DISCOURS DU PREMIER MINISTRE GUILLAUME SORO

Le Premier ministre Guillaume Soro a ouvert le vendredi 15 février 2008 à Grand-Bassam, les travaux d’un séminaire des femmes des partis politiques signataires des accords de paix inter ivoiriens. Le séminaire était organisé autour du thème \"Place et rôle des femmes dans la mise en œuvre des Accords politiques de Ouagadougou\".

Monsieur le représentant du Président de la République,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Messieurs les Présidents et Responsables des forces politiques signataires des accords de paix inter-ivoiriens,

Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire général des nations Unies,

Monsieur le Représentant spécial du Facilitateur,

Monsieur le Préfet du Département de Grand Bassam,

Monsieur le Président du Conseil général,

Monsieur le Maire,

Mesdames les Présidentes des Organisations féminines des forces politiques signataires des accords de paix inter-ivoiriens,

Mesdames les délégués des forces politiques participant au présent séminaire,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,



Le 09 novembre 2007, à l’issue d’un vaste mouvement de concertation avec les différentes forces politiques de notre pays, au plus haut niveau de leurs états major respectifs, j’ai solennellement lancé un appel aux femmes militantes des organisations spécialisées qui leur sont dédiées.


Un appel auquel ces femmes politiques ont bien voulu répondre, de façon franche et sincère, depuis plusieurs mois déjà. J’en veux pour preuve, le magnifique et mémorable Arbre de Noel qu’elles ont organisé, avec mon cabinet, en faveur des enfants déshérités de notre pays.


Cette réaction prompte et massive nous vaut la cérémonie qu’accueille aujourd’hui la cité historique de grand Bassam ; cité des N’Zima et des Abouré, où nos mère pionnières de la lutte pour l’indépendance de notre nation ont versé larmes et sang, lors de la marche historique sur les geôles coloniales.



Tout cela me semble de bon augure et dans l’air du temps. Le temps de la réconciliation et de la reconstruction nationale. Le temps de la renaissance de notre nation. Puisque, aussi bien, l’importante action inaugurée en ce jour, s’inscrit en droite ligne de l’esprit et de la lettre de l’Accord politique de Ouagadougou.



Mais avant de situer les enjeux de ces assises, souffrez qu’à titre de rappel, je ravive dans mémoires, les principes chargés de conduire le temps de cette ultime transition.



- Tout d’abord, l’esprit de l’Accord Politique de Ouagadougou est de nous sortir de la logique de l’affrontement, de l’adversité permanente et de nous inscrire dans le partenariat pour la paix.

- Ensuite, le Gouvernement a une mission principale : résoudre définitivement la crise politique que vit notre pays

- Enfin, et pour ce faire, trois objectifs majeurs sont assignés au gouvernement :



1-Le premier objectif, c’est la résolution de l’épineux problème de l’identification générale de la population.

2- Le deuxième objectif, c’est la réunification du pays.

3-Le troisième objectif, c’est l’organisation d’élections justes, transparentes et ouvertes à tous les citoyens.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,



Dans la mise en œuvre du programme de sortie de crise, nous avons engrangé de nombreux acquis, parfois au forceps. Et dans ce processus, notre conviction est qu’un travail collectif est nécessaire pour trouver l’équilibre réaliste des intérêts, sur lequel seulement peut se fonder une paix durable.
Aussi, la question à laquelle je souhaite que les femmes tentent d’apporter une réponse collective, à l’occasion de ce séminaire, est la suivante :



Quelle part active les femmes peuvent-elles prendre à la réalisation de ces trois objectifs stratégiques ?

Question important. Question intéressante. Question, en tout état de cause, extrêmement urgente.
Mesdames les déléguées,
Pour apporter votre contribution à la recherche de réponses à cette problématique, vous avez accepté de vous mettre au vert depuis hier jeudi.



Même la fête de Saint valentin qui, comme nous le savons tous, est très chère au cœur des femmes, ne vous a pas dissuadées de quitter vos conjoints pour venir nous mettre au chevet de la côte d’Ivoire.
Conscient du sacrifice ainsi consenti par vous, j’ai tenu à faire organiser, à votre intention, une soirée récréative. Des roses vous seront également offertes tout à l’heure. Je suis devenu ainsi, pour la circonstance, votre Valentin.



