LUTTE CONTRE LE TABAGISME PASSIF : N’DRI YOMAN ANNONCE LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION A LA MESURE D’INTERDICTION DE FUMER DANS LES LIEUX PUBLICS

La ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le SIDA, Pr Thérèse Aya N’Dri Yoman a tenu une conférence de presse à son cabinet, le 08 novembre 2012. Elle a indiqué que l’objectif de cette rencontre avec la presse est d’une part, de rapporter aux populations, l’effectivité du décret N° 2012-980 du 10 octobre 2012, portant interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun, après sa parution dans le Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire. Et d’autre part, d’annoncer le lancement d’une campagne de sensibilisation en vue de gagner l’adhésion des citoyens à cette mesure qui devra faire l’objet d’une loi anti-tabac.

A travers cette campagne qui va durer trois mois, Pr N’Dri Yoman espère gagner l’adhésion spontanée des concitoyens et sollicite les propriétaires des espaces publics à inscrire des panneaux non fumeurs dans leurs locaux.


En effet, elle a noté que le gouvernement a pris ce décret pour protéger la population contre l’exposition à la fumée du tabac ; face à la gravité des conséquences du tabagisme environnemental. Cela conformément à la Convention cadre de lutte anti-tabac (CCLAT), ratifiée par la Côte d’Ivoire le 28 janvier 2010, et qui fait obligation à chaque partie, d’assurer une protection universelle en adoptant des lois efficaces contre l’exposition à la fumée du tabac.


Cette mesure prévoit l’interdiction de fumer dans les lieux publics, ouverts ou fermés et dans les transports en commun. Sur cet aspect, la ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA a fait remarquer que l’esprit de ce décret est d’empêcher les fumeurs de fumer en présence d’autres personnes. C’est pourquoi, elle a précisé que les maquis, qui sont des espaces publics ouverts, sont de facto des zones non-fumeurs. Par contre, les rues ne constituent pas des zones non fumeurs. Et le décret prévoit par ailleurs aux propriétaires de certains espaces publics d’y établir des espaces fumeurs.


Le décret fait cas d’amende aux contrevenants. Ces amendes vont de 15.000 à 100.000 fcfa pour les fumeurs et de 50.000 à 250.000 fcfa pour les propriétaires ou les personnes ayant la responsabilité des lieux publics et les transports en commun. A ce sujet, Pr N’Dri Yoman a signifié que les amendes qui seront émises partiront de la somme minimale, car l’esprit est de sensibiliser et non de sanctionner.

Toutefois, elle a tenu à préciser qu’à ce jour, aucune autorisation pour faire payer les contrevenants à cette mesure. Elle a annoncé d’ailleurs, la mise en place d’une brigade mixte qui veillera à faire respecter cette disposition contre le tabagisme passif. Les amendes seront payées par le biais de contravention adressée aux contrevenants et payable dans les points de caisses du Trésor public.


Les fonds recueillis par ces amendes serviront en grande partie à financer les traitements des personnes malades des pathologies liées au tabac. Ce qui constituera une manne additionnelle, vu que le montant des frais médicaux relatifs au traitement des maladies dues au tabac dans les structures médicales publiques est estimé à 28,6 milliards de Fcfa.


Au nom du gouvernement ivoirien, Pr. N’Dri Yoman a appelé au respect de cette mesure et à ne pas en faire une raison pour créer des distensions. Ce décret contribuera certainement à réduire la mortalité liée au tabagisme en Côte d’Ivoire cause de 5.000 décès par an sur les dix prochaines années.