POURSUITE JUDICIAIRE DES MILITAIRES: LE TRIBUNAL MILITAIRE ANNONCE LE DEGEL DES AVOIRS DES SOLDATS INCULPES ET LA LEVEE DE LA SUSPENSION DE LEURS SOLDES

Le commissaire du Gouvernement, Ange Kessi était face à la presse le vendredi 13 juillet, à son cabinet, au tribunal militaire, pour faire le point des procédures judiciaires engagées contre des militaires depuis la crise postélectorale. Le magistrat militaire a annoncé, à cette occasion, le dégel des avoirs des soldats concernés ainsi que la levée de la suspension de leurs soldes qu’ils ne percevront plus que de moitié jusqu’à ce que les procédures engagées à leur encontre aient abouti. Pour le commissaire du gouvernement qui a dévoilé cette nouvelle, cette mesure est d’ordre humanitaire pour permettre aux familles de ces soldats de vivre décemment.

Il a expliqué les motifs de cette mesure, en soulignant que c’est le Chef de l’Etat, en sa qualité de ministre de la Défense qui a pris une telle initiative après le compte rendu que lui a fait le parquet militaire qui n’ a plus jugé opportun de maintenir les mesures conservatoires qu’il avait requises dans le cadre de ses enquêtes. Toutefois, il a clarifié que cette mesure ne concerne pas les soldats en fuite et qui font l’objet de mandats d’arrêts.

L’officier supérieur de la marine, a fait par ailleurs, état de l’inculpation par le juge d’instruction militaire, pour attentat contre la Sureté de l’Etat, de deux officiers, le lieutenant colonel Gnatoa Kate, le lieutenant Nzue et deux sous-officiers, le sergent Brou Serge et le sergent Zogbo Guero Benoit.
« Tous ces éléments ont reconnu au cours de leur audition, les faits d’atteinte à la sureté de l’Etat qui leur sont reprochés c’est à dire la préparation en vue de l’exécution d’un complot visant à renverser les institutions en place », précise-t-il. Aussi a-t-il ajouté que l’information judiciaire est en cours pour déterminer les responsabilités et conduire les auteurs devant le tribunal militaire pour être jugé.

Aux soldats qui sont encore à l’extérieur, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire a lancé un appel au retour en les rassurant que rien ne leur sera fait. Toutefois, il a tenu à les mettre en garde contre toute action de déstabilisation et d’incitation au découragement de ceux qui voudraient revenir au pays.

Au total, Ange Kessy a révélé qu’au total 280 militaires et assimilés font l’objet de poursuites judiciaires pour plusieurs raisons dont d’autres dans le cadre des événement post crise et les autres pour attentat contre la sureté de l’Etat, racket, escroquerie au concours, infractions contre les personnes et violations graves contre les droits humains.