LUTTE CONTRE LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES: LES MINISTRES DE LA SANTE DES PAYS DE L’UEMOA REFLECHISSENT A COTONOU

Les Maladies Non Transmissibles (MNT) que sont les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques et le diabète constituent selon l’OMS, 63% des décès dans le monde, avec 36 millions de décès chaque année. En Afrique, c’est au total 8 millions de cas de décès dus aux MNT, soit 22% de décès par an. Mais la situation est beaucoup plus alarmante dans la région de l’UEMOA. La plupart des huit Etats membres de l’UEMOA ne disposent pas tous de moyens adéquats pour lutter contre les MNT. Certains d’entre eux n’ont pas la capacité de se prononcer et de réagir face au phénomène, relativement aux tests de contrôle, à la prévention, à la promotion sanitaire, à la surveillance, au suivi et évaluation des MNT ; et d’autres ne disposent pas de soutiens financiers adéquats pour mettre en œuvre les programmes, politiques et plans d’action spécifiques déjà élaborés.

C’est donc dans le soucis de remédier à cette situation que s’est tenue Le Jeudi 20 février 2014, à Cotonou au Bénin, à l’initiative de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique, une réunion des Ministres de la santé de l’UEMOA sur les maladies non transmissibles.


Divers objectifs ont meublé cette réunion. Il s’agissait entre autres d’identifier les défis et opportunités pour les gouvernements et les parties prenantes dans la lutte contre les facteurs de risque de maladies non transmissibles, et de réfléchir sur l’intégration des MNT dans les programmes régionaux de l’UEMOA.


Prenant la parole à ce effet, le Dr Flore Ndembiyembe, Présidente du conseil d’Administration de l’Alliance Contre le Tabac en Afrique (ACTA), a indiqué dans son discours d’ouverture que l’ACTA s’intéresse au tabac parce qu’il constitue le principal facteur de risque des maladies non transmissibles.


Pour sa part, le représentant résident de l’OMS auprès du bénin souligne que les autres maladies non transmissibles ne sont pas encore prises en considération dans l’espace UEMOA car leurs effets sur la société ne sont pas bien perçus.


A l’issue de cette réunion, la situation et les faits marquants suivants en termes de difficultés et de réussites dans la lutte contre les maladies non transmissibles dans l’espace UEMOA ont été relevés. Au chapitre des nombreuses difficultés, il faut noter entre autres qu’aucun pays n’a mis en place le comité multisectoriel de lutte contre les MNT, et les États membres n’intègrent pas les MNT dans l’agenda pour le développement.


Concernant les réussites, la Côte d’Ivoire fait partie des 5 pays sur 8 qui ont réalisé au moins une fois l’enquête STEPS, elle dispose également de lignes budgétaires pour le financement de la lutte contre le MNT et a pris avec deux autres pays que sont le Togo et le Burkina Faso des mesures d’interdiction de fumer en public.



Au cours des exposés, toutes les préoccupations et les questions relevant de l’ordre du jour ont été abordées, et 16 recommandations ont été faites pour améliorer le plateau technique de lutte contre les MNT dans l’espace UEMOA.


C’est entre autres l’harmonisation des politiques de lutte contre les MNT au sein des Ministères de la santé, et la mise sur pied d’un programme régional conforme au plan mondial de l’OMS pour la lutte contre les MNT, pour ne citer que ceux-ci.


Rendez-vous est donc pris en Avril 2014, pour une réunion formelle des États membres pour finaliser le mécanisme de coordination inter agence du suivi de la lutte contre les MNT.