PME : LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION IVOIRIENNE PRÔNE LA TRANSPARENCE ET LA CONFIANCE DANS LA MISE EN ŒUVRE DES OUTILS DE LEUR DÉVELOPPEMENT

La quatrième édition de la tribune d’expression du Comité de concertation Etat/Secteur privé (CCESP) dénommée « Twins Time » a convié le 19 septembre à Abidjan ; le président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (FIPME), M. Joseph Boguifo à venir s’exprimer le thème de « la problématique du développement des PME en Côte d’Ivoire : bilan et perspectives ». A cette occasion, le conférencier, face aux acteurs du secteur privé et public ; a fait le diagnostic des PME locales, qu’il estime « malades » parce que freinées dans leur développement par une douzaine de facteurs identifiés à l’issue de plusieurs études de la FIPME.

De prime abord, il a reconnu que par le Gouvernement à mis en œuvre « beaucoup de solutions et que d’autres sont en cours d’exécution » avant d’ajouter, qu’il « reste encore du travail à faire ». Raison pour laquelle, il a préconisé que tout cet arsenal de solutions soit « effectivement mis en œuvre dans la transparence avec un esprit de gouvernance ».

A ce titre, il a souhaité que les outils créés pour le développement des PME bénéficient d’un suivi dans leur application afin que des sanctions puissent être prises à l’encontre des personnes qui font l’objet de corruption, a-t-il suggéré, en insistant sur l’importance pour les pouvoirs publics de « créer les conditions de la transparence ».
En terme de recommandations concrètes ; le président de la FIPME a requis des autorités, qu’elles fassent en sorte que la fiscalité « ne fasse pas peur » aux entrepreneurs, en mettant en place une politique fiscale « allégée ».

Il a dit vouloir que les services des impôts « accompagnent les PME, avec des services dédiés qui créent les conditions de la confiance » entre l’Administration et les opérateurs économiques. Autres requêtes mentionnées par M. Joseph Boguifo ; c’est la mise en place d’une politique incitative de financement et d’accompagnement des PME qui faciliterait leur accès au financement et au marché ; en procédant par exemple à la création de banques nationales dédiées au développement des PME locales ou de fonds de garantie sectoriel, a-t-il énoncé.
Enfin, il a noté l’imminence de promouvoir la culture managériale chez les responsables des PME. Une démarche dans laquelle s’active sa fédération, notamment en organisant des formations et des conférences sur plusieurs termes. A savoir comment entreprendre à zéro franc, sur la santé et la sécurité au travail ou encore les opportunités du PND 2016-2020.

En effet, a rappelé le conférencier de la 4ème édition des « Twins time » ; le projet qu’ambitionnent le gouvernement dans l’optique de l’émergence est de pouvoir à l’horizon 2020 ; « créer un tissu dense et solide de 100.000 à 120.000 PME, soit un doublement actuel ; à même d’une part de « créer entre 300.000 et 400.000 emplois additionnels » et d’autre part, « d’augmenter fortement le PIB à hauteur de 3.000 à 5.000 milliards FCFA et représentant plus de 30 à 40% du PIB ».

Face à cette vision, le président de la fédération des PME a fait étalage de l’état des PME en Côte d’Ivoire en vue de mieux appréhender le chemin à parcourir pour atteindre les ambitions d’émergence du gouvernement pour ce qui concerne les PME nationales. Il a dénombré 30.806 PME.

Un chiffre obtenu selon lui à la suite d’un croisement des informations de la Banque des données financières (BDF) et l’Institut national de la statistique (INS) sur l’activité des PME, a-t-il indiqué. Déplorant une durée de vie de ces entreprises de moins de dix ans, et un niveau d’investissement de moins de 500.000 FCFA pour plus de la moitié de ces PME ivoiriennes dont la quasi-majorité des capitaux sont détenus par des nationaux et financés sur fonds propres », a-t-il fait savoir.

Et pourtant, malgré ces chiffres ; les PME locales, a constaté M. Joseph Boguifo, « représentent 98% des entreprises recensées et contribuent à hauteur de 18% à 20% à la formation du PIB, à 12% de l’investissement national et à 23% de la population active ».