DEVELOPPEMENT URBAIN DANS L’ESPACE UEMOA : LES MINISTRES SECTORIELS ADOPTENT UN PROGRAMME INDICATIF A OUAGADOUDOU

Ouagadougou, la capitale burkinabé, a abrité le vendredi 19 septembre 2008 la réunion du Conseil des Ministres des huit Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat. Cette rencontre au sommet, présidée par Monsieur Marcel AMON-TANOH, Ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, avait pour principal ordre du jour l’examen du Programme Indicatif Régional de Développement Urbain dans l’espace UEMOA. Programme qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire communautaire de l’Union.

Ouvrant la série des allocutions, Monsieur Ibrahim TAMPONE, Commissaire chargé du Département de l’Aménagement du Territoire Communautaire, des Transports et du Tourisme, a, au nom de la Commission de l’UEMOA, souhaité la bienvenue aux participants tout en saluant l’inestimable et constante contribution des Etats à la mise en œuvre de la Politique d’Aménagement du Territoire Communautaire de l’Union. Il a indiqué que les villes revêtent, dans la politique d’intégration de l’Union, une importance capitale du fait de leurs activités, de leur dynamisme et de leur effet d’entraînement sur les économies nationales et régionales. />
Prenant la parole, le Ministre Marcel AMON-TANOH, Président de la réunion du Conseil des Ministres de l’UEMOA en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat, a décrit l’environnement des villes de l’espace communautaire et les nombreux dysfonctionnements qui les caractérisent. Le Ministre Ivoirien de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat a affirmé que de Ouagadougou à Abidjan en passant par Bamako, Bissau, Cotonou, Dakar, Lomé et Niamey, les villes de l’Union présentent toutes le même visage, triste et implacable, marquées par de nombreux problèmes qui ont pour noms :

- prolifération de bidonvilles et d’habitats précaires,
- constructions anarchiques,
- rareté de logement décent,
- cherté du coût du loyer,
- accès difficile au logement pour les couches économiquement faibles,
- dégradation et pollution de l’environnement de proximité,
- insuffisance d’équipements et d’infrastructures sociaux de base,
- conflits et tensions diverses du fait de la spéculation foncière,
- insécurité,
- accentuation des difficultés de transports et de déplacement des personnes et des
biens. />
C’est pourquoi, il a exhorté ses pairs à la solidarité et à la prise de décisions courageuses ainsi qu’à la recherche urgente de solutions idoines faites d’inventivité, de créativité, d’imagination et de pragmatisme susceptibles de sortir nos villes du marasme social, économique et environnemental dans lequel elles sombrent chaque jour, du fait de l’urbanisation mal maîtrisée.
Des solutions originales et africaines, a souligné le Ministre Marcel AMON-TANOH, qui intègrent nos réalités culturelles et remettent l’homme au centre de nos préoccupations.

C’est dans cette optique qu’il a invité les huit Etats membres de l’espace communautaire a adopté le Programme Indicatif Régional de Développement Urbain des Etats membres de l’espace UEMOA qui se présente comme une véritable aubaine à ne pas laisser passer en vue de garantir à plus de 80 millions de personnes, soit 30% de la population de l'Afrique de l'Ouest, 3,5 millions de km² d’espace vital viabilisé, de développement durable et intégré.

Le rapport de présentation lu par le Président des experts, M. ALLOGBA KODJA Alain, a permis de mettre en relief les principaux objectifs du Programme Indicatif Régional de Développement Urbain. Il s’agit notamment :

- de la réduction de la pauvreté, de l’augmentation de l’offre d’emploi et de l’accroissement du niveau de vie dans les milieux urbains et semi urbains,
- d’un meilleur accès des populations aux services sociaux de base,
- du développement et du renforcement du rôle moteur des villes dans la construction du marché communal régional,
- d’intégrer davantage l’Union aux principaux réseaux mondiaux d’échanges,
- de la promotion des collectivités
territoriales. />
Le programme proposé a fait l’objet de critiques et de suggestions des Ministres présents en vue de son amélioration. Il est constitué de cinq (5) principales composantes qui sont : développement et attractif / Transports et télécommunication / décentralisation et développement local / Environnement et cadre de vie / Appui institutionnel.

Le programme coûtera, selon les experts, des milliers de milliards de Francs CFA pour la mobilisation desquels les partenaires bilatéraux et multilatéraux seront sollicités.

Une motion spéciale de remerciements a été lue à l’attention de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, au Gouvernement et au peuple Burkinabé pour l’accueil chaleureux et fraternel dont les participants ont été l’objet et pour les commodités mises à leur disposition au cours de leur séjour au Burkina Faso. Une copie de cette motion a été remise au Premier Ministre Burkinabé, M. Tertius ZONGO, qui a reçu les Ministres en
audience. />