CONFLITS COMMUNAUTAIRES : UN SEMINAIRE INTERMINISTERIEL ORGANISE A GRAND-BASSAM EN VUE DE TROUVER DES SOLUTIONS DURABLES POUR MAINTENIR LA PAIX, LA STABILITE ET LA COHESION SOCIALE

En vue de trouver des solutions durables aux conflits communautaires, le Gouvernement organise un séminaire interministériel, du 21 au 22 avril, à l’hôtel Etoile du Sud de à Grand-Bassam. Regroupant des représentants des institutions et des ministères, les préfets de région, des élus locaux, des autorités traditionnelles et coutumières, des partenaires au développement, mais également des organisations professionnelles et de la société civile, ce séminaire a pour objectif d’analyser les conflits communautaires afin de proposer des solutions au Gouvernement. Présidant la cérémonie d’ouverture ce jeudi 21 avril, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a rappelé la nature « à la fois délicate et sensible de la problématique des conflits communautaires ».

Car pour le Chef du Gouvernement, cette question des conflits communautaires sous toutes leurs formes constitue une problématique essentielle, un réel défi qui pourrait, s’il n’était pas relevé, entraver « notre modèle de vie et les fondements même de notre société, à savoir la solidarité, l’hospitalité et le vivre ensemble ».


Pour le Chef du Gouvernement, même si les conflits communautaires s’enrichissent des réalités locales des différentes aires géographiques, ils produisent la même violence et les mêmes conséquences désastreuses, préjudiciables à terme, à la paix et la stabilité sociale si rien n’est fait rapidement et de manière durable.



« Les récents affrontements intercommunautaires des 24 et 25 mars 2016 dernier entre agriculteurs et éleveurs à Bouna qui ont occasionné un lourd bilan, soit 33 morts, 52 blessés, 2640 déplacés ont à cet effet mis en évidence l’urgence de revisiter et de réévaluer les pratiques et méthodes en cours relativement au règlement et à la prévention des conflits, notamment entre les agriculteurs-éleveurs », a éclairé le Premier ministre.

Evoquant par ailleurs les « violents affrontements » qui ont eu lieu le 07 Mars 2016 à Assuéffry, mais également ceux de Février 2014 à Sétifla (Vavoua), le Chef du Gouvernement a indiqué que « c’est toute la question de la cohabitation communautaire et les différents conflits susceptibles d’être générés » qu’il convient de passer en revue au cours dudit séminaire.

Aussi a-t-il invité les participants issus des ministères, des institutions de la République et des partenaires techniques et financiers à les « sonder » pour en dégager les causes profondes, analyser les conséquences et proposer des solutions adaptées et pérennes pour résorber ou prévenir durablement la situation.


Daniel Kablan Duncan n’a pas omis de souligner le caractère « global et transversal » de la problématique des conflits communautaires dans la mesure où fait-il observer, elle concerne non seulement la question de la transhumance et du transport des bétails ainsi que la cohabitation entre bergers et agriculteurs. Mais, elle touche aussi à la question plus large de la propriété et la gestion des terres cultivables qui se raréfient de plus en plus.

« Elle concerne également la question de la cohabitation des cultures, des us et coutumes et quelquefois même la dévolution de la chefferie traditionnelle à l’intérieur d’une même composante sociologique », a renchéri le Premier ministre, résumant qu’elle recouvre donc une dimension sociale, sécuritaire, culturelle, sociologique et économique, voire parfois, même religieuse à moindre échelle.

Dans la perspective de la visite du Président de la République à Bouna le 30 avril prochain, Daniel Kablan Duncan a exhorté les participants à envisager des propositions des propositions de réponses qui tiennent compte non seulement de la nature plurielle et multidimensionnelle de la problématique mais aussi surtout de la nécessité impérieuse de préserver la cohésion, la paix et l’harmonie sociales.

« Je vous encourage par ailleurs, à confronter vos connaissances et vos expériences de la question, à l’aune des orientations qui vous serons données en vue de faire toute proposition concernant à la fois le dispositif juridique voire la stratégie et la méthodologie qu’il vous semblera opportun et adapté à la situation », a-t-il recommandé.