ENROLEMENT : L’ONUCI DRESSE UN PREMIER BILAN

Le chef de la Division de l’Assistance Electorale (DAE), de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), Ahmedou El Becaye Seck, a dressé jeudi à Abidjan, le point de la contribution de la mission au processus d’identification et d’enrôlement des populations qui s’est achevé le mardi 3O juin dernier.

Selon M. Seck, l’opération aura duré 288 jours et connu quatre prorogations. Rappelant le caractère spécial de cette opération réalisée sur financement de l’Etat de Côte d’Ivoire, il a souligné que l’on a pu constater « deux types d’identification, à savoir une identification ordinaire et une extraordinaire, couplés à un recensement des électeurs ». Selon M. Seck, le fait marquant et positif est le caractère apaisé de l’opération à laquelle s’est ajoutée la parfaite osmose des structures en charge de l’identification. />
Toutefois selon ses propos, si les quelques violences parfois enregistrées n’ont pas entrainé des arrêts ni des désordres, les fortes tensions sur la trésorerie des structures nationales ont souvent conduit à des interruptions de travail momentanées sur presque l’ensemble du territoire national. « Sur le terrain, il a été constaté des soustractions et séquestrations tout à fait résiduelles du matériel qui a été souvent restitué » ,a-t-il rappelé.

Pour sa part, a rappelé M. Seck, l’ONUCI a répondu favorablement partout où elle a été sollicitée, soutenant de bout en bout le processus d’identification. A ce sujet, a indiqué M. Seck, on aura senti sa marque à travers l’opération taxi à Abidjan et un soutien renforcé à la CEI par une opération dénommée opération transport. « Dans le cadre de cette opération, 3.500.000 mille km ont été parcourus par la Force, la police et les éléments civils de la mission, avec 385 mille litres de carburant par une moyenne de 125 véhicules par jours travaillés », a annoncé le Chef de la Division de l’Assistance
Electorale. />
Exprimant la satisfaction de l’ONUCI face la maturité des populations et l’engagement des autorités nationales à soutenir cette lourde et difficile opération, il a expliqué que la mission onusienne les exhorte maintenant à « se tourner vers l’avenir avec les opérations futures qui sont aussi délicates que complexes pour le devenir du processus ».

M. Seck a ensuite révélé les données chiffrées issues de l’évaluation faite par la Division de l'assistance électorale de l’ONUCI. Selon ses dires, celles-ci indiquent que près de 6.362.842 personnes ont été enrôlées du 15 septembre 2008 au 30 juin 2009. La région des lagunes culmine, avec 2.180.079 personnes enrôlées tandis que le Bafing, le Denguélé, le Moyen-Comoé, le Moyen-Cavally et le Sud-Comoé ferment la marche avec respectivement 45.038 ; 83.972 ; 111.088 ; 164.766 ; 174.081 personnes
inscrites. />
Outre Abidjan et sa région (Lagunes), dira M. Seck, douze régions ont plus de 200.000 inscrits, à savoir, les Savanes (424.656), la Vallée du Bandama (407.028), le Bas-Sassandra (378.377), le Haut-Sassandra (331.504), les 18 Montagnes (325.055) le N’Zi-Comoé (279.795) les Lacs (230.375), le Zanzan (232.215), l’Agneby (229.643), le Fromager (211.968), le Sud-Bandama (209.368),et la Marahoué ( 200.509). « Les phases de rattrapage ont permis l’enrôlement de 355.726 personnes qui représente 5,92% du bassin total de population enrôlée » , a ajouté M. Seck.
Le Chef de la Division de l’Assistance Electorale a ensuite indiqué que durant la période de rattrapage des pics avaient été observés dans les 18 montagnes, le Haut Sassandra, le Sud-Bandama, et le Moyen-Cavally. Les autres régions ont enregistré entre 2 et 9% des effectifs enrôlés.

Il a par ailleurs mentionné la fonctionnalité des 68 centres de coordination pour numérisation des fichiers, le traitement informatique des données et leur croisement avec les fichiers historiques, les dé-doublonnages au niveau local et national avant la publication de la liste électorale provisoire et le contentieux reste désormais un défi pour les structures en charges de l’identification. « Les dernières évaluations indiquent que 25 centres de coordination sont fin prêts pour cette phase technique du processus d’identification. Elles révèlent également des problèmes opérationnels ».

Face à cette évaluation faite par ses services a conclu M. Seck, l’ONUCI encourage les parties prenantes aux opérations à prendre les mesures idoines pour le succès des opérations post-enrôlement. « Elle réitère son engagement à les accompagner pour la réalisation des objectifs et le respect des délais annoncés pour l’organisation d’élections conformes aux standards nationaux et internationaux » a-t-il ajouté.

Pour sa part, le Porte-parole de l’ONUCI, Hamadoun Touré a mentionné le rôle important de la force militaire et de la police onusienne dans le succès de cette opération en s’impliquant tant au niveau des moyens terrestres, aériens, fluviaux que lacustres. « A la place des chauffeurs, ce sont les militaires de l’ONUCI et les éléments de la police onusienne qui ont effectué ce travail, juste pour accompagner le processus, pour également donner une contribution significative à la sortie de crise de manière générale et de manière particulière au processus électoral » a expliqué M Touré.

Répondant aux préoccupations de la presse, M Seck a précisé que les revendications récurrentes portant sur une nouvelle prorogation de l’opération d’identification devraient être adressées à la partie ivoirienne, notamment à la Commission Nationale de Supervision de l’Identification (CNSI), chargée de superviser l’identification. Le rôle de l’ONUCI a-t-il rappelé, est d’apporter un appui technique au processus. « Des dispositions pratiques ont été prises au sein de la mission pour aider la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les opérateurs techniques à être opérationnels dans les centres de collecte » a-t-il indiqué.

Au sujet des allégations de fraudes à l’identité, il a expliqué qu’il existait des instances judiciaires chargées de sanctionner les éventuels actes délictuels. « Nous sommes actuellement à l’écoute pour voir quelle serait la décision des institutions en charge du traitement de ces dossiers s’il s’avérait que ces cas étaient exacts », a précisé M.
Seck. />