudrais, en ce début d’année, former des vœux de bonne et heureuse année à l’endroit de chacune et chacun de vous.
Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage à chacun de mes Pairs, pour votre contribution remarquable aux efforts de résolution des crises malienne et bissau-guinéenne.
Je voudrais, en votre nom à tous, féliciter mon Frère et Ami, Son excellence Monsieur John Dramani MAHAMA, pour sa brillante élection à la tête de la République du Ghana. Cette élection consolide l’enracinement de la démocratie dans notre sous-région et constitue un motif de fierté pour l’Afrique tout entière.
Je salue également mon ami et frère le Président Ernest B. Koroma pour sa brillanté réélection à la tête de l’Etat frère de Sierra Leone.
Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Cette session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO, la 10ème depuis mars 2012, se tient dans un contexte particulièrement grave, marqué par le déclenchement de l’offensive militaire contre les extrémistes et les narcoterroristes qui occupent le nord du Mali.
Je voudrais donc saluer la disponibilité des Chefs d’Etat et de Gouvernement, ainsi que la présence de nos partenaires internationaux à chacune de nos sessions et vous exprimer une fois encore ma profonde reconnaissance pour votre engagement constant et déterminé en faveur de la sécurité du peuple frère du Mali.
Je salue tout particulièrement la présence du Président Idriss Deby Itno et le Ministre des affaires étrangères de la république française, Monsieur Laurent Fabius.
Au moment où notre sous-région fait face à son plus grand péril sécuritaire et humain, je salue la détermination de la communauté internationale, en particulier l’engagement et le soutien de la France, qui a empêché la conquête d’un Etat, de son territoire, de son peuple, de ses institutions et de sa souveraineté par un véritable consortium terroriste.
En votre nom à tous et au nom de nos peuples, je voudrais remercier le Président François Hollande et le peuple français. Dans ce combat, contre le narco terrorisme, la France est aux côtés de l’Afrique, à la demande du Président Dioncounda Traoré et de la CEDEAO, en application des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies et de l’Union africaine.
Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Notre présence ici, en dit long sur le chemin parcouru et sur la gravité de la situation actuelle au Mali depuis la brusque accélération des événements qui ont suivi la décision unilatérale des terroristes d’entreprendre leur marche sur Bamako.
L’intervention militaire et le cours actuel des évènements au Mali nous ont été imposés au moment où tous nos efforts étaient tournés vers une solution politique entre les parties maliennes dans le cadre des discussions de Ouagadougou, d’Alger et de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Cet énième affront à la Communauté internationale ne pouvait être tolérée plus longtemps et devant le risque d’implosion généralisée, nous ne pouvions rester inactifs.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Il nous faut accélérer le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali avec l’appui logistique de nos partenaires, et assumer notre responsabilité en toute légitimité, sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
C’est pourquoi, je me félicite du déploiement rapide de nos forces armées en dépit des contraintes logistiques et je remercie la contribution inestimable de nos partenaires européens à titre bilatéral et dans le cadre de l’Union européenne.
Mes remerciements vont également à l’endroit des Etats Unis et du Canada qui ont décidé de s’engager auprès de la France pour renforcer le dispositif de la MISMA.
Aussi, en application des dispositions de la résolution 2085 et afin de garantir à la MISMA les ressources nécessaires et durables, j’exhorte le Secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de sécurité à adopter rapidement le paquet logistique financé par les Nations Unies et à mettre en place le fonds d’affectation spécial. Dans le même temps, j’encourage, l’Union africaine, les Nations Unies et la CEDEAO à organiser sans plus tarder la conférence des donateurs et à établir des mécanismes de financement de l’effort collectif au Mali.
Nous croyons que l’heure a sonné pour un engagement plus large des grandes Puissances et du plus grand nombre d’Etats et d’organisations aux opérations militaires, afin qu’une plus grande solidarité se noue autour de la France et de l’Afrique dans la guerre totale et multiforme contre le terrorisme au Mali.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Il nous semble important de relever que l’effervescence de ces dernières semaines sur les différents fronts militaires, consacre neuf mois d’efforts consentis par la CEDEAO et l’Union africaine pour assurer une plus grande mobilisation de la Communauté internationale en faveur de l’adoption de la résolution 2085 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
L’adoption de ce texte m’offre l’opportunité de saluer l’implication déterminante du Président en exercice de l’UA, le Président Boni YAYI, de Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine et du Secrétaire général des Nations Unies M. Ban Ki-moon. C’est également l’occasion de remercier les membres du conseil de sécurité pour leur soutien sans faille à l’intervention au Mali.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Le moment est maintenant venu pour la CEDEAO et la Communauté Internationale d’assurer la présence et l’opérationnalité de la MISMA au Mali.
