EDUCATION NATIONALE : LA MINISTRE KANDIA CAMARA MOBILISE POUR UN NOUVEAU PACTE SOCIAL APRES LE RAPPORT PEU RELUISANT ETABLI PAR LA BANQUE MONDIALE

La Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, Kandia Camara a réuni le 23 février au CNMS de Cocody, les Ministres, présidents d’institutions, le Corps préfectoral, les élus locaux et régionaux, les partenaires techniques et financiers, les chefs traditionnels, guides religieux, parents d’élèves, société civile, syndicats du système éducatif, pour leur présenter le résumé du quatrième rapport de la Banque Mondiale sur la situation de l’éducation en Côte-d’Ivoire. Le rapport de la Banque Mondiale sur l’Education fait état d’un système éducatif sous performant à la fois en termes de scolarisation qu’en termes de qualité, en dépit de 30% du budget national alloué à ce secteur.

Au cours de cette rencontre d’échanges qui visait à susciter chez l’assistance le débat et les réflexions en vue d’apporter des contributions, l’expert de la Banque Mondiale chargé de l’Education, André Francis Ndem, a souligné la nécessité de tenir « un nouveau pacte social pour assurer l’optimisation de l’intérêt collectif et l’intérêt de la Côte d’Ivoire ».

Ce pacte consistera, a-t-il expliqué, à l’implication de tous les acteurs de la société à quelque niveau qu’ils soient, afin de repositionner l’école ivoirienne aujourd’hui en perte de vitesse.
Toutefois, s’il est convaincu que la bonne santé de l’économie ivoirienne présente de belles perspectives, M Ndem a déclaré que « la collectivité a le droit de se montrer exigeante envers les enseignants car ils sont payés avec l’argent du contribuable ».

Il a également parlé d’améliorer la gestion des ressources humaines en mettant l’accent sur la performance (évaluation des enseignants et des élèves, formation, contrôles et sanctions), de revoir les subventions accordées aux écoles privées en liant les subventions à la performance et en aidant les familles plutôt que les écoles (offrir par exemple des bons aux familles qui choisiraient l’école en fonction de sa performance). Il a demandé aussi de réallouer les dépenses vers les équipements et les intrants pédagogiques qui sont victimes des poids excessifs des dépenses salariales qui représentent plus 90% du budget de l’Education Nationale.

Pour la Ministre Kandia Camara, « ce rapport nous interpelle tous en tant qu’acteurs de premier plan du système éducatif car tout un chacun doit jouer son rôle pour améliorer le niveau de l’école ivoirienne ». Non sans insister auprès des parents pour « plus d’implication dans l’éducation des enfants qui sont l’avenir du pays ».

Il s’agit aussi « de consolider les synergies sur les acquis autour de l’école », a-t-elle renchéri, annonçant la tenue très prochaine d’un séminaire qui permettra de débattre à fond sur la question de l’école et de recueillir toutes les suggestions et recommandations devant aboutir au relèvement du niveau de l’école ».

Les différents intervenants ont proposé, entre autres, une diffusion plus large en langues nationales dudit rapport dans les médias, notamment sur RTI, un renforcement du civisme à l’école, plus de ressources financières à la disposition des collectivités décentralisées.

En plus d’appeler chaque cadre à investir dans l’école de sa région à travers des visites périodiques et l’instauration de journées d’excellence pour célébrer les meilleurs élèves et enseignants dans leurs régions, les participants ont souhaité la promotion de l’éducation bilingue à l’école (en commençant par la langue maternelle), la modernisation de l’école en la rapprochant des entreprises. Si les enseignants ont été appelés à un changement de comportement, les syndicats ont été priés de dépolitiser l’école, et les parents à plus de suivi dans l’éducation de leurs enfants tant à la maison qu’à l’école.