CEREMONIE OFFICIELLE DE LA FETE DU TRAVAIL: LE DISCOURS DU PREMIER MINISTRE

Le Premier Ministre Jeannot Kouadio-Ahousssou a présidé la cérémonie officielle de la fête du travail le 1er mai à Primature. Le Chef du Gouvernement a expliqué c’est en tant que mandataire du Président de la République qui lui a confié la responsabilité d’être l’interlocuteur privilégié des travailleurs qu’il a présidé cette cérémonie officielle à laquelle ont été conviés plusieurs présidents d’institutions, des membres du Gouvernement et les centrales syndicales. Dans son discours, le Premier Ministre a invité les travailleurs à une trêve sociale pour garantir un climat social apaisé propice à la reconstruction du pays.

Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions de la République ;

➢ Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

➢ Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales, du Patronat et des Chambres consulaires ;

➢ Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux des Centrales Syndicales ;

➢ Chers frères et sœurs travailleurs de Côte d’Ivoire ;

➢ Mesdames et Messieurs ;

➢ Chers amis de la presse,
C’est pour moi un véritable honneur et un immense privilège de m’adresser aux travailleurs de Côte d’Ivoire à l’occasion de la fête du travail du 1er mai 2012.
Monsieur le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA, m’a fait l’honneur de me confier la responsabilité d’être désormais avec le Gouvernement, les interlocuteurs privilégiés des travailleurs. C’est donc à ce titre que je vous accueille ce matin pour célébrer avec vous les valeurs du travail et de l’effort.




Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La fête du travail, cette année, revêt un caractère spécial, dans la mesure où notre pays sort d’une grave et profonde crise post-électorale, durement ressentie par les populations et particulièrement les travailleurs. Les conséquences de cette crise sont, en effet, multiples sur le monde du travail.



La destruction des moyens de production, la fermeture et la délocalisation d’entreprises, la détérioration des conditions de travail, la perte massive des emplois et l’accroissement du chômage surtout des jeunes, en sont les regrettables illustrations.




Mesdames et Messieurs, chers syndicalistes,
La raison d’être du travail consiste à créer de la richesse pour tous. C’est pourquoi, la situation des travailleurs constitue une préoccupation majeure pour le Gouvernement.
Depuis son accession à la tête de l’Etat, le Président Alassane OUATTARA fait de la relance économique et de la promotion de l’emploi les grandes priorités dans son programme de Gouvernement.
D’importantes ressources ont été engagées notamment dans les secteurs de l’eau, de l’électricité, des infrastructures, de la santé et de la salubrité.



Face à l’ampleur des défis à relever, le dialogue social avec les travailleurs pour un climat social apaisé, est une des conditions du succès du processus de reconstruction de notre pays.
Cet objectif, légitime, ne peut assurément se réaliser que par les efforts conjugués des pouvoirs publics et des partenaires sociaux, dans une confiance sans équivoque.



Le patronat et les syndicats doivent légitimement entrer dans un dialogue, dans un esprit coopératif pour concilier la recherche de la compétitivité et l’amélioration des conditions de vie et de travail.
Des réformes ont été réalisées, d’autres sont initiées, toujours avec le souci d’assurer une meilleure protection des travailleurs ainsi que la prévention des déséquilibres sociaux.





Chers travailleurs de Côte d’Ivoire,
Vous avez bien voulu faire connaître au Gouvernement certaines de vos préoccupations. Celles-ci concer-nent la sécurité des personnes et des biens, la relance économique, la cherté de la vie, les droits et la promotion de la femme, l’emploi des jeunes. Elles méritent, pour leur résolution efficace et efficiente, la mise en commun des efforts au plan national et international.
C’est pourquoi, dans le cadre de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale, le Gouvernement a engagé un dialogue avec l’opposition politique.




La contribution de tous les fils et filles de ce pays, quelque soit leur appartenance politique est pour nous essentielle.
Nous entendons, dans cette même vision, lancer dans un proche délai, un dialogue constructif avec tous les acteurs du monde du travail que vous êtes, à travers l’organisation d’un forum social.
Il s’agira, dans cet espace d’échanges, de passer en revue les préoccupations essentielles des travailleurs en vue d’y apporter des solutions d’ensemble, à la fois réalistes et réalisables à court et moyen terme.




A titre d’exemple, ce forum de dialogue social devra passer en revue la question du traitement des employés du secteur privé, mais aussi et surtout des fonctionnaires, afin de réduire les inégalités et les écarts dans les salaires dans un esprit d’équité et de justice sociale.
D’ici là, je voudrais vous faire partager les progrès notables déjà enregistrés sur le front social depuis que le Gouvernement est au travail, après la crise postélectorale.
Pour la sécurité des personnes et des biens, des efforts réels ont été faits à travers la lutte contre le banditisme. Des forces spéciales ont été créées, dotées progressivement de moyens.
La lutte contre les coupeurs de route est un combat mené quotidiennement sans merci.





S’agissant de la relance économique, le retour de la paix et de la sécurité, les efforts inlassables d’assainissement des finances publiques et de lutte contre la corruption ont permis la reprise de la coopération économique et financière avec les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux.
Concernant la question de la cherté de la vie, le Gouvernement a déjà pris des mesures, après des visites de terrains, pour la réduction du coût des principaux produits de consommation courante. Le Ministre du Commerce poursuit les discussions avec les différents acteurs du secteur, pour une baisse générale des prix.




