LE PREMIER MINISTRE FAIT LE POINT DU FINANCEMENT DE LA SORTIE DE CRISE AVEC LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Le Premier ministre Guillaume Soro a eu une rencontre, le vendredi 20 juin 2008, au Palais présidentiel avec le corps diplomatique en poste en Côte d’Ivoire te les partenaires au développement. Il était accompagné des membres de son Cabinet, de plusieurs membres du Gouvernement de Côte d’Ivoire et du président de la CEI.

Le chef du Gouvernement, Guillaume Soro Kigbafori, accompagné de plusieurs ministres en chargé de dossiers concernant la sortie de crise ont entrepris de rencontrer le corps diplomatique et les partenaires au développement pour faire avec eux le point de la mise en œuvre de la matrice politique de l’Accord de Ouagadougou. Ils en ont profité pour dresser l’exécution budgétaire des programmes de sortie de crise. C’est M. Robert Beugré Mambé, Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui a d’abord exposé l’évolution du processus électoral. Il a fait le bilan, présenter les contraintes et tirer les conclusions qui s’imposent. M. Beugré Mambé a expliqué que les textes fondamentaux du processus électoral ont été signés par le chef de l’Etat après de longues séances de travail avec le Premier ministre. Il a aussi révélé que les démembrements de la CEI ont été déployés sur le territoire national à plus de 95%. Sur les 415 représentations locales sur le territoire national, plus de 390 ont été déployés à la date du 20 juin 2008. Pour la participation des Ivoiriens vivant à l’étranger au processus électoral, des missions ont été déployés dans tous les pays (20 environ). « Les commissaires de la CEI sont actuellement dans 20 pays pour conduire les investigations qui vont permettre de configurer la participation des Ivoiriens de l’étranger au processus électoral », a-t-il indiqué.

A sa suite, M. Koné Mamadou, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a, pour ce qui le concerne fait le point des dossiers qui lui ont été confiés. Ce sont : Les audiences foraines, la reconstitution des registres, le redéploiement de l’administration judiciaire et les Droits de l’Homme. Pour ce qui concerne les audiences foraines lancées le 25 septembre 2007 à Ouragahio et Ferkessédougou, 111 équipes ont été déployées sur l’ensemble du territoire national pendant 90 jours effectifs et ont permis d’accorder 658566 jugements supplétifs. M. Koné Mamadou a annoncé la tenue d’audiences foraines de rattrapage sur 50 équipes supplémentaires sur toute l’étendue du territoire national. Ces audiences foraines de rattrapage auront lieu pendant 15 jours. Concernant la reconstitution des registres d’état civil détruits dans les zones Centre, Nord et Ouest, l’opération s’étendra à tout le territoire de Côte d’Ivoire parce que même dans les zones où il n’y a pas eu de conflit, il y a des difficultés avec ces registres qui ne sont pas en bon état. L’opération débutera par un inventaire de l’existant où les officiers de l’état civil vont recenser ce qu’ils ont comme registres, de même que les greffiers des Tribunaux qui, eux, feront le point des doubles des registres qui leur ont été déposés. Il y aura ensuite un croisement de ces deux inventaires pour établir la liste des registres qui n’existent ni en copie originale, ni en double et qui doivent être reconstitués entièrement. Cette liste des registres détruits sera publiée et un appel sera lancé à la population au cours d’un « appel national restreint ». Les personnes concernées par cette liste devront se rendre aux Commissions de reconstitution munie (sous-préfecture) du document qui permettra de retrouver leur acte de naissance. Ce projet coutera 7 milliards de Fcfa. Sur ces 7 milliards de Fcfa, l’Union européenne prendra en charge 5 milliards de Fcfa et l’Etat de Côte d’Ivoire devra trouver 2 milliards de Fcfa. Cette opération de reconstitution des registres, selon le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a déjà démarré, mais elle est en phase préparatoire. Pour ce qui est du redéploiement judiciaire, M. Koné Mamadou a expliqué que le ministère est en train de s’organiser pour faire le redéploiement de tout cet appareil, avec le Conseil supérieur de la magistrature.

Puis, c’est le ministre de l’Economie et des Finances, M. Charles Diby Koffi, qui est intervenu pour indiquer que l’écriture globale de la sortie de crise est évaluée à 223 milliards de fcfa, part Etat et part bailleurs. La part Etat est de 144 milliards de Fcfa et la part bailleurs a été évaluée à 78 milliards de Fcfa. Il a révélé que l’Etat de Côte d’Ivoire a décaissé à ce jour 75 milliards de Fcfa sur les 144 milliards pour assurer les opérations de sortie de crise. La part bailleurs est pour l’instant de 21 milliards de Fcfa.

Pour conclure, le Premier ministre Guillaume Soro a fait savoir qu’il était nécessaire de faire le point. Il a rassuré que le Gouvernement continuera de travailler pour la sortie de crise. Il a insisté que la date du 30 novembre 2008. « Ne discréditons pas cette date. Déjà, nous entendons fuser que la date est fantaisiste. Il y a la volonté et la détermination qui existent. Ne discréditons pas la date du 30 novembre 2008. Aidons plutôt le Gouvernement à la tenir », a-t-il indiqué, insistant sur le fait que les mécanismes mis en place par le Gouvernement dans le cadre des élections sont transparents et ont l’adhésion de tous. />