AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE DE L’ECONOMIE FORESTIERE : LA COTE D’IVOIRE ET L’UE ENGAGENT UN PROCESSUS DE NEGOCIATION

La Côte d’Ivoire, représentée par le ministre des Eaux et Forêts, M. Mathieu Babaud Darret et l’Union Européenne, représentée par son ambassadeur à Abidjan, M. Thierry de Saint Maurice ont signé le jeudi 13 juin, une déclaration commune pour lancer le processus des négociations de l’Accord de partenariat volontaire(APV) pour l’application des Réglementations Forestières, Gouvernance et Echanges commerciaux(FLEGT). A travers cet accord contraignant pour les deux parties, le pays entend améliorer sa gouvernance forestière en s’assurant que le bois exporté vers l’UE respecte toutes les réglementations de l’espace communautaire.

Ainsi la Cote d’Ivoire développera un dispositif de vérification de la légalité des activités de récolte et de transformation de bois.
Les autorités ivoiriennes garantiront ainsi le développement durable de secteur en faisant la promotion des bois ivoiriens d’origine légale sur les marchés internationaux pour une amélioration des recettes fiscales. De son côté, l’UE, appuie la mise en place ou veille au renforcement de ce dispositif et veille à ce que les bois qu’elle importe proviennent de sources légales et durables.

D’où la satisfaction du ministre Babaud Darret, pour ce partenariat qui représente un gage de développement rationnel de l’économie forestière. Pour lui, l’appui de l’UE, en plus de promouvoir une exploitation contrôlée des forêts nationales, va permettre au gouvernement de s’assurer une plus grande traçabilité de ses ressources en bois et une protection plus renforcée des ses forêts.

Il a souligné que la Côte d’Ivoire qui exporte environ 70% de ses produits forestiers vers l’Union Européenne, se devait d’améliorer la gestion durable de ses ressources forestières étant donné que le pays ne dispose que de quelques trois(3) millions d’hectares de forêts alors qu’il en comptait quinze(15) millions d’hectares à l’indépendance.

D’ailleurs, a-t-il souligné, c’est l’importance de la forêt ivoirienne dans un contexte de raréfaction de la ressource qui est mise au devant de la déclaration commune qui tient compte également de la demande croissante au niveau mondial de bois d’origine légal et de la coexistence dans le domaine rural des activités de production agricole et d’exploitation forestière. L’ambition exprimée par les deux parties est de parvenir aux termes des négociations à la signature d’un accord d’ici à 2017.

En outre, les deux parties s’engagent à « relever les défis majeurs en matière durable des forêts ; mettre en place un système de vérification de la légalité et de la traçabilité pratique, performant et crédible en utilisant au mieux les procédures existants ; mettre en place un système d’audit indépendant analysant la fiabilité des systèmes et garantissant leur crédibilité ; contribuer à l’amélioration de la gouvernance forestière et renforcer les capacités des parties prenantes de la filière forêt-bois, lutter contre la pauvreté et prendre en compte les préoccupations des populations locales et des populations tributaires des forêts».

Le plan d’action FLEGT, adopté en 2003, est la réponse de l’UE à l’exploitation illégale des forêts dont les conséquences sociales, économiques et environnementales sont avérées. Le démarrage du processus de négociations signé ce jeudi est l’aboutissement d’un processus qui a débuté en 2010 par la formulation par la Côte d’Ivoire d’une demande d’information officielle auprès de l’UE.

Après l’accord favorable de l’Europe, le pays a décidé de se conformer à l’une des recommandations issues d’une large campagne de sensibilisation et qui demandait au pays d’adhérer au processus FLEGT. Depuis le mois de septembre 2012, la Côte d’Ivoire a marqué sa décision d’adhérer au processus FLEGT. Il rejoint ainsi le Libéria, le Ghana, le Cameroun, la RCA et le Congo.