PREMIER SYMPOSIUM FRANCO-IVOIRIEN DE CANCEROLOGIE : SYNERGIE D’ACTIONS POUR UNE LUTTE RENFORCEE

Le Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca) en Côte d’Ivoire, en collaboration avec l’Hôpital américain de Paris et l’Institut d’oncologie des Hauts de Seine, a initié le premier Symposium franco-ivoirien de cancérologie (Sfic), le 24 mai 2014, à l’amphithéâtre du Crrae-Umoa au Plateau. Ce symposium avait pour thème « Quelle cancérologie pour demain en Côte d’Ivoire ? ». Ce premier symposium a favorisé la mise en place d’un partenariat entre la Côte d’Ivoire et l’hôpital américain de Paris sur la recherche génétique et la biologie moléculaire.

Mme le ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Raymonde Goudou-Coffie, a rapporté que « 12,4 % des 804 millions d’habitants en Afrique développent un cancer avant d’atteindre l’âge de 75 ans » et qu’ « en Côte d’Ivoire, le dernier chiffre du registre du cancer publié donne par fréquence les cinq principaux types de cancer, à savoir le cancer du sein avec 9,9% ; le cancer du foie avec 15,4% ; le cancer du col de l’utérus à peu près 10,7% ; le cancer de la prostate évalué à 9,3% et les hémopathies malignes aux environs de 5,2%.

En 2012, on enregistrait 12002 cas de nouveaux cancers ». Mais elle a rassuré que « le gouvernement ivoirien reste extrêmement sensible à la problématique du cancer et déploie d’importants efforts dans ce sens ».
Elle a dressé une liste d’actions menées et à mener sur le terrain contre le cancer. Au cours de l’année 2013, le Président de la République a assuré la prise en charge des malades du cancer et autres maladies à hauteur de 300 millions de Fcfa.

La réduction des coûts des médicaments pour les rendre plus accessibles aux populations est également envisagée. Le gouvernement a aussi démarré les travaux du centre de médecine nucléaire et se propose, pour l’année 2014, d’entamer la construction d’un centre de radiothérapie et d’oncologie médicale dont l’étude de faisabilité est disponible.
L’Etat a encouragé et soutenu la création de l’unité d’immuno histochimie à Abidjan qui a été inaugurée, récemment. Et le projet de la Couverture maladie universelle qui va prendre effet, dès début 2015, pourrait constituer une réponse idoine à l’allègement des charges liées à la maladie.
Sous le leadership du ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida en liaison avec les partenaires au développement et des ONG, des campagnes de sensibilisation, de dépistage du col de l’utérus et le concert pour la vaccination chez les jeunes filles, ont été organisés. 1000 jeunes filles de 12 à 13 ans dans les régions de Dabakala et Katiola ont été vaccinées, à Abidjan plus de 1500 filles dans la même tranche d’âge l’ont été.

Ces campagnes de sensibilisation couvriront l’ensemble du territoire progressivement. Grâce au Programme présidentiel d’urgence (Ppu), des infrastructures sanitaires sont réhabilitées, des plateaux techniques aux normes sont mis en place et des programmes pour le dépistage précoce sont renforcés.
Se félicitant de la tenue de « ce premier symposium qui est le fruit de l’étroite collaboration entre cancérologues Ivoiriens, Français, Africains, et partant de la volonté de des pays, et qui témoigne de l’excellence des relations entre la Côte d’Ivoire et tous ces pays présents », Dr Goudou-Coffie a souligné que « ce symposium est considéré comme un soutien aux actions du gouvernement. Et si nous voulons réduire le fardeau que représente le cancer au sein de nos populations, c’est d’attirer l’attention de tous sur les facteurs de risques qui sont évitables par la prévention primaire, mais aussi la prévention secondaire à travers le dépistage ».

Elle a félicité le Pnlca, les experts de hauts de haut niveau, les partenaires et les participants à cette rencontre tout en souhaitant que « les résultats de ces travaux fassent l’objet de partage avec les autres pays africains qui n’ont pas eu l’opportunité d’être à ce symposium ».
Convaincue que le cancer est une maladie qui tue en silence des populations en majorité pauvres et qui fréquentent peu les centres de santé, Mme le ministre a insisté qu’ « Il appartient au gouvernement et à ses partenaires d’améliorer la prise en charge globale en mettant en place des plateaux techniques comprenant toutes les composantes scientifiques répondant à une meilleure approche du phénomène ».
Pour sa part, Dr Alain Tolédano, chef pôle médecine et cancérologie de l’Hôpital américain de Paris a affirmé que « ce partenariat entre la Côte d’ivoire et ces deux structures françaises qui vise à éliminer le cancer est, à la fois, amical, intellectuel et scientifique ». Et « il s’agit d’apporter des projets, de trouver des fonds pour accueillir les étudiants ».
Pour lui, « l’idée n’est pas de regarder ce qui manque, mais de regarder ce qui peut être fait » et l’objectif « est d’essayer de vivre avec le cancer ou de s’en débarrasser définitivement».

Cette journée a été marquée par des ateliers animés par des experts en cancérologie et des étudiants en médecine venus de la Côte d’Ivoire, d’Afrique et de France.
Une visite des stands a permis à Mme le ministre de réaliser le réel engouement autour de ce 1er symposium franco-ivoirien dont les conclusions des travaux serviront à réduire, voire éliminer les risques de cancer en Côte d’Ivoire, partant, en Afrique en dans le monde.