AVANT LE TRANSFERT DE SA DEPOUILLE EN INDE: LE NONCE APOSTOLIQUE REÇOIT LES DERNIERS HOMMAGES DE LA COTE D’IVOIRE

Monseigneur Touably Youlo Alexis, Evêque d’Abgoville a officié le jeudi 13 décembre 2012 à la Cathédrale St Paul du Plateau, la messe de requiem du Nonce Apostolique, Monseigneur Ambrose Madtha décédé le 08 décembre à la suite d’un accident de la circulation. Par la présence du Président de la République, SEM Alassane Ouattara et de son épouse, du Premier ministre, M. Daniel Kablan Duncan accompagné des membres de son gouvernement, des présidents d’institutions, les diplomates et de nombreux fidèles de l’Eglises catholique, ainsi que ceux des autres confessions religieuse, toute la Côte d’Ivoire a tenu à rendre un dernier hommage Monseigneur Ambrose Madtha. Reconnu comme un éminent acteur de la paix et de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Sous les honneurs militaires, la sépulture recouverte des couleurs de la nation ivoirienne, la Grande Chancelière, Mme Henriette Diabaté, l’a honoré à titre posthume, au rang de Commandeur de l’Ordre national de la Côte d’Ivoire.

Selon son témoignage, Monseigneur Ambrose Madtha a trouvé la mort à la tâche, dans sa course pour la paix, la solidarité et la réconciliation, sur la route des contrées profondes de la Côte d’Ivoire. En effet, il venait d’officier l’ordination de deux prêtres à Odienné et se rendait à Man pour commémorer les 80 ans de sacerdoce de Monseigneur Joseph Keti. Ceci est donc comme un message à l’endroit de tous, où il semble dire que « tant que nous n’avons pas atteint la réconciliation nationale, nous ne devons pas nous arrêter », a-t-elle déclaré.


La Grande Chancelière a exprimé le souvenir qu’elle garde de cet homme qui à son arrivée en 2008 sur les terres ivoiriennes, alors enclin à une longue crise, a vite su trouver sa place à la suite de ses chassés-croisés entre les antagonistes de la crise post-électorale pour gagner la paix.


L’ensemble du Corps diplomatique fortement représenté, a porté, par la voix de la Doyenne du Corps, l’Ambassadrice de la République Démocratique du Congo (RDC), SE Mme Isabelle Iboula N’Ganguéli, ses condoléances à l’Eglise Catholique, au peuple ivoirien et à la famille du diplomate chevronné qui a su donner du neuf à la famille des diplomates résidents en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, elle a loué ses actions pour le respect des droits de l’Homme et son engagement pour faire reculer la pauvreté dans le domaine social et humanitaire.


Une reconnaissance partagée par le Pape Benoit XVI et toute la famille de l’Eglise catholique, ainsi que des religieux des autres confessions religieuses réunis dans ce moment douloureux. L’Archevêque d’Abidjan, Monseigneur Jean Pierre Kutwa durant son homélie, a noté que la mort « brusque et inattendue de Monseigneur Ambrose Madtha laisse en friche, le vaste chantier de la réconciliation nationale dont il était un acteur important ». Cela, dit-il, « engage solennellement chacun de nous, habitants de ce pays pour lequel il a donné sa vie, à offrir aux populations, le cadeau d’une Côte d’Ivoire de paix et enfin réconciliée avec elle-même ».


C’est pourquoi, il a appelé tous les habitants de ce pays « à mettre désormais toute leur énergie à faire en sorte que le combat de cet homme que tous pleurent en ce jour, ne soit pas vain ». Pour se faire, il a invité les ivoiriens en mémoire de l’illustre disparu, « à se mettre ensemble, à s’accepter dans leurs différences pour regarder plutôt ce qui peut les unir, et à ignorer in fine, ce qui pourrait mettre à mal la cohésion nationale ». Un sacrifice irréfutable, vu la gratifiante récompense qui attend le peuple ivoirien si les communautés et les villages de la Côte d’Ivoire acceptent de vivre en parfaite intelligence, en enrichissant ses différences ».


C’est sous ses notes d’espoir laissées par l’œuvre de Monseigneur Ambrose Madtha que l’Assemblée lui a fait ses adieux. Sa dépouille mortelle sera transférée en Inde, son pays natal, où il sera inhumé.
Né le 2 novembre 1955, le Nonce Apostolique a été ordonné prêtre le 28 mars 1982 et est titulaire d’un doctorat en droit canonique. Après avoir intégré le service diplomatique du Saint-Siège en juin 1990, Monseigneur Ambrose Madtha a travaillé auprès des représentations pontificales au Ghana, à El Salvador, en Géorgie, en Albanie, etc.
Son chauffeur, M. Ousseni Compaoré, décédé avec lui, lors de l’accident, sera inhumé le vendredi 14 décembre 2012.