EMERGENCE DE L’AFRIQUE : LES PARTICIPANTS AU FORUM D’ABIDJAN PLAIDENT POUR PLUS DE PRAGMATISME ET D’EQUITE DU MARCHE MONDIAL

Après deux jours de travaux, le quatrième forum des marchés africains émergents a clos ses portes le samedi 22 juin. Cette clôture présidée par M. Amadou Gon Coulibaly, secrétaire général de la Présidence de la République, représentant le Chef de l’Etat, a été marquée par une déclaration dite d’Abidjan qui invite les pays en développement à prendre les mesures pour promouvoir la transparence dans les contrats relatifs à l’industrie extractive.

Le Président de la République par la voix du Secrétaire général de la Présidence, après avoir félicité les participants, a appelé à une synergie d’action des Gouvernements, du secteur privé et des ONG pour que l’Afrique puisse maintenir les tendances positives de croissance qu’elle connaît actuellement.

Pour lui, la réalisation de la vision Afrique 2050, problématique qui était au cœur des assises d’Abidjan, impose aux dirigeants africains des mesures vigoureuses, à l’effet d’assainir les finances publiques et d’améliorer la gouvernance fiscale. Concluant son propos, il a invité à la concrétisation des recommandations issues de ce conclave afin que la vision Afrique 2050 ne reste pas lettre morte. Au demeurant, il a soutenu qu’il se propose de mobiliser ses pairs d’Afrique de l’Ouest autour de cette vision.

Les co-présidents de ce forum, M. Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI et M. Horst Koelher, ancien Président allemand ont argumenté dans la même perspective en plaidant pour une plus grande équité de l’ordre économique mondial à l’égard de l’Afrique. Notant que l’émergence de l’Afrique est à portée de main, ces deux personnalités ont plutôt invité les dirigeants africains à concrétiser les projets de développement.

Mais, ils ont insisté sur le libre choix qui doit être laissé aux élites africaines. « En Afrique, il y a la réflexion, elle n’a plus besoin que d’être écoutée et non d’être sermonnée », a martelé l’ancien dirigeant allemand. « Il reste la mise en œuvre des bonnes idées », a-t-il argué ajoutant que la « principale responsabilité de réaliser le potentiel de l’Afrique repose sur les africains».

Ainsi en a-t-il été aussi de l’argumentaire de l’ancien Premier ministre kényan, M. Raila Odinga, qui a insisté sur le pragmatisme des dirigeants. Il a appelé à mettre en œuvre les solutions et de sortir des rhétoriques. « L’Afrique peut aller de l’avant, la vision est réalisable mais il faut de la volonté pour la propulser », a-t-il clamé.
L’émergence de l’Afrique est réalisable selon lui au prix d’un ajustement de la formation aux demandes du marché de l’emploi, d’une réalisation d’infrastructures indispensables au développement et en accentuant l’intégration des Etats.

Le ministre d’Etat, ministre du plan et du développement, M. Albert Toikeusse Mabri lui, s’est appesanti sur la transformation du boom démographique en dividende démographique. Il a fait savoir que le potentiel africain qui repose pour une large part sur la jeunesse et le dynamisme de sa population doit pouvoir s’exprimer à travers des programmes sociaux qui permettent à cette population d’être au rendez-vous du développement.

En clair, il a signifié que les programmes de santé et d’infrastructures sociales de base devraient être renforcés afin de garantir de bonnes conditions de vie qui disposent au travail. C’est fort de cette conviction qu’il a annoncé qu’il soutiendra cette vision 2050 au niveau du conseil des ministres de la Commission économique de l’Union africaine dont il assure la présidence depuis le mois de mars 2013.