COMMEMORATION DU CINQUANTENAIRE DE LA BCEAO: LE DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT AU SYMPOSIUM DE CLOTURE

Le Chef de l’Etat, SEM Alassane Ouattara a pris part, le mardi 6 novembre, au symposium entrant dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de la BECEAO. A cette occasion, le Président Alassane Ouattara a dit noter avec satisfaction que ce symposium ait été placé sous le sceau de l’excellence et de la réflexion prospective. Selon lui, le choix du thème central, à savoir : « intégration monétaire et mutations du système financier international : défis et perspectives », est révélateur d’une prise de conscience sur la nécessité d’inscrire l’action de la BCEAO, dans une dynamique d’évolution et d’adaptation, en adéquation avec les exigences de la finance et de l’actualité économique mondiale. Ci-dessous l’intégralité de son discours:

(...)Mesdames et Messieurs,


Je voudrais, pour commencer adresser mes sincères remerciements à Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal pour l’hospitalité particulièrement africaine et les délicates attentions qui nous ont été réservées depuis notre arrivée à Dakar.

Monsieur le Président et cher frère, je voudrais aussi vous remercier pour votre aimable invitation à venir participer au cinquantenaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. C’est toujours pour moi, une joie de me retrouver ici, chez moi, à Dakar !

Je remercie chaleureusement Monsieur le Gouverneur de la BCEAO,Tiémoko Koné, de m’avoir fait l’honneur de m’inviter, pour présider cette double cérémonie de clôture du symposium du cinquantenaire de la BCEAO et de remise au lauréat les symboles du Prix Abdoulaye FADIGA pour la promotion de la recherche économique, dénommé «spécial cinquantenaire de la BCEAO».

Je note avec satisfaction que ce Symposium organisé à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire de la BCEAO a été placé sous le sceau de l’excellence et de la réflexion prospective. Le choix du thème central, à savoir : « intégration monétaire et mutations du système financier international : défis et perspectives », est révélateur d’une prise de conscience sur la nécessité d’inscrire l’action de la BCEAO, dans une dynamique d’évolution et d’adaptation, en adéquation avec les exigences de la finance et de l’actualité économique mondiale.



C’est donc avec beaucoup d’attente que j’ai accueilli l’organisation réflexions sur cet important thème, avec pour acteurs les membres de cette auguste Assemblée, constituée d’anciens dirigeants de la Banque Centrale, de banquiers centraux, de spécialistes de la finance, de chercheurs, d’universitaires et de décideurs de haut niveau. Il ressort de vos échanges des conclusions pertinentes sur les défis et les perspectives de la conduite de la politique monétaire dans les unions monétaires, de la supervision et de la régulation du système financier, ainsi que du financement de l’économie.



Vos réflexions ont débouché sur des recommandations fortes, qui pourraient inspirer l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. J’en ai noté trois en particulier :

la première a trait à la nécessité de renforcer la solidarité et la discipline au sein des Unions monétaires, en vue d’en
consolider les bases et renforcer leur viabilité ;

la deuxième concerne les mesures requises pour l’approfondissement et la structuration des marchés financiers, en particulier dans les pays en développement et émergents, afin de satisfaire les importants besoins de financement de ces économies ;

enfin, la dernière est relative à la nécessité de la préservation de la stabilité financière, afin d’accroître la résilience des économies aux chocs exogènes et aux effets de contagion et les protéger aussi des crises économiques et financières qui sont désormais récurrentes.


J’’invite donc les organes et institutions de l’Union à s’inspirer des recommandations de ce Symposium, en vue d’identifier les mesures susceptibles de renforcer l’UMOA et d’en faire une Zone de progrès et de prospérité.


Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Pour ce qui du second axe de mon intervention sur le Prix Abdoulaye FADIGA pour la promotion de la recherche économique, il convient de rappeler que cette distinction vise à promouvoir et à renforcer la recherche économique dans l’UEMOA, en récompensant de jeunes chercheurs dont les travaux apportent un éclairage sur la politique monétaire ou en général, les politiques économiques des pays membres de notre Union.

