MESSE POUR LA PAIX EN COTE D’IVOIRE
L’envoyé du Pape Benoit XVI unit Gbagbo et Soro devant Dieu

Le Cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical justice et paix, a célébré une messe d’action de grâce le dimanche 20 mai 2007 à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau. Le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro y étaient présents.

Le Cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical justice et paix, a célébré une messe d’action de grâce le dimanche 20 mais 2007 à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau. Le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro y étaient présents.




Ils se sont donné une accolade devant l’envoyé du Pape Benoit XVI, Mgr Jean Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan et de nombreux fidèles catholiques.




Dans son homélie, le cardinal Renato Raffaele Martino a déclaré aux Ivoiriens que la paix est à la portée de la Côte d’Ivoire et dépend uniquement des Ivoiriens eux-mêmes: « La paix est entre vos mains et elle dépend d’abord de vous!”. Mais à une condition: il faudrait que les Ivoiriens soient prêts à préserver les questions ouvertes et à les affronter, y compris pour ce qui est du désarmement ».





Il les a ensuite invités à analyser avec courage, la situation passée et présente du pays, à la lumière des principes de convivialité civile qu’offre la doctrine sociale de l’Eglise et qui sont exposés dans le compendium, afin d’élaborer sur cette base des projets qui aient des chances d’aboutir. Le Cardinal Renato Raffaele Martino a invité tout un chacun à tout mettre en œuvre pour favoriser la participation de toutes les forces vives du pays au dialogue, et à la concertation en évitant de nouvelles divisions qui risquent de provoquer de nouvelles violences.




L’envoyé du Pape a dit ceci au chef de l’Etat et au Premier ministre : « Recherchez la fraternité et rejetez l’idolâtrie de l’ethnie qui est un facteur de division et d’exclusion ». Selon le cardinal Renato Raffaele Martino, le fait que l’Accord de paix de Ouagadougou ait été conclu avec le concours de personnalités étrangères montre combien il est important, à l’heure de la mondialisation, de sortir de son enfermement pour élargir ses horizons. « C’est une grande victoire pour le peuple ivoirien tout entier dont l’unique perdante semble être la culture de la mort qui avait élu droit de cité dans le pays », a-t-il ajouté. Puis d’ajouter : « Il est inconcevable qu’au moment où la communauté mondiale est engagée dans la “Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence, et de la paix au profit des enfants du monde (2001- 2010)”, l’on puisse embarquer la jeunesse dans une culture de la violence, l’entraîner au mépris de la dignité de la personne, et à la destruction de la vie ». Citant le Pape Benoît XVI dans sa première encyclique, Monseigneur Renato Raffaele Martino a dit ceci: « l’Eglise ne peut ni ne doit prendre en main, la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’Etat. Mais, elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice ».





Monseigneur Renato qui a quitté hier le pays a remercié Monseigneur Marie Daniel Dadiet, président de la commission épiscopale justice et paix, qui, avec son comité, a élaboré un programme riche et varié qui lui a permis de toucher du doigt les réalités de la Côte d’Ivoire. Le nonce apostolique, Monseigneur Mario Roberto Cassari, a pris part à cette célébration eucharistique, ainsi que l’archevêque d’Abidjan, Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, le président de la conférence épiscopale, Monseigneur Laurent Mandjo, et l’archevêque de Bouaké, Monseigneur Paul Siméon Ahouanan.