DISCOURS INTEGRAL DU PREMIER MINISTRE A FERKE

Chères populations de Ferké.

Je voudrais avant de m’adresser à vous, commencer par saluer et remercier certains illustres fils de nos régions.

Chères populations de Ferké.



Je voudrais avant de m’adresser à vous, commencer par saluer et remercier certains illustres fils de nos régions.



Je voudrais commencer par saluer le docteur Alassane Dramane Ouattara qui hier encore au téléphone, m’adressait son soutien et son admiration.



Il a fait venir son jeune frère Ibrahim pour traduire sa présence et il est là. Merci, et je voudrais que vous puissiez lui transmettre mes sincères salutations.



Je voudrais saluer le Premier ministre Seydou Elimane Diarra qui avant de prendre son envol pour Paris m’a appelé pour s’excuser de ne pouvoir être présent à cette manifestation. Je voudrais le remercier de la courtoisie et de la l’attention qu’il a toujours eues pour nous. Je voudrais vous faire une confidence. Le premier ministre Seydou Diarra a été l’une des premières personnes à me dire sans hésitation « jeune frère, accepte le poste de Premier ministre ».




Je salue aussi le Président Fologo, qui hier aussi, m’a appelé pour me dire son regret de ne pouvoir être à cette cérémonie et m’a apporté son soutien.




J’oublie certainement de saluer et de remercier d’autres frères et fils de nos régions. Je voudrais qu’ils ne se sentent pas frustrés et je leur adresse mes salutations et remerciements ainsi qu’à tous les anonymes.



Je voudrais présenter un de mes frères aînés qui est ici, qui n’est pas de Côte d’Ivoire mais qui a décidé de venir nous soutenir. Il était avec nous à la cérémonie de la flamme de la paix. Aujourd’hui, il est à Ferkessédougou pour venir nous soutenir, j’appelle le président Alpha Condé de Guinée (…).



Populations de Ferkessédougou, populations de Kong (…), je vous salue. Aujourd’hui je ne tiendrai pas de grand discours, ni de long discours, je voudrais simplement vous dire que je suis heureux et ému d’être ici à Ferké parmi mes parents.



Je voudrais le dire en toute sincérité parce que quand j’ai été nommé, les frères m’ont appelé pour me dire qu’ils voulaient me voir, ce que j’ai accepté. Ils ont aussi exprimé leur souhait de me recevoir à Ferké, j’ai posé une condition. Ma condition était que cette réception n’ait aucun caractère politique. Que cette réception ait un caractère familial et qu’au-delà des clivages idéologiques et politiques, nos parents se mettent ensemble pour plutôt fêter un fils. C’est ça, le symbole de cette cérémonie aujourd’hui.



Nous ne sommes pas là à une cérémonie électorale, nous ne sommes pas là, à une cérémonie politique, nous sommes à une cérémonie fraternelle et familiale.



C’est pourquoi, je voudrais commencer par saluer et remercier le comité d’organisation qui a tenu à préserver ce caractère familial. Et je viens ici, non pas en tant que Premier Ministre mais, en tant que fils de la region Ferké, né à Diawala. Quelqu’un l’a dit tout à l’heure, c’est vrai, je suis né Diawala, je suis allé à l’école à Niellé, j’ai fais le collège à Katiola ; je suis de la région des savanes.



Je voudrais remercier le comité pour tout le travail qui a été fait. (…). Je sais que ce sont les filles et fils du département qui ont cotisé pour que cette cérémonie soit une réalité et je voulais une fois de plus les remercier sincèrement. Permettez-moi aussi de saluer tous les autres départements, depuis Man, Odiénné, Touba, Séguéla, Bouna, Bondoukou, tous ces départements qui se sont mobilisés pour être ici à Ferké. Je n’oublierai pas de saluer les Forces armées des Forces Nouvelles. A commencer par leur chef d’Etat major, le Général Bakayoko Soumaïla, pour tout le soutien qu’ils m’ont toujours apporté. Soutien sans lequel je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. C’est pourquoi je voudrais en votre nom à tous leur adresser mon infinie reconnaissance.



Je salue aussi, les Forces Impartiales, les partenaires internationaux qui de tout temps, depuis le début de la guerre nous ont toujours soutenus. Je pense que c’était important de l’évoquer car en ce moment précis où la Côte d’Ivoire a décidé résolument, d’emprunter la voie de la paix. Que tous ceux qui à un moment où à un autre nous ont aidé soient ainsi remerciés. Je voudrais enfin saluer et remercier les jeunes, les femmes, toutes les populations ivoiriennes qui, le long de ce difficile chemin vers la paix, à tout instant, nous ont apporté leur soutien. Je pense que ceci a été déterminant dans la conduite des affaires et surtout dans la conduite du processus de sortie de crise.



Chers parents, aujourd’hui devant vous, je veux pouvoir prôner l’union, je veux pouvoir prôner la paix. Et cette union doit commencer par les filles et fils de nos régions. En effet, comment concevoir la construction de la paix si nous-mêmes à la base, nous ne sommes pas unis dans cet objectif ? C’est pourquoi, quand l’intérêt supérieur de la nation est en jeu, on doit se départir des oripeaux politiques, on doit se départir de notre attachement et notre conviction politiques pour regarder l’intérêt de l’Etat. C’est pourquoi au moment où le dialogue direct a été prôné nous avons accepté de ne pas rater une occasion, une seule, de faire la paix pour nos populations. Parce que c’est vrai aussi que nos populations ont eu à souffrir de cette situation.



