199EME SESSION DU CONSEIL EXECUTIF DE L’UNESCO : LA DECLARATION DE LA MINISTRE KANDIA CAMARA, AU NOM DE LA CÔTE D’IVOIRE

La Ministre de l’Education Nationale Kandia Camara prend part, en tant représentante de la Côte d’Ivoire à la 199ème Session du Conseil exécutif de l’Unesco du 04 au 15 avril 2016 à Paris. Lire ci-après sa déclaration à cette tribune.

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- Honorables dirigeants des organes directeurs de l’UNESCO,
- Mesdames et Messieurs,
Les travaux de cette session du Conseil exécutif de l’UNESCO s’ouvrent dans un contexte mondial marqué par des actes terroristes qui contreviennent gravement à la mission fondamentale de l’UNESCO qui est d’inscrire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes. On veut faire taire la voix de la paix au profit de celle de la terreur.
La Côte d’Ivoire, après la France, le Mali, et le Burkina Faso, et juste avant la Belgique, vient de connaitre pour la première fois de son histoire, une attaque djihadiste ayant occasionné des pertes en vie humaine dans la ville historique de Grand-Bassam, unique Bien culturel inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Et chaque jour, la liste de ces actes criminels continue de s’allonger de continent en continent.

Devant cette menace croissante, l’UNESCO se doit d’accroitre la vigilance afin de donner à l’exigence éthique et pratique de la paix une efficience plus réelle. Les peuples du monde ont besoin de paix. En cela, chaque Etat doit pleinement prendre sa part dans la mise en œuvre des programmes de notre Organisation.

Particulièrement dans le domaine de l’éducation, le Plan d’action Education 2030 doit faire l’objet d’appropriation sincère et efficace afin de construire des sociétés inclusives et équitables. Dans cette perspective, mon pays, à travers un cadre législatif et réglementaire, a institué la scolarisation obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Au plus haut niveau de l’Etat, les conditions de réalisation et les mesures d’accompagnement nécessaires ont été prises.

Mesdames et Messieurs, le Conseil exécutif devant porter un regard sur l’exécution des programmes de l’UNESCO, il faut féliciter le secrétariat de l’UNESCO pour la bonne confection et la qualité de la présentation du Rapport sur l’exécution du Programme (199EX/4) en ses deux composantes : un volet sur les activités réalisées, d’une part (PIR) et un autre sur les résultats escomptés, d’autre part (SRR), conformément à la décision 38C/99.

Toutefois, concernant l’Afrique, le nouveau format devra, à l’avenir, tenir compte, non seulement des activités menées en Afrique dans le cadre de la mise en œuvre des programmes ordinaires, mais aussi mettre en exergue les activités conformes à la Stratégie opérationnelle de la Priorité Afrique.

La Priorité Afrique est une opportunité pour contribuer à un développement durable, promouvoir les valeurs africaines, édifier des sociétés pacifiques et résilientes, et surtout renforcer la construction de la paix pour les pays en situation post crise.

C’est le lieu de remercier l’UNESCO qui a accompagné la sortie de crise et la consolidation de la paix dans mon pays par un programme spécial post conflit couvrant ses domaines de compétence. La mise en œuvre de ce programme s’évalue en des termes encourageants comme c’est le cas des appuis à l’harmonisation et à la révision des programmes d’enseignement technique et de formation professionnelle, à l’acquisition de matériels didactiques et dans bien d’autres domaines.

Mesdames et Messieurs, l’action de l’UNESCO en faveur de la protection de la culture et de la promotion du pluralisme culturel en cas de conflits comme celle effectuée à Tombouctou, est une initiative que nous saluons et encourageons. Mais sa véritable portée ne sera durable et efficace que par l’engagement des Etats membres.
C’est pourquoi, l’UNESCO doit continuer de sensibiliser et d’inviter les Etats africains à signer et à ratifier les conventions relatives à la protection et à la promotion de la culture, notamment la Convention 1954 et ses protocoles additionnels, les conventions 1970 et 1972.

La force de l’UNESCO en la matière repose sur les bureaux hors sièges dont les moyens d’action méritent d’être davantage renforcés, en appui en personnels experts par les Etats membres et à travers des partenariats multiples avec des agences des Nations unies, pour la mobilisation de fonds extrabudgétaires, comme ce fut le cas dans mon pays pour le Rapport d’Etat du Système Educatif National (RESEN).

Chers délégués, la Côte d’Ivoire remercie l’UNESCO de sa coopération dans l’organisation prévue en mai prochain, de la Table Ronde des experts sur l’intégrité du sport dans le cadre des préparatifs des jeux de la Francophonie qu’elle abritera en juillet 2017.

Mesdames et Messieurs, la Côte d’Ivoire, terre de naissance de la culture de la paix, est honorée de la décision de l’UNESCO, de créer une école de la paix, à Yamoussoukro. Cette école panafricaine de haut niveau offrira aux leaders une opportunité de formation solide en culture de la paix.

Je vous remercie’’