AU TERME DE SA VISITE, LE PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE ANNONCE LA TENUE EN COTE D’UNE REUNION CONSACREE AUX CONDITIONS DE MOBILISATION ET D’UTILISATION DES FONDS ALLOUES AUX PAYS PAUVRES

Le Président de la Banque mondiale, l’américain, Jim Yong Kim a mis fin à sa visite officielle de 48 heures en Côte d’Ivoire, le mercredi 05 septembre 2012. Lors d’une conférence de presse au GATL à Port-Bouët avant son départ, il a annoncé la tenue d’une des plus importantes réunions de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. C’est la première fois que cette réunion qui statue sur les conditions de mobilisation et d’utilisation des fonds alloués aux pays pauvres, va être délocalisée en dehors de Washington, a noté M. Jim Yong Kim.

Ce qui est d’une importance capitale pour le pays, s’est-il réjouit. Il justifie cette initiative par la satisfaction qu’il a eue après cette mission en Côte d’Ivoire. Notamment après avoir observé d’une part, la volonté des jeunes ex-combattants à se former pour accéder à un emploi. D’autre part, au regard de l’importance du partenariat public-privé engagé par les autorités ivoiriennes, et qu’il encourage vivement. En outre, il a appelé les pouvoirs publics à construire la Côte d’Ivoire avec les femmes du pays, sans qui, le développement du pays ne peut se faire. Car, il s’est dit très impressionné par le dynamisme des femmes ivoiriennes après avoir rencontré des groupes de femmes.



A propos de la sortie de crise, le président de la Banque mondiale a appelé les ivoiriens à tourner le dos aux situations de conflits. Car pour lui, « aucun pays ne peut viser la paix durable sans dialogue politique, sans que les citoyens de ce pays se parlent. » Il considère la diversité culturelle de la Côte d’Ivoire comme une richesse sur laquelle les ivoiriens doivent s’appuyer pour se parler et aller vers la prospérité. Une prospérité marquée par l’ambition du Chef de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergeant à l’horizon 2020.



M. Jim Yong Kim s’est dit être extrêmement encouragé par cette vision du Président Alassane Ouattara qu’il juge très ambitieuse. Soulignant au passage sa conviction pour l’avenir de la nation ivoirienne. « Les dividendes économiques de la paix sont énormes pour la Côte d’Ivoire, mais les coûts de la guerre sont extrêmement importants. Nous sommes convaincus que si le pays tourne définitivement le dos aux situations de conflits, l’avenir sera radieux pour ce pays. Les ivoiriens connaitront tous ensemble la prospérité. », a-t-il déclaré. Le ministre d’Etat, ministre de l’Industrie, M. Dosso Moussa et le ministre de l’Economie et des Finances, M. Diby Koffi ont pris part à cette conférence de presse, avant de raccompagner le Président de la Banque mondiale à son avion.


Lire l’intégralité de l’interview de M. Jim Yong Kim.

Propos liminaires :
« Je suis très heureux d’être en Côte d’Ivoire. J’ai eu des réunions extrêmement intéressantes et je suis heureux de cette visite. J’ai beaucoup échangé avec les ivoiriens sur la crise qu’a connu ce pays. Je sens que les ivoiriens sont prêts à tourner le dos au conflit. La Côte d’Ivoire a la chance d’avoir des citoyens de premier plan, un leadership de premier plan. Nous apprécions beaucoup le leadership du Président Alassane Ouattara.


Dans mes rencontres avec les jeunes, j’ai été surtout marqué par le fait qu’ils voulaient être formés, qu’ils voulaient retournés sur les bancs, renforcer leur éducation pour avoir un emploi. En discutant avec un ex-combattant hier, j’ai été touché par son plaidoyer. Il veut être formé. Il veut un emploi ; pas seulement pour lui, mais aussi pour ses frères, pour ses sœurs, pour ses amis ; qui aujourd’hui ne sont pas encore traités dans le cadre de ces projets [de réinsertion, ndlr]; pour tourner définitivement le dos au conflit. C’est ce que je retiens de la visite avec les jeunes hier.