Aujourd’hui quand vous venez à Ferké, vous pouvez vous rendre compte de l’état de délabrement des routes. C’est pourquoi nous avons, à un moment donné, décidé en toute connaissance de cause, d’aller à la paix et de se consacrer au développement de nos régions parce que je sais que nos populations attendent des cadres, des fils de leur région, un soutien, attendent de leurs fils qu’ils aient à manger, attendent de leurs fils qu’ils aient à boire, attendent de leurs fils et filles qu’ils aient des routes. Et je pense que c’est cet enjeu important qui doit nous guider. Et c’est pourquoi, nous avons accepté d’aller au dialogue direct et de conclure la paix.



Aujourd’hui, nous sommes engagés dans ce processus qui est toujours d’aller de l’avant. Et comme quelqu’un le disait tout à l’heure, nous sommes déterminés parce que l’accord de Ouagadougou que nous avons signé règle un certain nombre de problèmes tels que la question de l’identification. A la rentrée gouvernementale, nous serons en mesure de lancer sur l’ensemble du territoire les audiences foraines pour que tous ceux qui n’ont jamais été déclaré à l’état civil puissent avoir des papiers. Le ministre de la justice est là, c’est lui qui a l’initiative du mode opératoire. Il l’a déjà concocté et j’attends à ce qu’à la rentrée nous puissions lancer les audiences foraines. Mais parallèlement aux audiences foraines, nous allons aussi travailler à lancer le processus d’identification, c’est-à-dire, la délivrance des cartes d’identités aux citoyens de ce pays. Parce que la question de la citoyenneté, de l’identité, on l’a toujours dit, c’est la cause préjudicielle de cette guerre. Et on aura réglé les problèmes réels qui ont causé cette guerre si on donne à chaque citoyen sa carte d’identité et c’est notre objectif. Je voudrais le dire devant mes parents et leur dire de soutenir le processus et de se préparer pour y prendre une part active. Cela me paraît essentiel.



C’est pourquoi, l’accord de Ouagadougou est clair, nous irons à l’organisation d’élections démocratiques et transparentes. Je crois qu’après la guerre que notre pays a connu, on ne peut plus se permettre le luxe d’élections truquées, ce n’est plus possible.



Je crois que tous les signataires de l’accord politique de Ouaga sont d’accord qu’il faut organiser en Côte d’Ivoire des élections démocratiques et transparentes et nous faisons confiance à la commission électorale indépendante pour faire ce travail



Chers parents, voici le programme que nous aurons à exécuter. C’est peut-être simplement dit. Je ne suis pas non plus naïf pour croire que ce sera facile et c’est en cela que j’ai besoin de vous. C’est vrai qu’aujourd’hui, on fête un fils qui est Premier Ministre mais en même temps, je dois vous dire que la tâche est difficile. Les défis sont nombreux à relever.



Certains ont parlé de l’attentat qui a eu lieu en juin, je sais que les commanditaires n’ont pas renoncé à stopper l’élan de la paix. C’est pourquoi j’ai besoin avant tout de vous, pour continuer de nous soutenir par vos prières, par vos bénédictions pour que toujours, nous ayons cette volonté inébranlable de faire la paix.



C’est vrai que la fin de la guerre n’arrange pas tout le monde. Certaines personnes, grâce à la guerre sont devenues riches et quand on dit que la guerre va finir, ils sont inquiets. Il y en a d’autres qui sont devenus de grands escrocs, ils ont profité pour effrayer les uns et les autres pour les escroquer ; ils ne veulent pas que la guerre finisse. Mais il faut que la volonté populaire de nous tous rassemblée, on puisse vaincre ces poches de résistance. Je suis convaincu que si nous sommes unis et solidaires, il n’y a pas de raison que la Côte d’Ivoire n’aille pas à la paix. C’est pourquoi le 30 juillet, j’ai insisté pour organiser la cérémonie : " flamme de la paix". Et je pense que ce jour là, nous avons pris le peuple ivoirien à témoin pour lancer un vibrant appel, pour adresser à Dieu des prières pour que notre pays renoue avec la paix et que nous puissions nous consacrer à des actions de développement. En tout cas, je voudrais vous réitérer ma détermination et mon engagement dans ce sens. C’est pourquoi je suis heureux qu’aujourd’hui, ce ne soit pas seulement les fils et filles de Ferké. Mais, que se soit tous les ivoiriens qui soient réunis. Tout à l’heure, j’ai insisté pour qu’on écoute l’ensemble des Conseils Généraux. Parce que ce n’est pas très souvent que nous venions à de telles cérémonies et que les uns et les autres aient la possibilité de s’exprimer. C’était important de les écouter et de comprendre ce qu’ils souhaitent pour notre pays. Je les en remercie.



Je m’adresse maintenant aux militaires, j’ai commencé le redéploiement de l’administration. Les préfets, les maires, les conseils généraux et les sous-préfets. Mon général (Bakayoko), il faut faire en sorte que partout, ils soient bien reçus et bien accueillis parce qu’ils viennent pour nous aider dans la gestion administrative des services. Parce qu’ils viennent aussi pour nous aider dans la gestion politique. Ils ne doivent pas être vus comme des adversaires. C’est pourquoi je les confie aux militaires qui sont là. Pour que dans une symbiose et dans une harmonie parfaite, le redéploiement se passe en douceur et avec efficacité afin que les problèmes que nous avons posés puissent trouver solutions.



L’équipe des Forces Nouvelles est bien là. J’entends avec eux conduire le programme que je viens d’égrener. Faire en sorte que nous puissions conduire à bien les accords politiques de Ouagadougou mais aussi créer un environnement de confiance et de convivialité qui permette d’aller aux élections.



Voici chers parents, le message que je suis venu ce matin vous livrer (...)



Je vous remercie.