GESTION DES CONFLITS COMMUNAUTAIRES : DANIEL KABLAN DUNCAN APPELLE A PUISER DANS LE « RICHE PATRIMOINE CULTUREL »

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a appelé à « puiser continuellement dans notre richesse culturelle » les vertus réparatrices et pacificatrices notamment des « alliances à plaisanteries », des « alliances interethniques »pour apporter des réponses aux conflits communautaires dont les solutions ne peuvent être selon lui, « trouvées seulement dans les textes de loi ». Le Chef du Gouvernement qui présidait à Grand-Bassam un séminaire interministériel sur l’analyse des conflits communautaires a toutefois fait savoir que dans tous ces conflits, « il faut recourir, si nécessaire, à la justice et non à se faire justice », n’écartant pas la possibilité de recourir s’il ya lieu « au préarbitrage et à la sagacité de nos Rois et Chefs traditionnels et de notre efficace Corps Préfectoral ».

Sur la question spécifique de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs, le Premier ministre a rappelé qu’un projet de loi relatif à la transhumance et aux déplacements de bétail a été débattu et adopté lors du conseil des Ministres du 9 septembre 2015.


Ce projet de loi soumis à l’époque au titre du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, en liaison notamment avec le Ministère de l’Agriculture, " vise à apporter une solution satisfaisante et durable à la question de la gestion du foncier agro-pastoral et en particulier, à celle liée à la cohabitation conflictuelle entre agriculteurs et éleveurs, notamment dans les régions du nord et du centre du pays."

Il s’agissait précisément de mettre un terme aux affrontements entre ces deux communautés, a insisté Daniel Kablan Duncan.


« Outre ce texte de projet de loi transmis à l’Assemblée Nationale, à travers lequel, le Gouvernement entend favoriser une cohabitation paisible entre agriculteurs et éleveurs à travers une meilleure maîtrise de la mobilité des animaux et une plus grande intégration des activités agricoles et pastorales, il conviendrait d’examiner dans toute sa dimension cette problématique », a exhorté le Chef du Gouvernement.

C’est pourquoi, il s’est félicité de ce qu’il ait été inscrit au cœur des au cœur des préoccupations et des débats au cours de ce séminaire, diverses autres thématiques qui portent notamment sur les types de conflits communautaires, causes et conséquences, les conflits liés à l’accès à l’eau et aux terres de pâturage et la prévention et la gestion des conflits communautaires.

Aussi a-t-il invité les participants à proposer des solutions pour une cohabitation harmonieuse entre agriculteurs et éleveurs en vue de l’indispensable développement intégré des cultures vivrières et des ressources animales. Et surtout qu’ils passent en revue les causes profondes des différents conflits fonciers ou de cohabitation culturelle afin d’en proposer des solutions qui conduisent à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale.

« Le Gouvernement place beaucoup d’espoirs en vos travaux. Vos recommandations et conclusions devraient conduire à adopter des stratégies et de prendre des dispositions efficaces qui permettent d’apporter des solutions pérennes et efficaces à la problématique globale des conflits communautaires », a conclu le Premier ministre.

Quant au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, il a souligné que la thématique débattue au cours du présent séminaire vise à garantir la sécurité des populations.

Pour sa part, le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, déplorant l’absence de structure de coordination dans les secteurs des ressources animales et halieutiques après la dissolution de la SODEPRA, a milité pour la création de deux agences pour la mise en œuvre respective de la politique nationale de développement de l’élevage de la pêche et de l’aquaculture.

Pour lui, une telle reforme structurelle viendrait atténuer les conflits dans la mesure où a-t-il fait observer, des résultats tangibles ont été obtenus avec la SODEPRA qui a œuvré à la vulgarisation de l’élevage local et à la stabilisation des éleveurs transhumants.