UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA DE BOUAKE : LAZARE POAME PRESENTE L’ETAT DES LIEUX AU MINISTRE BACONGO

En marge de la visite d’Etat du Président de la République, S.E M Alassane Ouattara dans le district des Savanes, avec la tenue d’un Conseil des ministres à Korhogo, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Ibrahim Cissé Bacongo s’est rendu le mercredi 3 juillet, à l’Université de Bouaké, rebaptisée du nom du Chef de l’Etat. A cette occasion, le président de ladite université, M. Lazare Poamé, a salué la réhabilitation des infrastructures et soumis au ministre ce qui reste à faire. Ci-après sa déclaration intégrale

"Mesdames et Messieurs,
C’est avec un grand plaisir que l’institution que j’ai l’honneur de diriger accueille, aujourd’hui, sur son site originel, à Bouaké, son Ministre de tutelle, Monsieur Cissé Ibrahim, pour sa première visite officielle.
Cette visite historique intervient au moment où l’Université de Bouaké, aujourd’hui dénommée Université Alassane Ouattara, complètement défigurée par la guerre, est en pleine renaissance.

Cette renaissance, que dis-je, cette résurrection, nous la devons au Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, à qui nous tenons à rendre hommage pour la mise en œuvre d’un plan d’urgence dont l’objectif est de faire de nos Universités, des Universités dignes de ce nom. Vous voudriez bien, Monsieur le Ministre, lui transmettre nos sincères remerciements et notre profonde gratitude.

Cette résurrection, nous la devons aussi au dynamisme d’un Homme, Monsieur Cissé Ibrahim, qui n’a ménagé aucun effort pour la réhabilitation des Universités de Côte d’Ivoire. Comme vous pouvez le constater, Mesdames et Messieurs, le Campus 2 de l’Université Alassane Ouattara, par exemple, qui n’existait que de nom, a été entièrement réhabilité avec de belles bâtisses. A l’actif de Monsieur le Ministre, il faut ajouter l’incitation à la fin de l’errance universitaire, c’est-à-dire, au retour de l’Université sur ses bases, à Bouaké, l’adhésion aux efforts de pacification de l’espace universitaire, pacification sans laquelle aucune activité durable n’est possible et aujourd’hui, l’institution du prix du meilleur Enseignant-Chercheur et du meilleur chercheur.

Merci Monsieur le Ministre pour tous ces efforts consentis pour nous accompagner au quotidien dans la lourde tâche qui est la nôtre, celle de relever les défis du millénaire.
Cependant, beaucoup restent à faire : l’Université Alassane Ouattara est toujours dispersée sur 7 sites, avec des crédits budgétaires ne pouvant couvrir que 2 mois de loyer sur les 12 mois prévus par le contrat de bail passé avec les établissements privés,les réhabilitations, amorcées au pas de course, ont été suspendues depuis 6 mois, donnant ainsi à l’Université une tête de Janus, au personnel, des conditions de travail, somme toute, difficiles et le risque de l’application de l’esprit du système LMDsans la lettre.
Monsieur le Ministre, les enseignants-Chercheurs, le personnel administratif et technique et les étudiants de l’Université Alassane Ouattara sont confrontés à des problèmes dont la solution est transcendante aux compétences d’un Président d’Université.

Concernant les enseignants-chercheurs, il s’agit tout d’abord du sempiternel problème des passifs consignés à l’Inspection Générale des Finances (IGF). Ce problème a déjà fait l’objet de plusieurs grèves aussi bien des enseignants que du personnel administratif et technique. Nous tenons à souligner que les difficultés autour de cette question sont relatives à l’absence de ces passifs des écritures comptables de l’Université et à une note du gouvernement qui stipule que tout paiement antérieur à 2010 ne peut être autorisé. D’où notre impuissance.
A ce problème posé par les enseignants-chercheurs, il faut ajouter ceux-ci :
le rappel devant accompagner le salaire des promus du CAMES, la prime de recherche pour les enseignants-chercheurs nouvellement recrutés, non budgétisés, le paiement des frais de séjour des professeurs missionnaires, les heures complémentaires du 1er semestre 2013, notamment les nouveaux taux applicables en principe avec la mise en œuvre du système LMD, l’insuffisance de bureaux pour les enseignants, le manque de matériel pédagogique et didactique fonctionnel, le nombre insuffisant d’amphithéâtres,de salles de cours, le manque de laboratoires équipés et enfin des locaux mal adaptés, prêtés à l’Université par les fondateurs des établissements privés.
Quant au personnel administratif et technique, les problèmes que nous ne pouvons résoudre à notre humble niveau sont les suivants :
il sollicite une aide spéciale pour se loger et cela, en raison des deux crises (2002 et 2011) au cours desquelles il a presque tout perdu, la promotion interne des agents pour les nominations par arrêté individuel ou par décret, le problème des déflatés de 1998, l’exonération des droits d’inscription pour le personnel de l’Université non fonctionnaire, la prise en compte des surveillances, un complément de salaire à l’instar de l’INP-HB et cela, pour honorer le nom que porte l’Institution, le suivi des doléances exprimées dans le livre bleu suite à l’audience que le Président de la République a accordé au Président de l’Université.

Monsieur le Ministre, comme vous pouvez le constater, nous n’avons pas la solution.
Nous en arrivons enfin à nos étudiants dont la spécificité des problèmes posés concerne la création de bibliothèques spécialisées, de salles multimédias et l’inexistence du WIFI sur le Campus et sur certains sites privés que loue l’Université pour dispenser les enseignements.

Toutefois, ces difficultés que nous venons d’égrener n’ont pas annihilé la conscience que chaque acteur de cette Université a de sa mission : faire de l’Université Alassane Ouattara, une Université compétitive. Nous en voulons pour preuve les enseignements du premier semestre, conçus, dispensés et évalués selon l’esprit du système LMD. Ce résultat est tributaire des sacrifices consentis par les enseignants, les étudiants et le personnel administratif et technique que nous tenons à féliciter publiquement.

Monsieur le Ministre, en raison de la nature de tous les problèmes que nous connaissons, l’Université Alassane Ouattara voudrait, par ma voix, vous investir d’une mission messianique et croire qu’au-delà des réhabilitations et des paiements attendus, un plan Marshall sera mis en œuvre aux fins de bâtir l’une des plus grandes universités d’Afrique : l’Université Alassane Ouattara.
Je vous remercie".