Nous ne devrons donc pas faillir à nos engagements.
A cet égard, les discussions que nous aurons avec le Comité des Chefs d’Etat-major et le Commandement militaire de la MISMA nous permettrons d’apprécier les conditions de déploiement et d’efficacité des contingents CEDEAO et de l’Union Africaine destinés à la MISMA.
Je voudrais, d’ores et déjà, féliciter les pays qui se sont engagés dans ce sens, notamment le Nigéria, le Benin, le Burkina Faso, le Sénégal, le Niger, le Togo, le Tchad, le Burundi, le Rwanda dont on connait déjà les effectifs.
Bien plus, il nous faudra aller au-delà de nos effectifs actuels, en invitant l’Union Africaine et les Nations Unies à susciter l’implication d’un plus grand nombre d’Etats africains et la Communauté Internationale à nos côtés.
Je voudrais, à cet égard, adresser mes remerciements aux Autorités algériennes, mauritaniennes, et libyennes pour leur décision prise d’assurer la fermeture de leurs frontières et d’autoriser le survol de leur espace aérien par les forces coalisées de la France et de la MISMA.
Je voudrais aussi, en votre nom à tous, adresser nos condoléances les plus attristées aux autorités algériennes suite à la prise d’otages en Algérie sur le site gazier du Groupe britannique B.P à In Amenas. Au vu de ces événements dramatiques en Algérie, il nous faudra examiner en coordination avec les pays du champ, notamment la Mauritanie et l’Algérie, de même qu’avec les pays du Maghreb, leur implication dans les opérations en cours au sahel afin d’éviter tout repli des terroristes et la formation des bases arrières.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
La défaite inéluctable des narcoterroristes et le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali nous offre l’opportunité unique de poursuivre un processus politique apaisé, respectueux de l’ordre républicain et des termes de la résolution 2085.
J’invite donc les autorités de la transition à se conformer à la résolution 2085 et aux décisions pertinentes de nos Sommets en élaborant la Feuille de route de la transition qui va permettre la tenue de l’élection présidentielle dans les délais impartis avec le soutien de la communauté internationale. La cause touareg et la question du nord Mali ne sauraient être portées par des forces terroristes, il convient donc d’éviter tout amalgame entre Touareg et narcoterroristes et aborder avec pragmatisme le règlement des causes profondes du conflit. Le gouvernement doit pour cela créer en collaboration avec la CEDEAO, les conditions d’un véritable dialogue national avec toutes les composantes de la nation y compris les représentants des communautés du nord Mali.
La guerre contre les narcoterroristes même si elle bouleverse la table des négociations, rend indispensable la poursuite des efforts de médiation de la CEDEAO conduite par le Président Blaise Compaoré dont l’action a permis de crédibiliser le dialogue inter-malien et de clarifier les bases d’une réconciliation durable. La reconstruction nationale et la consolidation de la démocratie doivent repartir sur de nouvelles bases privilégiant l’intérêt supérieur du peuple malien et protéger contre toute interférence de l’armée dans le processus politique.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
La brûlante actualité sur le Mali, ne devra pas nous empêcher d’accorder également une attention particulière à l’évolution de la situation politique en Guinée-Bissau.
Le rapport du Président de la Commission de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau, devra nous permettre de disposer des conclusions de la mission d’évaluation conjointe qui a séjourné en décembre, à Bissau, en vue de prendre des décisions, sur la mise en œuvre conjointe de la feuille de route avec la CPLP, les Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne.
Nous devrons saluer l’état de mise en œuvre par les Autorités de la transition de notre recommandation visant au renforcement du climat de confiance entre les radicaux du PAIGC ainsi que les Autorités de transition et à la mise en place effective d’un cadre de dialogue interne inclusif entre les acteurs politiques Bissau-guinéens.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Pour terminer, je voudrais dire que la gestion de la crise malienne a connu une brusque accélération qui nécessite la mutualisation de nos moyens pour éradiquer le terrorisme au Sahel. Nous devons intervenir sans calcul car aucune reprise économique, aucune région du monde ne sera plus jamais à l’abri si le Sahel bascule du mauvais côté. Intervenir au Mali est un impératif pour nos Etats afin d’éviter que des pans de territoires ne basculent dans l’obscurantisme.