J’attends de vous que, tout en restant fideles aux idéaux de vos partis respectifs, vous vous mettiez ensemble pour mener la réflexion, en vue de proposer, conformément aux termes de référence, des actions claires et efficaces au Gouvernement. Ces propositions devront porter des fruits visibles et des résultats mesurables, à très cours terme.

A cet effet, toute une équipe de ministres, de proches collaborateurs, d’experts et de personnes ressources, a gracieusement accepté de se mobiliser à nos cotés, dans l’intention exclusive d’assurer la facilitation du processus de gestation de vos idées. Vos idées pour la paix. Vos idées pour la réconciliation dans notre pays.



Mais par delà les travaux proprement dits, je souhaite également que les trois jours que vous passerez ensemble contribuent à renforcer les liens de fraternité et de solidarité entre vous. A cet effet, j’ai eu des échos très encourageants de la soirée récréative qui vous a réunies hier soir, et qui augure d’un esprit d’ouverture et de franche camaraderie durant ce séminaire.



Mesdames et Messieurs,

Si j’ai tenu à ne m’adresser, pour cette première série de séminaires, qu’à des mouvements et organisations à caractère strictement politique, c’est certes pour mieux en distinguer le champ d’action, mais surtout pour mettre clairement en exergue la contribution attendue de la société civile. Ainsi comme suite à l’une de mes promesses de prise de fonction, j’en appellerai très bientôt aux organisations de la société civile ivoirienne, afin qu’elles jouent le rôle de sentinelle, dans le schéma actuel de transition et de sortie de crise.



Tout ceci, pour réaffirmer notre détermination à tourner définitivement la page de la crise, à créer un climat d’apaisement et de confiance retrouvée, dont dépend la réalisation concrète des actions liées à l’identification, au recensement électoral et à l’organisation d’élections véritablement démocratiques dans notre pays.



Nous sommes conscients de la délicatesse de cette tâche, et des difficultés qui ne manqueront pas d’émailler le processus. Mais, comme l’a dit John Fitzgerald Kennedy, Un homme fait ce qu’il a à faire, malgré les conséquences sur sa vie, les obstacles, les dangers et la pression. C’est la base de toute morale humaine. Et quand il dur d’avancer, ce sont les durs qui avancent.

Pour achever mon propos, je voudrais rassurer, encore une fois, les uns et les autres, sur la dimension nationale et gouvernementale de cette démarche engagée en direction des femmes et des jeunesses des parties politiques.



Je me tourne particulièrement vers vous, Messieurs les Présidents et Responsables des partis politiques, pour vous dire combien je me réjouis de votre participation à la présente cérémonie. Je saisi cette opportunité pour vous réaffirmer que cette collaboration, voulue avec les jeunes et les femmes qui se réclament de vous, ne souffre d’aucune arrière-pensée politicienne, ni d’aucune velléité de récupération ou d’embrigadement des forces politiques et sociales de notre chère Côte d’Ivoire.



Enfin, je tiens à exprimer ma gratitude aux membres du Gouvernement et à toutes les personnes ressources de ce séminaire, pour leur disponibilité et leur engagement.



Je ne saurai oublier d’adresser mes plus vifs remerciements à toutes les personnalités ici présentes, qui ont accepté de répondre favorablement à notre invitation, devenant ainsi les témoins privilégiés de la naissance d’une plate forme de collaboration à la mise en œuvre de l’Accord Politique de Ouagadougou.



Merci à toutes les femmes, militantes des différents partis politiques, qui rehaussent cette cérémonie par le charme de leur présence et leur chaleur toute maternelle.



En souhaitant plein succès aux travaux, je déclare ouvert le séminaire des organisations des forces politiques signataire des accords de paix inter-ivoiriens, sur le thème de « la place et le rôle des femmes de Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de l’Accord Politique de Ouagadougou ».
Je vous remercie./-