DE RETOUR A ABIDJAN, LE PREMIER MINISTRE DUNCAN FAIT LE POINT DU GCPND 2016-2020 A PARIS

Le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, M. Daniel Kablan Duncan est arrivé à Abidjan le 24 mai après avoir pris part au Groupe consultatif pour le financement du Plan National de Développement (GCPND 2016-2020) du 17 au 18 mai à Paris et au Sommet Mondial sur l’Action Humanitaire des Nations Unies du 23 au 24 mai en Turquie. Il a été accueilli par des membres du Gouvernement avec à leur tête, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Hamed Bakayoko, avant de présenter à la presse, les acquis de ces deux missions.

Lire à la suite l’intégralité de la déclaration du Chef du Gouvernement à son arrivée.


« Le Président de la République nous avait assigné deux missions. La première était d’aller avec une douzaine de ministres à Paris, pour participer au Groupe consultatif pour le financement du Plan National de Développement 2016-2020. La deuxième mission était de le représenter au Sommet humanitaire qui se tenait à Istanbul.

En résumé, à Paris, nous avons le 17 mai, avec les ministres qui étaient présents, rencontré le secteur public, les partenaires régionaux, bilatéraux et multinationaux pour présenter le PND 2016-2020, d’un montant de 30.000 milliards de FCFA. Soit autour de 60 milliards de dollars. On a eu la possibilité de persuader nos partenaires au développement.

On demandait 4.425 milliards de FCFA comme concours de la part de ces partenaires. Nous avons obtenu pratiquement le double de ce montant, soit 15,4 milliards de dollars. Le lendemain, nous avons rencontré le secteur privé qui constitue un élément très important parce qu’il doit participer à hauteur de 62,5% des ressources requises pour le PND 2016-2020, soit environ 37 milliards de dollars.

A ce niveau, les choses se sont très bien passées puisque le même jour, les engagements et les annonces qui avaient été faites tournent autour de 19 milliards de dollars. Sans compter d’ailleurs dans les deux cas, le fait que pour le public, certains pays présents n’ont pas pu faire leurs annonces parce qu’ils n’avaient pas encore les agréments de leurs parlements. Ils vont faire leurs annonces plus tard.

C’est pour vous dire que les montants de 15,4 milliards de dollars vont être dépassés. Il en est de même pour les entreprises, puisque après le 18 mai, avec les ministres, nous avons reçu un certain nombre d’entreprises, soit qui étaient venues en retard, soit pour différentes raisons n’ont pas voulu faire leurs annonces sur le champ. Je dois dire que nous allons, comme ça été fait en 2012, dépasser en réalisation, les montants qui ont fait l’objet des engagements.

Par ailleurs, nous avons pris part au Sommet humanitaire mondial. C’était une très grande réunion, une grande messe qui se tenait à Istanbul, la capitale économique de la Turquie. Nous avons eu l’insigne honneur d’y représenter le Président de la république.

Je dois dire que les sujets abordés étaient très importants. Il s’agissait de comprendre comment gérer, avec les innovations, les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les sécheresses mais aussi les catastrophes dues à l’homme comme les guerres et le terrorisme. L’objectif était de voir quelles dispositions prendre quand ces catastrophes surviennent pour secourir les personnes concernées.

Autre élément très important sur lequel les participants à ce Sommet se sont appesantis, c’est comment prévenir la plupart de ces risques parce qu’ils peuvent être prévenus, si les mesures sont prises à l’avance.

A la demande du Président, nous sommes intervenus durant ce Sommet pour donner l’exemple de la Côte d’Ivoire sur ces questions. Enfin, en marge de ces rencontres, nous avons rencontré le Président de la Géorgie, le ministre des Affaires étrangères de la Suède, le Secrétaire général de l’ONUDI et aussi le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, qui souhaitait voir les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso repartir rapidement dans le cadre du Traité d’Amitié et de coopération. Voilà un peu l’essentiel de notre déplacement.

Quels sont les secteurs prioritaires qui vont bénéficier de ces engagements de Paris sur le PND 2016-2020 ?

Ce sont les secteurs que nous avons nous même proposés et qui font l’objet de financement des partenaires extérieures. Votre question est importante. Les gens croient en la possibilité de la Côte d’Ivoire de réaliser l’ambition du Président de la république de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020.

