SITUATION SECURITAIRE: LE MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE L’INTERIEUR FAIT LE BILAN ET EXPOSE LES PERSPECTIVES

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, était l’invité de la tribune du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire(GEPCI) ce jeudi 19 avril 2012 à la salle des fêtes de l’hôtel Ivoire. L’intervention du ministre a porté sur « Le défi de la sécurité et les enjeux de la nouvelle politique de décentralisation ». À cette occasion le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur a fait le point de la situation sécuritaire et partager les perspectives de la Côte d’Ivoire en matière de sécurité et de décentralisation.

Une perspective déclinée au niveau sécuritaire en ces termes : « il nous faut construire un policier nouveau qui a un sens élevé de sa charge et de sa mission», a déclaré le ministre d’Etat. Avant d’ajouter que « notre mission est de garantir la liberté des citoyens à aller et venir sans aucune crainte. Les policiers sont là pour les aider, les protéger et non leur faire peur. Le policier est un régulateur social ». C’est dans ce sens d’ailleurs que « des efforts sont faits même si, nous en avons conscience, beaucoup reste à faire. Les défis sont nombreux, mais notre volonté et notre détermination sont très fortes », a-t-il précisé.

« La crise postélectorale a fortement désorganisé l’administration territoriale et affaibli le système sécuritaire », a-t-il concédé d’emblée. En témoigne le constat fait lors du premier rassemblement des policiers à l’école de police où seulement une vingtaine de directeurs étaient présents. Aussi la réorganisation et le renforcement des services de police ont-ils été les premiers chantiers ouverts par le ministère. Au bilan : la réhabilitation de 51 commissariats de police dont 30 à Abidjan ; la réhabilitation de 5 préfectures de police, 7 districts et 5 directions de police etc.

Le rétablissement de la mobilité des unités de police (192 véhicules, 25 motos d’escortes, 16 motocyclettes) qui sera accru avec la remise de 49 autres véhicules aux services de sécurité à l’Ouest à l’occasion de la visite d’Etat du Président de la république dans cette zone. Le redéploiement de 15949 agents sur l’ensemble du territoire dont 1723 en zone centre Nord Ouest où la police était totalement absente depuis dix ans. C’est le lieu de souligner que dans cette zone ce sont à ce jour 26 commissariats et quatre préfectures de police qui ont été rouverts. A ce jour, 5602 policiers et gendarmes ont bénéficié d’un recyclage.

Pour faciliter la fluidité routière tout en luttant contre le racket, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a énuméré les mesures prises par son ministère : le déploiement des agents sur les carrefours, la réduction du nombre des barrages, la création d’une unité de lutte contre le racket, la mise en place d’une police militaire, la mise en place du plan de lutte contre les tracasseries routières qui a fait baisser le racket, la mise en place d’une réglementation plus stricte sur l’utilisation des escortes, des avertisseurs sonores et lumineux.

Quant à la réactivité des forces de police, elle s’est améliorée avec la mise en place du centre d’écoute au numéro 100. Lequel a enregistré 410 000 appels dont 30% très utiles.

Au-delà, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur a annoncé la réforme du secteur de sécurité, la poursuite des travaux de réhabilitations des commissariats, districts et préfectures de police pillés ; la poursuite de l’apurement des baux administratifs ( sur 13279 maisons baillées avec 6499 propriétaires, seulement 6977dossiers ont été validés contre7388 présentés) ; la création d’une académie de police réservée aux officiers et aux commissaires de police, la création d’une seconde école de police à l’intérieur du pays ; l’élaboration d’une charte d’accueil dans les services de police ; l’élaboration d’un code d’éthique et de déontologie de la fonction policière ; l’amélioration des conditions de travail et de vie des policiers ; le changement des tenues des policiers avec l’arrivée d’ici deuxième trimestre de 40 000 nouvelles tenues ; la concrétisation du projet de vidéosurveillance des villes d’Abidjan et Yamoussoukro et la mise en place d’une police municipale forte de 12000 éléments qui viendrait compéter la police nationale etc.

Au niveau de la protection civile, le ministre d’Etat Hamed Bakayoko a présenté les actions menées : sensibilisation et information auprès des populations à risque, réalisation de la cartographie des zones à risques dans le district d’Abidjan, l’activation du plan bleu, la poursuite du centre de secours d’urgence de Nzianouan, le début de la réhabilitation de la caserne des pompiers de Bouaké, la signature d’une convention avec le Japon sous forme de don de deux milliards de f CFA destinés à l’équipement des sapeurs pompiers, etc.

Evoquant l’administration territoriale, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a réaffirmé l’engagement de son département à poursuivre la modernisation de l’état civil, la formation des autorités préfectorales à la gestion des conflits et à la cohésion sociale, l’élaboration d’un plan de formation des chefs traditionnels à la bonne cohésion sociale et la création d’un statut spécifique pour les rois et chefs traditionnels, la relance du processus de structuration du territoire en communes (autour de 500 communes), la dotation des autorités préfectorales en véhicules de commandement et la réhabilitation des résidences pillées ou incendiées etc.

Abordant le manque d’arme nécessaire à la lutte contre l’insécurité, le ministre d’Etat a rassuré ses concitoyens sur les efforts faits par le gouvernement pour faire face à l’embargo. Encore que des mesures spéciales permettent à la Côte d’ivoire, en dépit de cet état de fait, de commander quelques armes. D’où les 500 pistolets automatiques déjà commandés.
C’est le lieu souligner que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a reçu le soutien de ses collègues de la poste et des technologies de l’information et de la communication (Bruno Koné), de la promotion du logement (Nialé Kaba ), de la défense (Paul Koffi Koffi), et de la fonction publique et de la réforme administrative (Konan Gnamien).