J’ai été très impressionné par les échanges que j’ai eus avec un groupe de femmes leaders de Côte d’Ivoire. Je suis convaincu en sortant de cette rencontre, que la Côte d’Ivoire ne pourra pas se développer sans l’apport de ses femmes. La Côte d’Ivoire doit impliquer ses femmes dans son développement. La Côte d’Ivoire doit laisser les femmes jouer leur rôle, pour aller vers la prospérité. C’est un message important qui est ressorti de ces échanges, hier avec les femmes.


Je viens juste de faire la visite d’agro-parc, un complexe industriel. J’y ai vu effectivement que le partenariat fort entre le public et le secteur privé est la voie à suivre. La Côte d’Ivoire doit renforcer ce partenariat et je suis sûr que cela portera ces fruits.


J’ai été tellement impressionné par ma visite, que je suis prêt à annoncer aujourd’hui, de façon très officielle, que la Banque mondiale tiendra une de ces réunions les plus importantes, la prochaine fois, ici en Côte d’Ivoire. C’est la première fois que cette réunion est délocalisée en dehors de Washington. C’est une réunion qui va statuer sur les conditions de mobilisation et d’utilisation de fonds pour les pays les plus pauvres. Donc c’est une date importante. C’est une réunion importante pour la Côte d’Ivoire, et pour l’ensemble des pays qui bénéficient des ressources de la Banque mondiale.


Question : Monsieur le président de la Banque mondiale, vous arrivez en Côte d’Ivoire au moment où le dialogue entre la classe politique semble être en panne. Est-ce que vous avez eu à échanger avec les formations politiques et qu’est ce qu’elles vous ont dit ?


Nous avons surtout échangé sur des questions économiques, mais je veux être très clair. Aucun pays ne peut viser la paix durable sans dialogue politique, sans que les citoyens de ce pays se parlent. La Côte d’Ivoire est un pays très diversifié et cette diversité fait sa richesse. Les ivoiriens doivent se parler, c’est comme ça qu’ils pourront tourner le dos définitivement aux situations de conflit.



Question : Dans le programme du président de la Banque mondiale, il y avait un certain nombre de visite. La visite des travaux réalisés par le projet d’urgence urbain financé par la Banque mondiale.

Il y avait aussi le CNRA. Cette visite n’a pas eu lieu, je voudrais savoir s’il y a eu un problème ?


Oui, c’était une visite qui était prévue, mais mon calendrier était extrêmement chargé. Mais la prochaine fois que je serais en Côte d’Ivoire, je visiterai les réalisations de ces deux projets que vous avez mentionnés.


Question : Le Président de la république, SEM Alassane Ouattara ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergeant à l’horizon 2020. Est-ce que le président de la banque mondiale peut donner son opinion sur cette ambition ?


Nous sommes extrêmement encouragés par la vision très ambitieuse du Président de la république. Une croissance à deux chiffres dès 2014, et l’émergence dès 2020. La Côte d’Ivoire représente à elle seule, 40% de l’économie de la sous-région. La Côte d’Ivoire avait des centres de recherches et des centres d’excellences par le passé. La Côte d’Ivoire avait une économie extrêmement prospère. Tout ceci a été affaibli, presque anéanti suite aux séries de crises qu’a connues le pays.


Nous sommes extrêmement convaincus que les dividendes économiques de la paix sont énormes pour la Côte d’Ivoire, mais les coûts de la guerre sont extrêmement importants. Nous sommes convaincus que si le pays tourne définitivement le dos aux situations de conflits, l’avenir sera radieux pour ce pays. Les ivoiriens connaitront tous ensemble la prospérité.
Merci beaucoup aux ivoiriens et encore merci pour votre accueil et votre hospitalité.