GREVE DANS LE SECTEUR DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION: LA DECLARATION DU GOUVERNEMENT

Dans la soirée du mardi 20 novembre, les ministres en charge des questions d’éducation et de formation étaient réunis au cabinet du ministre Gnamien Konan, en charge de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative pour plancher sur la grève dans le secteur éducation-formation. Il s’agit notamment des ministres Kandia Camara, Ibrahim Cissé, Albert Flindé et Maurice Bandaman. A cette occasion le ministre Gnamien Konan a rappelé les grands sacrifices consentis par l’Etat pour prendre en compte les revendications des syndicats. Tout en déplorant l’entrée en grève de ceux-ci malgré les différentes rencontres qu’ils ont eues avec les membres du Gouvernement. Le ministre de la Fonction Publique a appelé à la reprise du travail dans ce secteur, promettant un règlement des différentes questions soumises aux autorités à travers un échéancier précis: Ci-dessous l’intégralité du Communiqué:

Ces derniers mois, des formations syndicales de fonctionnaires et agents de l’Etat, impatients de voir le Gouvernement tenir les engagements pris par le précédent régime en 2007, ont multiplié les revendications sociales sur fond de grève.

Soucieux du maintien d’un climat social apaisé, le Gouvernement est entré en négociation avec ces organisations sociales. Mieux, il a initié le Forum Social pour adresser toutes les questions pendantes, en vue de leur trouver des solutions consensuelles.
En dépit de toutes ces dispositions, certains des Syndicats concernés, ont déposé un préavis de grève, pour un arrêt de travail allant du 19 au 23 novembre 2012.

- Le Ministère de l’Education Nationale ;
- Le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;
- Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ;
- Le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le SIDA ;
- Le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant ;
- Le Ministère de la Culture et de la Francophonie ;
- Le Ministère des Sports et Loisirs ;
- Le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité ;
- Le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative,

ont régulièrement rencontré ces organisations. Le Pôle social Education/Santé du Gouvernement s’est également investi, sur instruction du Premier Ministre, dans la recherche des solutions. Toutes ces actions tendaient à faire lever les mots d’ordre de grève.
Au terme de ces négociations, le Gouvernement a proposé le paiement :
- des indemnités de Directeurs d’école et de Maîtres d’application, au titre des années 2009-2010 pour douze millions (12 000 000) de francs CFA et 2010-2011 pour six cent trois millions (603 000 000) de francs CFA, en novembre et décembre 2012 ;

- des indemnités d’études surveillées, au titre de l’année 2009-2010 pour trois cent vingt millions (320 000 000) de francs CFA, en novembre et décembre 2012 ;

- du reliquat de l’indemnité contributive au logement au profit des instituteurs, d’un montant de cinq mille (5000) francs par instituteur, à la fin du mois de janvier 2013 ;

- de la moitié des 50% restant des effets financiers du reclassement des enseignants du secondaire général, technique, professionnel et du supérieur, à la fin du mois de mars 2013;


- de la moitié des 50 % restant de la bonification indiciaire des enseignants et du reclassement des conseillers pédagogiques du préscolaire et du primaire, à la fin du mois de mars 2013 ;

- de la deuxième tranche du rappel du cap 1988 à 1992, d’un montant de deux milliards (2 000 000 000) de francs CFA en 2013 et la troisième et dernière tranche du même montant en 2014 ;

D’une façon générale, le Gouvernement a donné satisfaction, dans le projet de loi de finances 2013, à hauteur de 75%, aux engagements couverts par un acte règlementaire.
Ces propositions faites à la dernière rencontre du samedi 17 novembre 2012, au Ministère de l’Education Nationale, ont semblé rencontrer l’adhésion des responsables syndicaux présents. Ils se sont retirés en promettant de faire le retour après avoir consulté leurs bases.

Contre toute attente, les mots d’ordre de grève n’ont pas été levés. L’école a été paralysée dès le lundi 19 novembre 2012, par de violentes méthodes empêchant enseignants, personnels administratifs et élèves d’avoir accès à leurs lieux de travail.
Le Gouvernement dénonce ces agissements contraires aux pratiques syndicales. Il invite les organisations concernées à se ressaisir et à lever leurs mots d’ordre de grève. Il invite l’ensemble des enseignants à reprendre les cours.

L’école a trop souffert des perturbations et des arrêts intempestifs de travail. Ces agissements sont de nature à contrarier les ambitions de l’Etat qui s’est engagé, à travers les investissements massifs consentis par le Président de la République, à améliorer la qualité de notre système éducatif.

Le Gouvernement, qui en ces moments difficiles, a consenti d’énormes sacrifices pour faire face aux engagements du précédent régime, ne saurait tolérer davantage les dérives constatées.

Fait à Abidjan, le 20 novembre 2012