CLOTURE DE LA PREMIERE CONFERENCE MONDIALE SUR LE CACAO: LES RECOMMANDATIONS ET L’APPEL D’ABIDJAN SUR LE CACAO

Le Premier Ministre, ministre de l’Economie et des Finances, M. Daniel Kablan Duncan a présidé, le vendredi 23 novembre, la clôture de la première conférence mondiale sur le cacao ouverte depuis le 19 novembre à Abidjan. Le Chef du Gouvernement a salué les efforts des organisateurs dont il a admiré les recommandations. Lesquels doivent faire selon lui l’objet d’engagements forts de la part de tous les partenaires. Au nom de l’ICCO M. Jean-Marc Anga, directeur exécutif, a lu les recommandations et l’appel d’Abidjan sur le cacao qui traduisent la volonté des pays producteurs et des chocolatiers à s’engager pour le développement d’une économie cacaoyère durable. Ci-dessous l’intégralité des recommandations et l’appel d’Abidjan :

Recommandations

Les participants à la Conférence mondiale sur le cacao recommandent ce qui
suit :
1. Adopter l’Agenda global du cacao figurant dans le présent document
et son annexe technique ;

2. Inviter tous les pays membres et non-membres de l’ICCO à développer
chacun et à mettre en œuvre leur propre Plan de développement
cacaoyer national, issu d’un processus pleinement transparent et
participatif avec tous les acteurs clés du secteur cacaoyer, par le biais
de partenariats public-privé ;

3. Chercher à accroître la transparence et la coordination des activités
de développement menées et envisagées dans le secteur cacaoyer sur
le plan national, régional et international, en renforçant ainsi la
cohérence et l’efficacité des actions visant à relever les défis auxquels
le secteur est confronté;

4. Demander au Conseil international du cacao d’autoriser l’élargissement
de la Commission consultative sur l’économie cacaoyère mondiale
de l’ICCO, selon les termes de l’Accord international sur le cacao, 2010,
afin d’y intégrer d’autres parties prenantes et experts pertinents ;

5. Charger la Commission consultative sur l’économie cacaoyère
mondiale de l’ICCO d’assurer, sous l’autorité du Conseil international
du cacao, le suivi et la coordination, par le biais du secrétariat de l’ICCO, de la mise en œuvre de l’Agenda global sur le cacao, conformément aux dispositions de l’Accord international sur le cacao, 2010 ;


6. Demander au Conseil international du cacao d’autoriser le Secrétariat
de l’ICCO d’assurer le rôle d’organe de coordination central chargé du
suivi de la mise en œuvre effective de l’Agenda global sur le cacao, de
préparer des rapports annuels sur « La Situation de l’Economie
Cacaoyère Mondiale » qui seront soumis à l’examen de la Commission
consultative et présentés au Conseil international du cacao ;



7. Organiser la prochaine Conférence mondiale sur le cacao en 2014
aux Pays-Bas.

Les participants expriment leur sincère gratitude au gouvernement et au peuple ivoirien pour leur générosité et pour toutes les attentions dont ils ont bénéficiées lors de cette conférence.


Abidjan, Côte d’Ivoire, vendredi 23 novembre 2012


DÉCLARATION D’ABIDJAN SUR LE CACAO

Conférence mondiale sur le cacao 2012

La Déclaration d’Abidjan sur le cacao est un document non contraignant sur le plan juridique, exprimant le soutien des signataires à la Conférence mondiale sur le cacao


Abidjan, 23 novembre 2012

A. Préambule


En tant qu’acteurs clés de la chaîne de valeur du cacao : producteurs,
coopératives, négociants, exportateurs, transformateurs, fabricants de chocolat, grossistes, pays producteurs et consommateurs, organisations gouvernementales et non-gouvernementales, institutions financières ainsi que les donateurs et agences internationales d’aide au développement, nous pensons que l’économie cacaoyère ne peut prospérer à long terme si elle ne fonctionne pas de façon plus durable et coopérative.


Nous sommes conscients que nous avons, via nos opérations commerciales
et/ou nos initiatives dans le secteur, une responsabilité envers la durabilité économique, environnementale et sociale de l’économie cacaoyère. Pour que cet objectif soit atteint sans compromettre la concurrence saine entre les opérateurs du marché, nous jugeons indispensable d’œuvrer tous ensemble, compte tenu de la complexité et de l’imbrication des défis à relever.



