RECONCILIATION NATIONALE : M. DOUDOU DIENE REAFFIRME LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, M. Gnénéma COULIBALY a reçu en audience l’Expert indépendant des Nations Unies, M. Doudou Diène, à son cabinet au Plateau, le vendredi 28 septembre 2012. M. Gnénéma COULIBALY a déclaré que cette rencontre a servi à faire le tour de la question des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. C’est en ce sens qu’il a réaffirmé à son hôte, l’engagement du gouvernement ivoirien à accompagner l’expert onusien dans sa mission en Côte d’Ivoire.

Ce dernier a fait le point de l’évolution de son séjour et a invité les ivoiriens à ne pas se laisser entraîner dans les jugements rapides, mais plutôt à se concentrer sur les actions à mener, car, dit-il, « il faut replacer la crise ivoirienne dans la longue durée. Elle est longue dans son histoire. Elle sera longue dans la manière dont les problèmes seront résolus. »

C’est dans ce cadre qu’il inscrit sa mission qui est de faire en sorte que le soutien de la communauté internationale ne se démobilise pas, même si, précise-t-il, « il appartient au peuple ivoirien, à ses autorités, de trouver les réponses à cette crise profonde et complexe».

Lire à la suite, l’intégralité de la déclaration de M. Doudou Diène à sa sortie d’audience :

« C’est ma deuxième visite en Côte d’Ivoire après le renouvellement de mon mandat pour un an. Je suis revenu en Côte d’Ivoire avec des convictions fortes. La première, c’est une plus grande prise de conscience de la profondeur et de la complexité de la crise ivoirienne. La deuxième est la nécessité pour la communauté internationale de continuer à soutenir le peuple et les autorités ivoiriennes pour trouver eux-mêmes leurs réponses. C’est dans ce domaine que se situe mon mandat, la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire.


Donc, je suis revenu pour faire le point de la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Evidemment, mon premier interlocuteur, c’est le ministre, qui m’a donné des informations très précises sur ce qui est en train d’être fait. J’ai aussi rencontré d’autres acteurs importants. Les chefs traditionnels et religieux à Divo parce que leur rôle est absolument fondamental dans la longue durée, parce qu’il faut replacer la crise ivoirienne dans la longue durée. Elle est longue dans son histoire. Elle sera longue dans la manière dont les problèmes seront résolus.



J’ai pu recueillir dans ma rencontre avec les chefs traditionnels et religieux, leur point de vue sur la longue crise et ce qu’ils vont faire aussi pour l’avenir et pour la réconciliation. Enfin, j’ai commencé à visiter le pays profonds. Pour rencontrer les autorités locales, voir comment l’Etat reprend son espace régalien ; justice, sécurité, infrastructures sociales et économiques. J’ai recueilli toutes les données.
J’ai visité enfin les détenus parce que c’est mon mandat aussi de vérifier que les détenus bénéficient aussi de droits fondamentaux auxquels ils ont droit. Les conditions de détention, etc.


je vais continuer ma visite à partir d’aujourd’hui avec les autorités nationales et participer à la réunion de la Commission africaine des droits de l’Homme à Yamoussoukro. J’ajouterai que dans le cadre de mon mandat des droits de l’Homme, j’ai rencontré le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation.


La Côte d’Ivoire a vécu une histoire longue et profondément traumatisante. C’est plus de dix d’une crise profonde qui a déstructuré la société d’une manière profonde. Mais également qui a touché les consciences. Et comme je le disais aux chefs traditionnels, il n y a pas un ivoirien qui n’a pas été interpellé dans sa conscience tous les jours. Donc, nous sommes dans une affaire qui s’inscrit dans la longue durée.


Dans cette longue durée, il faut éviter les jugements rapides. Ce qu’il faut faire, c’est de constater les données, quels sont les enjeux, les problèmes, qu’est ce qui est fait et qu’est ce qui peut être fait. Et contribuer à ce qui est en train d’être fait parce qu’en dernière analyse, il appartient au peuple ivoirien, à ses autorités, de trouver les réponses, mais il faut inscrire tout cela dans le temps long, mais faire en sorte que le soutien de la communauté internationale ne se démobilise pas et c’est dans ce cadre que je m’inscris. »