APPUI AU SECTEUR PRIVE : DANIEL KABLAN DUNCAN S’IMPREGNE DES REALITES DE LA ZONE INDUSTRIELLE DE YOPOUGON

Dans le cadre du soutien et de l’accompagnement du secteur privé, le Premier Ministre, ministre de l’Economie et des Finances, M. Daniel Kablan Duncan a visité plusieurs unités de production de la zone industrielle de Yopougon ce samedi 9 mars. Pendant toute la matinée, le Chef du Gouvernement accompagné du ministre de l’Industrie, M. Jean-Claude Brou a arpenté les rues défoncées de la zone industrielle de la commune de Yopougon pour faire le tour de plusieurs usines. Dans sa tournée, le Premier ministre a fait escale à Cargill Cocoa, le site de construction de la cimenterie du groupe CIMAF et des usines du groupe Eurofind dont les aciéries de Cote d’Ivoire, la société de tubes d’acier et d’aluminium de Côte d’Ivoire(Satoci) et Eurolait. Faisant le point de sa tournée, le Premier Ministre a expliqué que sa visite avait pour objet de toucher du doigt les réalités que vivent les opérateurs du secteur privé et qui ne transparaissent pas toujours dans les dossiers techniques soumis au Gouvernement.

Rappelant la nécessaire synergie qui doit exister entre l’Etat et le secteur privé pour le développement du pays, le Premier ministre a souligné que les autorités allaient s’engager aux côtés du secteur privé en étant à l’écoute de ses animateurs et en tenant compte de leur désidérata.

A cet effet, il a mentionné que des actions seront engagées pour remettre la zone industrielle de Yopougon à niveau, ajoutant que pour pallier l’insuffisance d’espace une nouvelle zone industrielle répondant aux normes de confort et d’innovation sera construite, au niveau du kilomètre 24 de l’autoroute, sur une superficie de 900 hectares.

Ci-dessous la déclaration du Chef du Gouvernement :

« Je voudrais dire que l’objectif de cette visite c’est de voir sur le terrain comment les choses se passent. Comme vous le savez, il y a beaucoup de dossiers que nous recevons. Entre un dossier et les réalités du terrain, il y a des différences. Donc, il est essentiel que nous allions sur le terrain pour voir concrètement ce qu’il en est. Nous sommes passé ici il n’y a pas si longtemps pour visiter la cité ADO.

Aujourd’hui nous sommes venus visiter un ensemble d’unités. Nous avons commencé par le groupe Cargill qui est une unité importante dans la transformation du cacao.

Nous avons noté que leur capacité de production est passée de 60.000 tonnes à 120.000 tonnes. L’objectif du Président de la République est de faire transformer la moitié de la production locale sur place pour que la valeur ajoutée soit importante et que l’emploi suive dans ce domaine.

C’est ce que nous avons donc dit à nos amis de Cargill de manière à ce qu’il y ait progressivement une transformation d’abord au niveau des quantités qui augmentent et une progression de la transformation vers le chocolat. Nous avons indiqué qu’ils aillent plus loin dans d’autres secteurs que le cacao.

La deuxième chose que nous avons faite, c’est de visiter le groupe Cimaf avec nos frères marocains de la capacité actuelle de 500.000 tonne de ciment avec possibilité de doubler à un million de tonne. C’est important cette coopération parce qu’il y a un stock de besoin de 400.000 logements en Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte que nous puissions avoir le ciment moins cher de façon à abaisser le coût de la construction.

Nous avons terminé par le grand groupe Eurofind pour voir ce qu’ils font. Le Président de la République a reçu le président Khalil (président du groupe Eurofind) et j’ai reçu les dirigeants à la Primature. J’ai promis de visiter ce groupe de manière à voir avec eux ce qu’ils font actuellement et surtout les extensions possible de leurs activités. Nous avons entre autres, les aciéries, le groupe Sotaci et le secteur de l’alimentation avec Eurolait.


Il apparaît au terme de la visite, qu’il y a des choses qu’il faudrait que le Gouvernement fasse. Notamment en ce qui concerne la ferraille. Il faut que nous interdisions l’exportation de la ferraille pour leur permettre d’avoir les quantités qui sont nécessaires. Ils sont à 60.000 tonnes actuellement et ils pourraient passer à 120.000 tonnes sous réserve qu’ils aient la matière dans ce domaine.


Le dernier secteur que nous avons visité qui est celui du lait et du yaourt, est un secteur important. Parce que nous avons cru comprendre que depuis 1998, ils ont plus que quadruplé leur chiffre d’affaires et qu’ils ont des investissements de 8 milliards qui vont se faire sur les trois ans à venir dont 4 milliards cette année-ci.


L’objectif en fait c’est qu’il faut avoir une synergie entre l’Etat et le secteur privé. De manière à ce que l’Etat soit à l’écoute du secteur privé et tienne compte de leur désidérata et qu’on aille très vite. C’est un partenariat gagnant-gagnant. Il ne faudrait pas que ça soit dit simplement. Ça se constate sur le terrain de manière à ce que les entreprises se sentent en confiance pour faire les investissements qu’il faut, sachant très bien que l’Etat est partenaire gagnant.

Vous savez que nous avons rencontré la Confédération générale des entreprises qui nous ont présenté les perspectives 2040 par le secteur privé. Et nous avons dit que nous allons les accompagner. Ces visites permettent d’encourager les opérateurs.

Je voudrais féliciter le groupe Eurofind qui est une multinationale qui rayonne sur la sous-région. Nous voulons les encourager à continuer ce travail et leur dire que le Gouvernement est à l’écoute. Ils ont posé le problème de l’accès aux unités. La zone industrielle doit être remise à niveau. Le Gouvernement va s’atteler à cela. J’ai demandé au ministre en liaison avec le ministre des infrastructures de travailler sur l’évaluation des coûts pour que nous puissions travailler là-dessus.


Nous avons d’ailleurs constaté que nous n’avons pas suffisamment de terrains ici. L’Etat a décidé de faire construire sur le kilomètre 24 de l’autoroute, une nouvelle zone industrielle de 900 hectares. Nous voulons faire une zone industrielle moderne qui comprendra tous les conforts qu’on n’a pas dans toutes les zones actuelles.

Je voudrais encourager les responsables du groupe Eurofind et leur dire que nous allons travailler sur un certain nombre de produits qui sont nécessaires. Je n’ai pas mentionné la brasserie qui a une capacité de 250.000 hectolitres actuellement et qui peut passer à 450.000 hectolitres et bientôt à 600.000 hectolitres. J’ai noté que parmi les produits dont ils ont besoin il y a le maïs. Or ce maïs blanc, nous pouvons le produire ici en Côte d’Ivoire sous réserve qu’on ait la qualité qu’il faut et la cadence de livraison.


Le directeur général d’Eurolait disait qu’ils importaient 150.000 tonnes de sel du Sénégal. Ce sont des frères, mais il n’y a pas de problème mais peut-être que ce sel pourrait être produit localement parce qu’apparemment les quantités ne suffisent pas. Ils sont obligés de se battre pour avoir ce type de sel. C’est ce genre de chose que nous pouvons voir quand on vient sur le terrain et qui n’apparaissent pas sur les dossiers. »