C’est pourquoi, il serait urgent que soit rapidement mise en œuvre la stratégie Sahel des Nations Unies que M. Romano Prodi a la lourde responsabilité d’exécuter et que soient rationalisées les différentes initiatives déployées dans la région sahélo-saharienne.
Au-delà de l’urgence, l’action de la France nous renseigne sur la responsabilité des grandes puissances et sur la mise en œuvre des solidarités internationales quand survient une menace contre la paix et la sécurité internationales, qu’elles ont la charge de préserver conformément à la Charte des Nations Unies. Elle nous interpelle également sur notre capacité en tant que sous-région et continent à faire face au terrorisme dont la manifestation au Mali n’est qu’un échantillon de sa capacité de déstabilisation
La CEDEAO restera mobilisée aux côtés du peuple malien jusqu’au triomphe final des valeurs qui la fondent. C’est pourquoi, Je voudrais, en votre nom à tous, réitérer nos sincères remerciements à tous nos partenaires traditionnels, et à la communauté internationale dont nous saluons l’inestimable mobilisation et le constant appui aux efforts de stabilisation en cours au Mali.
C’est aussi pour moi l’occasion, de renouveler, en votre nom à tous, nos remerciements au Président Blaise COMPAORE, Médiateur dans la crise malienne pour ses efforts inlassables menés ces derniers mois, dans l’instauration d’un cadre de négociations directes entre les rebelles et les Autorités maliennes.
Nos remerciements vont également à l’endroit du Président Goodluck JONATHAN, co-Médiateur dans la crise malienne, Président du Groupe Régional de Contact sur la Guinée-Bissau et au Médiateur dans la crise bissau-guinéenne, le Président Alpha CONDE pour leur précieuse contribution à tous les efforts régionaux de sortie de crise tant au Mali qu’en Guinée-Bissau.
Avec mes vœux de pleins succès à nos travaux, je déclare ouverts les travaux de notre présente session.
Je vous remercie".
- Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
- Madame et Messieurs les Présidents de Institutions de la République de C^ote d’Ivoire,
- Monsieur le Président Pierre BUYOYA, Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO ;
- Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations-Unies, chargé de l’Afrique de l’Ouest ;
- Monsieur le Président du Comité des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques;
- Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;
- Mesdames, Messieurs les Présidents d’Institutions de la CEDEAO;
- Mesdames et Messieurs les Commissaires ;
- Mesdames et messieurs les représentants de la Presse ;
- Honorables invités ;
- Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, pour commencer souhaiter la cordiale bienvenue à tous les Chefs d’Etats et de Gouvernement qui ont effectué le déplacement d’Abidjan.
Je voudrais, en ce début d’année, former des vœux de bonne et heureuse année à l’endroit de chacune et chacun de vous.
Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage à chacun de mes Pairs, pour votre contribution remarquable aux efforts de résolution des crises malienne et bissau-guinéenne.
Je voudrais, en votre nom à tous, féliciter mon Frère et Ami, Son excellence Monsieur John Dramani MAHAMA, pour sa brillante élection à la tête de la République du Ghana. Cette élection consolide l’enracinement de la démocratie dans notre sous-région et constitue un motif de fierté pour l’Afrique tout entière.
Je salue également mon ami et frère le Président Ernest B. Koroma pour sa brillanté réélection à la tête de l’Etat frère de Sierra Leone.
Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Cette session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO, la 10ème depuis mars 2012, se tient dans un contexte particulièrement grave, marqué par le déclenchement de l’offensive militaire contre les extrémistes et les narcoterroristes qui occupent le nord du Mali.
Je voudrais donc saluer la disponibilité des Chefs d’Etat et de Gouvernement, ainsi que la présence de nos partenaires internationaux à chacune de nos sessions et vous exprimer une fois encore ma profonde reconnaissance pour votre engagement constant et déterminé en faveur de la sécurité du peuple frère du Mali.
Je salue tout particulièrement la présence du Président Idriss Deby Itno et le Ministre des affaires étrangères de la république française, Monsieur Laurent Fabius.
Au moment où notre sous-région fait face à son plus grand péril sécuritaire et humain, je salue la détermination de la communauté internationale, en particulier l’engagement et le soutien de la France, qui a empêché la conquête d’un Etat, de son territoire, de son peuple, de ses institutions et de sa souveraineté par un véritable consortium terroriste.
En votre nom à tous et au nom de nos peuples, je voudrais remercier le Président François Hollande et le peuple français. Dans ce combat, contre le narco terrorisme, la France est aux côtés de l’Afrique, à la demande du Président Dioncounda Traoré et de la CEDEAO, en application des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies et de l’Union africaine.
Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Notre présence ici, en dit long sur le chemin parcouru et sur la gravité de la situation actuelle au Mali depuis la brusque accélération des événements qui ont suivi la décision unilatérale des terroristes d’entreprendre leur marche sur Bamako.
L’intervention militaire et le cours actuel des évènements au Mali nous ont été imposés au moment où tous nos efforts étaient tournés vers une solution politique entre les parties maliennes dans le cadre des discussions de Ouagadougou, d’Alger et de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Cet énième affront à la Communauté internationale ne pouvait être tolérée plus longtemps et devant le risque d’implosion généralisée, nous ne pouvions rester inactifs.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Il nous faut accélérer le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali avec l’appui logistique de nos partenaires, et assumer notre responsabilité en toute légitimité, sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
C’est pourquoi, je me félicite du déploiement rapide de nos forces armées en dépit des contraintes logistiques et je remercie la contribution inestimable de nos partenaires européens à titre bilatéral et dans le cadre de l’Union européenne.
Mes remerciements vont également à l’endroit des Etats Unis et du Canada qui ont décidé de s’engager auprès de la France pour renforcer le dispositif de la MISMA.
Aussi, en application des dispositions de la résolution 2085 et afin de garantir à la MISMA les ressources nécessaires et durables, j’exhorte le Secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de sécurité à adopter rapidement le paquet logistique financé par les Nations Unies et à mettre en place le fonds d’affectation spécial. Dans le même temps, j’encourage, l’Union africaine, les Nations Unies et la CEDEAO à organiser sans plus tarder la conférence des donateurs et à établir des mécanismes de financement de l’effort collectif au Mali.
Nous croyons que l’heure a sonné pour un engagement plus large des grandes Puissances et du plus grand nombre d’Etats et d’organisations aux opérations militaires, afin qu’une plus grande solidarité se noue autour de la France et de l’Afrique dans la guerre totale et multiforme contre le terrorisme au Mali.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Il nous semble important de relever que l’effervescence de ces dernières semaines sur les différents fronts militaires, consacre neuf mois d’efforts consentis par la CEDEAO et l’Union africaine pour assurer une plus grande mobilisation de la Communauté internationale en faveur de l’adoption de la résolution 2085 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
L’adoption de ce texte m’offre l’opportunité de saluer l’implication déterminante du Président en exercice de l’UA, le Président Boni YAYI, de Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine et du Secrétaire général des Nations Unies M. Ban Ki-moon. C’est également l’occasion de remercier les membres du conseil de sécurité pour leur soutien sans faille à l’intervention au Mali.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Le moment est maintenant venu pour la CEDEAO et la Communauté Internationale d’assurer la présence et l’opérationnalité de la MISMA au Mali.
Nous ne devrons donc pas faillir à nos engagements.
A cet égard, les discussions que nous aurons avec le Comité des Chefs d’Etat-major et le Commandement militaire de la MISMA nous permettrons d’apprécier les conditions de déploiement et d’efficacité des contingents CEDEAO et de l’Union Africaine destinés à la MISMA.
Je voudrais, d’ores et déjà, féliciter les pays qui se sont engagés dans ce sens, notamment le Nigéria, le Benin, le Burkina Faso, le Sénégal, le Niger, le Togo, le Tchad, le Burundi, le Rwanda dont on connait déjà les effectifs.
Bien plus, il nous faudra aller au-delà de nos effectifs actuels, en invitant l’Union Africaine et les Nations Unies à susciter l’implication d’un plus grand nombre d’Etats africains et la Communauté Internationale à nos côtés.
Je voudrais, à cet égard, adresser mes remerciements aux Autorités algériennes, mauritaniennes, et libyennes pour leur décision prise d’assurer la fermeture de leurs frontières et d’autoriser le survol de leur espace aérien par les forces coalisées de la France et de la MISMA.
Je voudrais aussi, en votre nom à tous, adresser nos condoléances les plus attristées aux autorités algériennes suite à la prise d’otages en Algérie sur le site gazier du Groupe britannique B.P à In Amenas. Au vu de ces événements dramatiques en Algérie, il nous faudra examiner en coordination avec les pays du champ, notamment la Mauritanie et l’Algérie, de même qu’avec les pays du Maghreb, leur implication dans les opérations en cours au sahel afin d’éviter tout repli des terroristes et la formation des bases arrières.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
La défaite inéluctable des narcoterroristes et le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali nous offre l’opportunité unique de poursuivre un processus politique apaisé, respectueux de l’ordre républicain et des termes de la résolution 2085.