Les secteurs porteurs, c’est d’abord l’agriculture qui est la base habituelle de cette économie. Elle représente à peu près 30% du produit intérieur brut. L’objectif visé dans ce secteur, c’est la transformation des produits agricoles. Par exemple le cacao et l’anacarde dont on est le premier producteur mondial.

L’anacarde a fait l’objet d’une présentation aux partenaires au même titre que le développement des cultures vivrières. Un secteur important pour nourrir la population qui peut servir à faire de la Côte d’Ivoire, un grenier pour la sous-région ouest-africaine. Les autres secteurs prioritaires portent sur les secteurs minier, pétrolier et gazier.

Il faut faire en sorte que les financements puissent se réaliser au niveau des plates formes pétrolières au large, mais aussi dans le secteur de l’or. En Côte d’Ivoire, vous savez que la production de l’or est passée de 7 tonnes en 2008 à 25 tonnes d’or par an en 2015. Tous ces secteurs ont été présentés. Bien sûr, le troisième secteur, c’est le secteur dit des services.

Notamment avec le port, l’aéroport qui sont des éléments importants. Sans oublier le secteur des infrastructures structurantes comme les routes, les autoroutes, les ponts. Tous ces secteurs ont été présentés en détail par les différents ministres qui ont participé au GCPND 2016-2020. Je crois que beaucoup de participants ont été séduits par ce que fait la Côte d’Ivoire.

D’abord par les résultats. Vous savez que ce pays est parmi les cinq pays dans le monde qui ont des croissances très fortes. 9% en moyenne par an. Surtout, la Côte d’Ivoire se situe parmi les pays qui font le plus de réformes. Une démarche très importante parce que pour des personnes qui viennent investir dans un pays, elles doivent sentir que ce pays est prêt à faire des réformes pour créer un environnement des affaires sain.

Le secteur privé a été beaucoup attiré par ces réformes importantes faites par la Côte d’Ivoire et qui vont continuer bien évidemment.

Quel sera la prochaine étape après ce GCPND 2016-2020 ?

La prochaine étape, c’est effectivement les rencontres qui vont se tenir à Abidjan. D’abord, il faut mettre en place un comité de suivi. C’est important. C’est une chose d’être allé à Paris et d’avoir obtenu des engagements de financement, mais qu’est ce qui va se passer effectivement après ? Il est donc nécessaire de faire des rencontres et de mettre en place le comité de suivi. Il y a déjà des grandes lignes qui sont adoptées.

Au niveau des bailleurs de fonds, ils ont décidé que la Banque mondiale sera leur porte-parole au sein de ce comité de suivi. A notre niveau, il y a un certain nombre de ministères qui vont prendre part à ce comité.

Nous allons avoir des réunions régulières avec les partenaires au développement de manière à s’assurer que ce qui a été décidé à Paris se mette en route et que les engagements qui y ont été pris, fassent l’objet de décaissements effectifs sur le terrain.
Je pense que les choses vont bouger positivement. On sera peut être surpris comme pour le PND 2012-2015, de dépasser les objectifs qu’on s’était fixés.
Sur un objectif de 18.000 milliards de FCFA pour le secteur privé, vous avez obtenu 9.500 milliards de FCFA. Comment compter vous combler le gap ?

En 2012, rappelez-vous, est ce qu’on avait tout bouclé à Paris ? En réalité, sur le champ, ce sont ceux qui sont présents à la réunion qui font leurs annonces. En 2012, c’était 80% des participants qui avaient fait leurs annonces. En réalisation, on a fait plus des 60% qu’on demandait pour le PND 2012-2015 au secteur privé. Les investissements ont atteint 63%.

C’est pourquoi je vous rappelle que récemment à Paris, il y a des personnes du secteur privé qui n’étaient pas à la rencontre qu’on a reçu à l’hôtel le 19 mai. Ces rencontres ne sont pas terminées. Nous avons encore cinq ans.

Alors à chaque fois, vous verrez comme auparavant, le secteur privé arriver en grand nombre pour préparer leurs dossiers d’investissements, discuter avec nous et les réaliser. En conséquence, on est prêt à prendre le pari avec les membres du gouvernement, que l’objectif des 37 milliards de dollars qui a donc été prévu pour 2016-2020 sera entièrement dépassé.