ESPACE CEDEAO : LES GRANDES DECISIONS DE LA CONFERENCE REGIONALE DES ARTS ET DE LA CULTURE

La Côte d’Ivoire a abrité du 8 au 10 octobre 2008, la conférence régionale des arts et de la culture. La manifestation a eu lieu au Conseil Economique et Social (CES) en présence de nombreuses personnalités dont des membres du Gouvernement, des représentants de la CEDEAO, le président de la Commission de l’UEMOA et des diplomates. C’est autour du thème suivant : « Le marché commun des arts et de la culture, facteur d’accélération de l’intégration sous régionale », que s’est tenue la conférence sous-régionale à laquelle ont pris part des experts et professionnels de la culture, des arts et de la communication, venus des différents pays de l’espace CEDEAO.

Le mercredi 8 octobre 2008, au cours de la cérémonie officielle d’ouverture, Mme Konan Jacqueline, présidente du Comité d’organisation et Directeur de cabinet adjoint du ministère de l’Intégration africaine a posé la problématique : « l’espace CEDEAO a une population d’environ 270 millions d’habitants. Ce marché n’est pas très organisé et profite très peu au monde des arts et de la culture (…) comment faire pour que ce vaste marché puisse répondre aux attentes nombreuses et diverses de la création artistique ?», a-t-elle interrogé.



M. Mamadou Gueye, représentant le président de la commission de la CEDEAO, a loué l’initiative : « C’est la première fois qu’un ministère de l’intégration africaine s’intéresse au thème de la culture au point de convoquer une conférence des experts ». Mais il ne reste pas moins pessimiste : « L’idée de créer un marché des arts et de la culture a été lancée par le président Bongo dans les années 80 dans le cadre de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Elle avait suscité beaucoup d’intérêt, avait contribué à organiser des réunions. Mais n’a pas connu le résultat attendu. Qu’est-ce que l’Afrique de l’ouest a de plus que l’union africaine pour réussir dans ce secteur ? », s’est-il interrogé.



De son côté, M. Koné Amadou, ministre de l’Intégration africaine, très optimiste, a noté que les raisons d’espérer sont énormes. Il a affirmé l’engagement de la Côte d’Ivoire, initiatrice de la rencontre à tout mettre en œuvre pour que le projet aboutisse. En outre, « à l’échelle sous régionale, le contexte est favorable à la mise en œuvre des recommandations qui sortiront de ce rendez-vous. Il y règne la paix et la stabilité ». Puis d’indiquer les attentes au sortir de cette réunion : « nous attendons des experts des recommandations et des décisions claires ».



Pour sa part, M. Augustin Komoé Kouadio, ministre de la Culture et de la Francophonie a affirmé que « ce forum de réflexion fertile, conduira certainement à la convergence de nos politiques nationales en une politique culturelle intégrée aux Etats de la CEDEAO». La mise en place d’un cadre réglementaire et institutionnel, la création d’instruments pour la sauvegarde, la protection et la promotion de la culture et des arts, la mise sur pied des médias régionaux ; la lutte contre la fraude et un combat acharné contre la piraterie, voilà les pistes de réflexion de cette conférence inédite. Immédiatement après la cérémonie d’ouverture, les travaux ont commencé avec une conférence inaugurale du professeur Bernard Zadi Zaourou, président du Comité scientifique, représenté par Valen Guédé, expert musicologue ivoirien. Ont aussitôt suivi les travaux qui se déroulent autour de cinq axes majeurs. A noter que plusieurs experts venus des pays de la CEDEAO ont pris part aux travaux. Le commissariat de cette rencontre est assuré par le professeur David Soro, Directeur Général du Bureau d’intégration africaine au ministère de l’Intégration africaine. />


A l’issue de cette conférence, il a été décidé que soit accordée une plus grande attention des responsables à la place réelle que la culture occupe dans la vie quotidienne et dans la vie d’une nation, la prise en compte de la dimension culturelle dans tous les projets de développement, la mise en œuvre d’une politique de financement de la culture par l’application de mesures d’incitation fiscale, l’implication régulière de certaines entreprises dont les sociétés de téléphonie mobile, les brasseries, dans les stratégies de financement de la culture, l’institutionnalisation d’un fonds CEDEAO pour le développement culturel, la création d’une structure spécialisée de la CEDEAO pour la promotion des arts et de la culture, la reconnaissance des efforts consentis par la CEDEAO dans la création de prix spéciaux pour diverses disciplines culturelles et son encouragement à la multiplication de telles initiatives.