J’invite donc les autorités de la transition à se conformer à la résolution 2085 et aux décisions pertinentes de nos Sommets en élaborant la Feuille de route de la transition qui va permettre la tenue de l’élection présidentielle dans les délais impartis avec le soutien de la communauté internationale. La cause touareg et la question du nord Mali ne sauraient être portées par des forces terroristes, il convient donc d’éviter tout amalgame entre Touareg et narcoterroristes et aborder avec pragmatisme le règlement des causes profondes du conflit. Le gouvernement doit pour cela créer en collaboration avec la CEDEAO, les conditions d’un véritable dialogue national avec toutes les composantes de la nation y compris les représentants des communautés du nord Mali.
La guerre contre les narcoterroristes même si elle bouleverse la table des négociations, rend indispensable la poursuite des efforts de médiation de la CEDEAO conduite par le Président Blaise Compaoré dont l’action a permis de crédibiliser le dialogue inter-malien et de clarifier les bases d’une réconciliation durable. La reconstruction nationale et la consolidation de la démocratie doivent repartir sur de nouvelles bases privilégiant l’intérêt supérieur du peuple malien et protéger contre toute interférence de l’armée dans le processus politique.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
La brûlante actualité sur le Mali, ne devra pas nous empêcher d’accorder également une attention particulière à l’évolution de la situation politique en Guinée-Bissau.
Le rapport du Président de la Commission de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau, devra nous permettre de disposer des conclusions de la mission d’évaluation conjointe qui a séjourné en décembre, à Bissau, en vue de prendre des décisions, sur la mise en œuvre conjointe de la feuille de route avec la CPLP, les Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne.
Nous devrons saluer l’état de mise en œuvre par les Autorités de la transition de notre recommandation visant au renforcement du climat de confiance entre les radicaux du PAIGC ainsi que les Autorités de transition et à la mise en place effective d’un cadre de dialogue interne inclusif entre les acteurs politiques Bissau-guinéens.
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Pour terminer, je voudrais dire que la gestion de la crise malienne a connu une brusque accélération qui nécessite la mutualisation de nos moyens pour éradiquer le terrorisme au Sahel. Nous devons intervenir sans calcul car aucune reprise économique, aucune région du monde ne sera plus jamais à l’abri si le Sahel bascule du mauvais côté. Intervenir au Mali est un impératif pour nos Etats afin d’éviter que des pans de territoires ne basculent dans l’obscurantisme.
C’est pourquoi, il serait urgent que soit rapidement mise en œuvre la stratégie Sahel des Nations Unies que M. Romano Prodi a la lourde responsabilité d’exécuter et que soient rationalisées les différentes initiatives déployées dans la région sahélo-saharienne.
Au-delà de l’urgence, l’action de la France nous renseigne sur la responsabilité des grandes puissances et sur la mise en œuvre des solidarités internationales quand survient une menace contre la paix et la sécurité internationales, qu’elles ont la charge de préserver conformément à la Charte des Nations Unies. Elle nous interpelle également sur notre capacité en tant que sous-région et continent à faire face au terrorisme dont la manifestation au Mali n’est qu’un échantillon de sa capacité de déstabilisation
La CEDEAO restera mobilisée aux côtés du peuple malien jusqu’au triomphe final des valeurs qui la fondent. C’est pourquoi, Je voudrais, en votre nom à tous, réitérer nos sincères remerciements à tous nos partenaires traditionnels, et à la communauté internationale dont nous saluons l’inestimable mobilisation et le constant appui aux efforts de stabilisation en cours au Mali.
C’est aussi pour moi l’occasion, de renouveler, en votre nom à tous, nos remerciements au Président Blaise COMPAORE, Médiateur dans la crise malienne pour ses efforts inlassables menés ces derniers mois, dans l’instauration d’un cadre de négociations directes entre les rebelles et les Autorités maliennes.
Nos remerciements vont également à l’endroit du Président Goodluck JONATHAN, co-Médiateur dans la crise malienne, Président du Groupe Régional de Contact sur la Guinée-Bissau et au Médiateur dans la crise bissau-guinéenne, le Président Alpha CONDE pour leur précieuse contribution à tous les efforts régionaux de sortie de crise tant au Mali qu’en Guinée-Bissau.
Avec mes vœux de pleins succès à nos travaux, je déclare ouverts les travaux de notre présente session.
Je vous remercie".