10ème SOMMET DE L’UNION AFRICAINE A ADDIS-ABEBA

Le dixième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) s’est ouvert le jeudi 31 janvier 2008 au siège de l’organisation, à Addis-Abeba, en Ethiopie, en présence du Premier ministre Guillaume Soro Kigbafori. Les conflits au Kenya, en Somalie, au Darfour, le développement industriel de l’Afrique, l’énergie, la création des futurs Etats-Unis d’Afrique, sont les principaux sujets sur lesquels les chefs d’Etat africains se sont penchés.

Ce sont une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains et quelques invités de marque dont le secrétaire général des Nations unies, Ban ki-Moon, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa et l’ancien Premier ministre du Japon, qui ont pris part à ce 10ème sommet de l’Union africaine. En marge de ce sommet, le Premier ministre Guillaume Soro s’est entretenu avec le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon. Les discussions ont porté sur le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou et la préparation des élections générales.



A l’ouverture du sommet, le président sortant de l’UA, le président Ghanéen John Kufuor a lancé un appel à ses pairs pour qu’ils fassent du XXIème siècle celui de la Renaissance de l’Afrique. En faisant le bilan de son action après un an à la tête de l’organisation, le président John Kufuor est longuement revenu sur les décisions du sommet d’Accra, en juillet dernier, notamment la décision de mettre en place un audit sur les institutions et les organes de l’UA et la constitution d’un Comité ministériel chargé de réfléchir sur le processus de mise en œuvre d’un gouvernement fédéral et la mise en place d’une feuille de route pour baliser le chemin vers les Etats-Unis d’Afrique.



Intervenant sur les conflits en Afrique, le président John Kufuor s’est réjoui de la situation du Liberia et de Sierre Leone. Il a aussi souhaité une intensification des efforts aux Darfour, en Somalie et Comores pour promouvoir rapidement la paix.
Au sujet du Kenya, il a expliqué qu’il s’est rendu dans ce pays en tant que président de l’UA pour tenter d’y ramener la paix. Sa mission s’est soldée par un accord entre le pouvoir et l’opposition pour discuter autour de trois axes, à savoir la cessation de la violence, le recours au dialogue et l’acceptation d’une mission de paix d’un groupe d’éminents africains dirigé par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui est déjà à pied d’œuvre au Kenya.



Bien avant, le président de la Commission de l’Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré, a exhorté les chefs d’Etat à élire son successeur et lui donner les pouvoirs nécessaires pour exercer son autorité sur cet organe, conformément aux recommandations du comité d’experts.



Dans son discours, le président Konaré a longuement abordé l’industrialisation de l’Afrique et souhaité que le continent rompe avec la logique coloniale pour développer son industrie. C’est dans ce cadre qu’il a dénoncé les politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), affirmant que leurs programmes d’ajustement structurel ont ruiné l’industrie africaine. Malgré la célébration de deux décennies d’industrialisation de l’Afrique, le continent africain n’a guère développé son industrie, constate M. Konaré, invitant l’ONU à mieux consolider le mandat de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) qu’il estime trop restrictif. Il a aussi souhaité qu’une Conférence au sommet de l’industrialisation de l’Afrique soit organisée pour marquer l’envol de ce secteur.