En tant que parties prenantes dans la chaîne de valeur du cacao, nous avons
participé à la Conférence mondiale sur le cacao ayant conduit à l’Agenda global pour une économie cacaoyère durable, ou bien nous avons décidé d’approuver ses recommandations. Nous nous engageons collectivement à jouer notre rôle dans la réponse aux principaux défis auxquels l’ensemble du secteur cacaoyer est confronté, notamment en donnant aux petits cacaoculteurs la possibilité de sortir de la pauvreté et d’améliorer leur niveau de vie, condition nécessaire à l’accomplissement de la durabilité
du secteur.



B. La Conférence mondiale sur le cacao – vers une économie cacaoyère
durable
Par conséquent, en tant que signataires de la Déclaration d’Abidjan sur le
cacao, nous convenons de participer au processus entamé par la première
Conférence mondiale sur le cacao en suivant les principes ci-dessous :
Concernant la gestion stratégique du secteur


a. Recommander d’œuvrer vers une approche visible et cohérente des initiatives actuellement menées dans le secteur cacaoyer, fournissant ainsi un cadre permettant d’améliorer la coordination de ces activités ;

b. Recommander d’encourager et/ou soutenir, le cas échéant, l’élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux de développement cacaoyer, sur la base d’approches de partenariat public privé (PPP) local, transparentes et
pleinement participatives ;


c. Accorder l’attention requise aux réglementations et accords internationaux applicables, notamment en ce qui concerne l’environnement, la sûreté alimentaire et les aspects connexes ;

d. Chercher à améliorer le niveau de vie et les conditions de travail des
populations engagées dans le secteur cacaoyer, en cohérence avec leur stade
de développement, en particulier pour les enfants et les femmes, en tenant
compte des principes internationalement reconnus et des normes applicables
de l’OIT ;


e. Participer à un processus consensuel volontaire pour instaurer la durabilité, sans empiéter sur la liberté de commerce des parties contractantes, en tenant compte de la contribution des systèmes actuels de certification du cacao, d’autres programmes et de toutes les initiatives en cours de préparation au niveau national, régional et international, sachant que les efforts supplémentaires demandés aux doivent être dûment rémunérés.


Concernant la durabilité de la production
f. Chercher, dans les cas où c’est nécessaire, à transformer les exploitations cacaoyères en entreprises commerciales performantes, susceptibles d’attirer les jeunes générations. Cela implique ’accroissement de la productivité et la culture durable de cacao de qualité, conforme aux caractéristiques spécifiées par l’industrie du cacao et du chocolat. L’accomplissement de ces objectifs exige du matériel végétal et des intrants améliorés, des technologies novatrices, une protection phytosanitaire intégrée pour maîtriser les nuisibles et les maladies, ainsi que le respect des normes internationales du travail ;


g. Permettre aux cacaoculteurs d’opérer au sein de groupements d’exploitants
soutenus par une éducation et une formation appropriée aux bonnes
pratiques agricoles, disposant de mécanismes de crédits abordables et
accessibles, gérant correctement la fertilité des sols et préservant la
biodiversité et les écosystèmes actuels ;
Concernant la durabilité de la filière industrielle


h. Promouvoir l’adoption des meilleures pratiques connues dans toute la chaîne de valeur, en assurant ainsi une filière cacao aussi courte et efficace que possible et en minimisant toute retombée nuisible sur l’environnement.


Encourager la formation adéquate de tous les acteurs concernés et leur
sensibilisation aux conditions de marché et aux problèmes de sécurité des
consommateurs, afin que les entités d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur puissent fonctionner d’une manière durable à long terme. Des revenus
supplémentaires peuvent également être obtenus en accroissant la valeur
ajoutée à l’origine ;

Concernant la durabilité de la consommation
i. Formuler et mettre en œuvre des stratégies de consommation de cacao
répondant à l’évolution des attentes et des préoccupations des
consommateurs, tout en promouvant la consommation de cacao la
consommation de cacao sur les marchés traditionnels/matures et sur les
marchés émergents, ainsi que dans les pays d’origine (producteurs).