NOUVEL ACCORD UE-ACP : LE FACILITATEUR POUR L’AFRIQUE CENTRALE ET SUBSAHARIENNE, LOUIS MICHEL, ECHANGE AVEC LE VICE-PRESIDENT DUNCAN

Facilitateur pour les négociations d’un nouvel accord après celui de Cotonou, dans le cadre de la coopération UE-Afrique, Caraïbes et Pacifique (UE-ACP), l’ancien Président de la Commission Européenne, Louis Michel, a été reçu par le Vice-Président Daniel Kablan Duncan, le 27 mars à son cabinet. Chargé de l’Afrique centrale et subsaharienne, M. Louis Michel qui ne dispose que « de dix-huit mois pour négocier un nouvel accord UE-ACP », a indiqué qu’ « Il était tout à fait important qu’il rencontre les personnalités les plus éminentes des pays africains avant de faire un premier rapport aux autorités européennes ».

Il a révélé que « le Vice-Président de la République a épinglé des sujets extrêmement importants, notamment le sentiment que certains pays européens soient réticents quant à la délivrance des visas pour les jeunes africains qui veulent étudier et se former en Europe, et la lenteur des procédures dans les négociations de développement, en l’occurrence concernant le Fonds fiduciaire qui vise à encadrer de façon beaucoup plus positive la question des migrations, pour lequel l’Europe tarde à se décider.

Promettant de « remonter ces informations dans son rapport qu’il va faire pour alerter les partenaires européens afin d’avoir une réponse à toutes ces questions », M. Michel a affirmé qu’il faut « que l’Europe comprenne mieux le sens du développement, la volonté de se développer des pays africains ». Car « c’est le droit le plus absolu des pays africains, de chercher à mettre en concurrence les partenaires et c’est important que l’Europe s’inspire de l’émergence des puissances économiques dans le monde ».

Et d’insister : « Nous sommes pressés, l’Afrique est pressée, l’Afrique est impatiente. Et je salue cet empressement et cette impatience auxquels je souhaiterais donner un coup de pouce ».

Faisant allusion à la situation économique de la Côte d’Ivoire où il revient « six ans après », il a dit avoir « observé un changement important dans ce pays » et s’est dit « fort impressionné et séduit par la croissance et le développement que l’on connaît dans ce pays après tant de crises ». Pour lui, « il y a en Côte d’Ivoire, une vision fondée sur un optimisme, sur de la volonté ».

Il a ajouté qu’il retient que « la volonté principale de la Côte d’Ivoire, c’est d’assurer elle-même son propre destin. C’est non pas de chercher la charité, mais c’est de faire en sorte que le secteur privé et le secteur public puissent travailler main dans la main pour développer ce pays, pour créer de la prospérité, de l’emploi, surtout pour les jeunes ».
Cette tournée de M. Louis Michel qui a commencé par la Côte d’Ivoire le conduira au Ghana, au Sénégal et au Togo.