Ainsi, le Prix Abdoulaye FADIGA permet de favoriser l’émergence de travaux de recherche de qualité sur la formulation et la mise en œuvre de politiques économiques pertinentes pour le développement des Etats.
Il permet également une meilleure adéquation entre les thèmes de recherche, les évolutions économiques et les besoins opérationnels des décideurs.


Par ailleurs, le Prix Abdoulaye FADIGA a pour vocation de constituer un cadre d’émulation pour les chercheurs, afin d’améliorer de façon significative la production scientifique sur les économies des pays de l’Union.


A ce titre, en tant que manifestation d’une coopération dynamique entre la Banque Centrale et le monde de la recherche, le prix Abdoulaye FADIGA constitue une grande opportunité pour les jeunes enseignants et chercheurs de faire connaître leurs travaux et de bénéficier de financement pour
leurs activités de recherche.


Excellence Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Gouverneur,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,

Le choix de la dénomination de ce Prix, qui a été guidé par le souci d’honorer la mémoire du premier Gouverneur de la Banque Centrale, décédé le 11 octobre 1988, après 14 ans de bons et loyaux services à la BCEAO, constitue une importante marque de reconnaissance de l’institution que vous dirigez.


Ce grand homme a, en effet, profondément marqué la vie de la Banque Centrale à travers des actions menées, notamment dans le cadre de l’africanisation de son personnel, le transfert de son Siège à Dakar, l’édification d’une culture d’entreprise faite de rigueur, de discipline et de professionnalisme.


Le Gouverneur FADIGA a également mis en œuvre la réforme de l’UMOA de 1975 et engagé la Banque Centrale sur la voie d’une régulation monétaire prenant davantage en compte les évolutions macroéconomiques des Etats membres de l’Union ainsi que leurs ambitions de développement économique. A titre personnel, j’ai eu l’honneur de travailler aux côtés du Gouverneur FADIGA, en tant que Directeur des Etudes, Conseiller Spécial et Vice-Gouverneur, avant de lui succéder au poste de Gouverneur de la Banque Centrale, le 22 décembre 1988.


J’ai connu un homme exceptionnel intègre, un banquier émérite, un leader d’exception, profondément attaché à l’intégration économique et monétaire des pays de l’UMOA et à la défense du franc CFA. Le Gouverneur FADIGA était également un homme d’une simplicité et d’une humilité légendaires, qui avait placé les relations humaines au tout premier plan.


Parallèlement aux nombreux défis qu’il a su relever avec panache et ténacité, il a inscrit au cœur de son action la promotion d’une élite africaine de qualité, formée suivant les meilleurs standards
internationaux.


La création du Centre Ouest Africain de Formation et d’Etudes Bancaires (COFEB), le 3 octobre 1977, s’inscrit dans ce cadre. De la première promotion (1977-1979) à la trente-quatrième promotion (2011-2012), le COFEB a formé, au titre du cycle long, 1 449 cadres pour la BCEAO, les autres banques centrales, les administrations publiques nationales, les banques et
établissements financiers et d’autres structures privées.


La BCEAO peut être fière aujourd’hui de compter parmi les plus hauts Dirigeants des Administrations économiques et financières des Etats membres de l’Union, des cadres formés au COFEB. A cet égard, je voudrais féliciter la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour la continuité et le renforcement des axes majeurs de développement tracés par le Gouverneur Abdoulaye FADIGA et surtout pour la marque de reconnaissance dont elle fait preuve, en lui dédiant le Prix pour la promotion de la recherche économique.


Honorables invités,
Mesdames et Messieurs
Je voudrais pour terminer, adresser mes vives félicitations aux
Lauréats du Prix Abdoulaye FADIGA, spécial cinquantenaire de la BCEAO, et du Prix Spécial du Gouverneur, pour leurs travaux remarquables.Je vous encourage à vous inspirer des valeurs prônées par le Gouverneur FADIGA, pour maintenir cet élan de recherche de l’excellence.J’adresse également mes vifs encouragements aux autres candidats et leur souhaite une bonne chance pour les prochaines éditions.

Honorables invités,
Mesdames et Messieurs
Je déclare clos les travaux du symposium du cinquantenaire de la BCEAO, en réitérant mes remerciements à tous.
Je vous remercie.