FINANCEMENT DU PROGRAMME NATIONAL D’INVESTISSEMENT AGRICOLE: L’ETAT IVOIRIEN VEUT MOBILISER 2000 MILLIARDS FCFA AUPRES DU SECTEUR PRIVE

Le Gouvernement ivoirien est à la recherche de 2000 milliards de FCFA auprès du secteur privé pour le financement de l’agriculture à travers le Programme national d’investissement agricole(PNIA). C’est dans ce cadre qu’une table ronde de mobilisation des ressources, doublée d’une réunion de l’initiative du G8 pour la sécurité alimentaire est organisée du 12 au 13 septembre, à l’Hôtel Ivoire. La cérémonie officielle d’ouverture de cette rencontre qui s’est tenue ce 12 septembre a été présidée par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, représentant le Chef de l’Etat, SEM, Alassane Ouattara. En présence de plusieurs membres du Gouvernement, des représentants des partenaires techniques et financiers et des professionnels du secteur, le représentant du Président de la République, a au nom de celui-ci, souligné que l’Etat va consacrer 10% de son budget au secteur agricole qui, a-t-il dit, doit assurer la sécurité alimentaire.

Pour M. Daniel Kablan Duncan, a estimé que le PNIA constitue la nouvelle stratégie pour relancer la dynamique des investissements agricoles à travers les secteurs public et privé. Se réjouissant de l’éligibilité de la Côte d’Ivoire à la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition initiée par le G8, l’ancien Premier ministre a encouragé les partenaires du secteur privé à investir massivement dans le secteur agricole auquel, a-t-il fait savoir que 10% du budget national allait être consacré conformément aux engagements pris en 2003 à Maputo.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Sangafowa, au nom de ses collègues des Ressources Animales et Halieutiques, des Eaux et Forêts, de la Santé et de la lutte contre le Sida, de l’Environnement et du Développement durable, a salué la forte mobilisation des acteurs du secteur privé et des organisations professionnelles agricoles à la table ronde de mobilisation des ressources pour le financement du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA).
Selon ses explications, le PNIA qui « reflète les besoins et les priorités nationales du secteur agricole », est une réponse aux déficits d’investissements de gouvernance dans ce domaine depuis plusieurs années. A cet effet, il a signifié que l’objectif général du PNIA vise une croissance agricole de 8,9% pour assurer la sécurité alimentaire en côte d’Ivoire et contribuer significativement à celle de la sous-région. Toujours d’après le ministre de l’Agriculture, le PNIA vise une réduction de la pauvreté de 50% à 16% d’ici l’horizon 2020, et la création de nombreux emplois, notamment pour les jeunes.
Au nom des partenaires techniques et financiers, le représentant de la FAO a souligné que le PNIA permettra de transformer les petites productions familiales en de véritables PME agricoles par des pratiques culturales innovantes et un financement approprié. Le représentant de l’Union Européenne a quant à lui, justifié le choix de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition par le fait que le pays présente de nombreux atouts dans le domaine agricole qui peuvent en faire un pôle de production pour la sous-région. En plus, il a affirmé qu’il s’agissait d’un message de confiance de l’UE envoyé aux autorités ivoiriennes.

De son côté la CEDEAO, par la voix du commissaire à l’Agriculture et à l’Eau, Marc Atouga, tout en saluant le leadership du Chef de l’Etat dans la conduite des affaires sous-régionales, a appelé à une intégration des politiques agricoles pour répondre à la demande alimentaire croissante de la population et à la croissance économique. « Il est possible de mieux faire », a-t-il soutenu.


Le PNIA 2010-2015 de la Côte d’Ivoire découle du Plan Directeur de Développement Agricole 1992-2015 (PDDA) et du Document de Stratégie de Relance du Développement et de Réduction de la Pauvreté 2009-2013 (DSRP). Ce plan directeur a servi de base à la préparation du DSRP, qui a été approuvé en janvier 2009 et dont le troisième axe porte sur « la création d’emplois et de richesses par le soutien au monde rural et la promotion du secteur privé comme moteur de la croissance ».