Sur le point de la promotion des droits de la femme, particulièrement la réduction de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR), il conviendrait de s’inscrire dans une dynamique globale d’allègement fiscal en vue, à la fois, de favoriser la compétitivité des entreprises et d’assurer la justice sociale.
Vous avez également sollicité la proclamation du 08 mars de chaque année, Journée Internationale de la Femme, comme jour férié, chômé et payé. Cette doléance fera l’objet d’un examen attentif par les Ministères en charge de l’Emploi, du Travail et de la Fonction Publique pour une réponse appropriée.




Quant à l’emploi des jeunes, vous souhaitez un programme d’aide à l’embauche. Le Gouvernement travaille ardemment avec nos partenaires au développement, afin de créer de meilleures conditions de promotion de l’emploi des jeunes.
La mise en œuvre des travaux à grande intensité de main-d’œuvre, la réforme du secteur de la sécurité permettront d’offrir du travail à un nombre important de nos jeunes frères.
D’autres points de revendications feront l’objet d’un examen approfondi avec les ministères techniques pour proposer des mesures idoines à soumettre au Gouvernement.




Ensemble, nous devons revitaliser le dialogue social par une communication dynamique et persuasive qui favorise la sérénité dans les échanges entre les partenaires sociaux et l’Etat, pour construire le progrès social.



Chers frères et sœurs travailleurs,
La Côte d’Ivoire est encore convalescente.
Si le droit de grève vous est légitimement reconnu, votre devoir de fils de ce pays vous commande la retenue, afin d’éviter de compromettre les efforts déployés par tous les ivoiriens pour parvenir à la relative normalité que nous connaissons en ce moment.
Dans cette perspective, il nous faut envisager la revue des engagements pris par le Gouvernement en 2009 et procéder au renouvellement du protocole d’accord portant trêve sociale.
Cette trêve que nous appelons de tous nos vœux, permettra de donner un souffle nouveau aux entreprises et d’attirer l’investissement dans notre pays.




Mesdames et Messieurs,
Chers amis travailleurs,
L’ambition du Président de la République de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, exige de grandes reformes. Il s’agit, entre autres, de :
- La finalisation de la révision du Code du Travail ;
- La mise en œuvre de mesures incitatives pour accompagner les entreprises ;
- L’amélioration du cadre juridique des affaires afin de rassurer les investisseurs ;
- La définition de critères objectifs, dans le cadre de la fixation des salaires dans le secteur public ;
- La modernisation de l’Administration Publique.
Toutes ces réformes seront indispensables. L’Etat s’emploiera à les faire aboutir. Toutefois, c’est par l’effectivité d’une conscience professionnelle affirmée, individuelle et collective que notre pays, la Côte d’Ivoire, pourra renouer avec la prospérité et assurer une politique sociale hardie au bénéfice de tous.
A cet égard, il importe de promouvoir et de développer la formation, surtout la formation continue, pour la valorisation des compétences en vue d’accroître la qualité des services et de répondre au mieux aux attentes des citoyens.




Je tiens à mettre un accent particulier sur l’Administration publique qui devra davantage prendre conscience de sa responsabilité et de son importance dans la société.
Le service public, en effet, expression juridique de la solidarité nationale, doit être un gage de cohésion sociale, de réconciliation et de paix durable, par l’égal accès et le traitement équitable des citoyens, dans la transparence, la prévenance et la dignité.
Le climat social au sein des entreprises, consécutif à l’amélio-ration des conditions pour un travail décent, doit permettre aux travailleurs de réaliser les objectifs de production, dont ils pourraient être en retour bénéficiaires.




La promotion de la croissance et du développement ne peut se faire sans l’existence d’un environnement de paix sociale. Dans ce contexte, la liberté syndicale, pour être constructive, doit s’accompagner de l’éthique de la responsabilité sociale envers les travailleurs et l’ensemble de la nation.
Aussi voudrais-je en appeler à l’engagement de tous pour un fonctionnement régulier des syndicats, dans le respect des règles juridiques et déontologiques, tout en évitant les querelles intestines et la confusion des genres par les activités préjudiciables à l’ordre public et à la paix sociale.




Mesdames et Messieurs,
Travailleurs de Côte d’Ivoire,
Votre mobilisation exceptionnelle pour ce 1er mai 2012 démontre à la face de la nation et du monde que la Côte d’Ivoire est au travail, ses forces vives engagées dans la défense de leurs droits, mais aussi déterminées à apporter une contribution dynamiques au déve-loppement national.
La raison d’être d’un Gouvernement, c’est de travailler pour le bien-être des populations et notamment des travailleurs. Car, c’est votre travail qui enrichit l’Etat ; c’est votre travail qui construit la nation ; c’est votre travail qui renforce la cohésion sociale et la paix.
La Côte d’Ivoire a aujourd’hui, plus que jamais, besoin de travailleurs au travail !



Le Gouvernement n’a aucun intérêt à vous maintenir dans les souffrances. Il entend agir pour l’épanouissement de ses populations. C’est vous, braves travailleurs de Côte d’Ivoire, notre raison d’être.
La Côte d’Ivoire nouvelle poursuit sa marche en avant. L’espoir est donc permis pour tous.




C’est avec une foi inébranlable en une Côte d’Ivoire réconciliée et habitée par les valeurs de l’Union, de la Discipline et du Travail que nous gagnerons le pari de faire de notre cher pays, sous la haute conduite du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, une nation forte, prospère et solidaire.

BONNE FETE DU TRAVAIL A TOUTES ET A TOUS !!!

Je vous remercie.