FISTULE OBSTETRICALE : LE GOUVERNEMENT ENGAGE A ERADIQUER LE FLEAU

A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la Fistule obstétricale, tous les 23 mai, le gouvernement ivoirien a marqué l’évènement qui avait pour thème cette année « Dépister les fistules-transformer des vies ». La cérémonie a eu lieu à l’immeuble CRRAE-UMOA au Plateau, en présence des représentants de Mme le ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Raymonde Goudou-Coffie et de Mme la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa).

Dr Niangué Joseph, inspecteur de la Santé, a, au nom du ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, lu le projet de déclaration « d’engagement du gouvernement à mettre en place une Task Force multisectorielle faisant intervenir tous les acteurs nationaux et internationaux en vue de poser des actions fortes pour l’élimination de cette tragédie qui fait perdre à la femme, pilier de la famille, sa dignité ».
« Ainsi de 2009 à décembre 2013, 838 personnels de santé ont vu leurs capacités renforcées à travers des caravanes d’interventions chirurgicales et 1367 femmes opérées avec un taux de 84,5%, en 2014, 16 caravanes ont été programmées avec l’appui de l’Unfpa et de Koica, une Agence de coopération coréenne dont l’apport financier s’élève à plus 800 millions de Fcfa », a-t-il ajouté.

Déplorant l’insuffisance des actions entreprises pour prévenir cette maladie qui peut toutefois être traitée et guérie et notant que les facteurs favorisant sa survenue sont connus et peuvent être évités, il a promis que le « gouvernement vise une Côte d’Ivoire sans fistule obstétricale à l’horizon 2020 ».
Saluant l’engagement de la Côte d’Ivoire contre la fistule obstétricale et remerciant l’ensemble des partenaires qui soutiennent l’initiative de l’Unfpa aux côtés du gouvernement, M. Kaboré Saïdou, représentant Mme Konaté Suzanne Maïga, représentante résidente de l’Unfpa, a souligné que «la fistule obstétricale est une maladie qui tue en silence ses victimes, sur les plans social, économique, puis insidieusement les conduit à une mort physique ».

Selon M. Kaboré, « En 2014, près de 2 millions de femmes souffrent encore de cette maladie, essentiellement en Afrique, en Asie du Sud avec une incidence de 50 000 à 100 000 cas par an. En Côte d’Ivoire, l’incidence est estimée à 1000 nouveaux cas par an ».

Il a avoué qu’« il est capital de dépister chaque cas de fistule, de mettre en œuvre les moyens tant humains, logistiques et financiers, de prévenir l’apparition de nouveaux cas en améliorant l’accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction de qualité pour toutes les femmes et surtout pour les jeunes filles ».

Rassurant le gouvernement du soutien constant de son organisation à ses côtés dans la lutte contre la fistule obstétricale, M. Kaboré a souhaité une plus forte sensibilisation des populations à la fréquentation des centres de santé par les femmes enceintes et jeunes filles.

Il a aussi exhorté tous ses partenaires à conjuguer leurs efforts car « nous avons le savoir-faire requis » pour faire face à ce phénomène.
Les causes de la fistule obstétricale sont, entre autres, les mariages précoces, l’analphabétisme, les mutilations génitales féminines, la non-fréquentation des centres de santé.

La fistule obstétricale se définit comme la constitution d’une communication anormale entre la vessie et le vagin (fistule vésico-vaginale) ou entre le rectum (fistule vésico-rectale) survenant à la suite d’une grossesse compliquée.