DROITS DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA : LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME SALUE L’ENGAGEMENT DU GOUVERNEMENT IVOIRIEN

Au terme d’une mission menée en Côte d’Ivoire, du 23 au 28 mai, Me Soyata Maïga, Vice-Présidente de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), et Présidente du Comité pour la protection des Droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA, des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH/SIDA, a dressé un bilan positif et formulé des recommandations. C’était le 28 mai, à la salle de conférences du ministère des Affaires Etrangères.

En compagnie du Directeur de cabinet du Ministère des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques (MDHLP), M. Agoualé Koffi Denis, représentant la Ministre Badjo Paulette Ezouehu, Me Soyata Maïga a noté avec satisfaction l’existence d’un engagement et d’une volonté politique réelle de la part du Gouvernement dans la réponse au VIH.

Cet engagement se matérialise par l’amélioration et le renforcement des services de santé, en l’occurrence la réhabilitation et la construction de centres de santé à travers le pays et le recrutement de personnel médical additionnel.

Pour Me Maïga, « c’est une bataille de tous les jours pour faire en sorte que tout ce qui est utile à la dignité de l’être humain soit mis en synergie en faveur des personnes stigmatisées ».

En plus de se réjouir de l’adoption de la loi N°2014-430 portant régime de prévention, de protection et de répression en matière de riposte au VIH et au SIDA, la délégation s’est félicitée de la pertinence des initiatives, interventions et programmes développés par les acteurs de la Société Civile et autres partenaires intégrant l’approche des Droits de l’Homme dans la réponse au VIH.

Y compris à l’endroit des personnes vivant avec le VIH et autres populations affectées et hautement à risque telles que les orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le VIH, les femmes, les jeunes, les professionnels du sexe, les toxicomanes, les homosexuels.

Toutefois, face à la persistance de la prévalence au sein des populations hautement à risque, de la stigmatisation, de l’auto-stigmatisation et de la discrimination liées au VIH, et la non-effectivité de la loi N°2014-430, l’insuffisance dans l’articulation et la coordination entre les différents départements ministériels concernés, l’insuffisance des moyens financiers, techniques et matériels mis à la disposition de la Société Civile travaillant sur la problématique, Me Maïga a formulé quelques recommandations.

Le Gouvernement est exhorté à prendre sans délai les mesures nécessaires en vue de l’application effective de la loi N°2014-430.
Aussi, le ministère de la Santé et celui des Droits l’Homme, avec l’implication de la Société Civile, sont appelés à définir une approche stratégique et programmatique pour plus d’efficacité.

Recommandant également à la Société Civile de poursuivre ses actions, le Comité a invité les partenaires au développement à apporter leur soutien au Gouvernement ivoirien.
Pour sa part, Agoualé Koffi Denis a traduit « l’honneur du Gouvernement » pour cette visite et réitéré l’engagement de l’Etat à améliorer sa collaboration avec la Commission Africaine.

Durant son séjour, le Comité a rencontré les autorités gouvernementales et les organisations de la Société Civile et visité des centres de prise en charge médicale et psychologique des personnes vivant avec le VIH/SIDA.