FINANCEMENT DU PROGRAMME DE SORTIE DE CRISE

M. Arend Kouwenaar, Représentant du Fonds Monétaire International (FMI) a eu une séance de travail avec le chef du Gouvernement sur le financement du programme de sortie de crise le jeudi 28 février 2008. Le FMI a souhaité beaucoup plus de transparence dans la gestion des finances publiques.

A la fin de cette séance de travail, le représentant du FMI a fait une longue intervention face à la presse pour expliquer les sujets à l’ordre du jour de sa rencontre avec le Premier ministre Guillaume Soro : « Nous avons surtout parlé de la paix, du processus de paix qui est en cours. Nous avons félicité le Premier ministre par rapport aux avancées constatées depuis la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou jusqu’à ce jour, tout ce qui a pu être fait pour commencer le programme de sortie de crise. Il y a plusieurs aspects sur lesquels nous avons échangé. D’abord comment l’Etat utilise les ressources, les contributions des populations, comment les caisses de l’Etat sont utilisées. Nous avons parlé du budget 2008 qui comprend aussi les dépenses sur la sortie de crise. Nous avons élicité le Premier ministre et son Gouvernement que le budget ait été adopté très tôt cette année. Tout le monde connait maintenant les enveloppes disponibles. Nous avons échangé sur la nécessité que le budget soit exécuté et que chaque ministère reçoive chaque mois une enveloppe pour faire quelque chose, que se soit des travaux dans le domaine de l’éducation, la réhabilitation des écoles, des infrastructures et que l’exécution du budget soit connu des populations, chaque trimestre ou de façon régulière. Ainsi, tout le monde saura comment les ressources de l’Etat sont utilisées. Nous avons aussi échangé sur la manière de contenir les dépenses de souveraineté et la masse globale pour tout ce qui concerne la Fonction publique. Il y a beaucoup de revendications, beaucoup d’indemnités à payer, mais il faut gérer cela et faire la même chose pour tout ce qui concerne les salaires de l’armée, la police. Nous sommes dans une année très difficile. 2008 est une année charnière. Nous allons faire avec les moyens que nous avons. Il y a des choix à faire. Si on fait plus pour continuer à payer certains droits, il y en aura moins pour d’autres. C’est notre message. Mais c’est le Gouvernement qui va décider. Je pense que la population attend des dividendes de la paix. On espère qu’en 2008, il y aura plus de ressources disponibles pour la réhabilitation des routes, des puits d’eau, des choses que les populations ressentent. C’est pourquoi, il est important de réserver les ressources pour cela. Au niveau des ressources de l’Etat, les Ivoiriens paient leurs taxes, les entreprises paient leurs taxes, c’est un pays assez riche, il y a beaucoup de ressources qui arrivent à l’Etat, il est important qu’il y ait de la transparence dans cela. Il y a aussi u effort plus élevé en ce qui concerne le secteur pétrolier. Heureusement, la Côte d’Ivoire a cette ressource, cet or noir. N’y a-t-il pas possibilité aujourd’hui de mobiliser plus de ressources dans ce secteur. Il y a des possibilités pour ce secteur de contribuer au processus de paix (…) Nous avons aussi parlé de racket. Des efforts ont été faits dans le passé pour diminuer le nombre de barrages. Il y a des extorsions, des sommes qui sont levées, des paiements qu’on demande à la population, le Premier ministre s’est montré très inquiet sur ce point et nous avons échangé sur la possibilité de diminuer cela très rapidement. Il est important que la population sur ce point paie moins. Surtout au niveau des transports sur les produits de grande consommation qui viennent d’Abidjan et qui doivent aller dans le reste du pays ou qui viennent d’ailleurs et qui doivent aller à Abidjan. Tout ce qui est racket s’élève à des centaines de milliards selon les estimations du secteur privé en Côte d’Ivoire (...) Le bouclage du budget de l’année 2008 était au centre de nos discussions. A part le budget de l’Etat, les ressources qui peuvent être mobilisées au niveau de l’extérieur le seront. Nous sommes en tain de nous mettre d’accord sur ce programme budgétaire. Il va falloir faire quelques aménagements sur le budget déjà adopté. Il y a de nouvelles revendications, de nouveaux besoins de l’Etat pour commencer le processus d’identification avec l’opérateur qui va faire les cartes d’identité nationale. Nous pensons pouvoir nous mettre d’accord dans les jours à venir. Pour ce qui concerne les bailleurs de fonds, nous sommes prêts à soutenir la Côte d’Ivoire. Pour le Fonds monétaire, nous sommes dans un programme qui prévoit plusieurs tranches. La première tranche était de 30 milliards au mois d’août 2007, une deuxième tranche est prévue du même montant dès qu’on se sera mis d’accord sur le bouclage financier de 2008 et les actions qui sont à prendre. Le Premier ministre a dit qu’il va réfléchir sur ces actions t faire une proposition assez rapidement. Ce moment là, on saura que les choses sont bouclées. Pour ce qui concerne le Fonds monétaire, cela pourrait aller assez vite. Pour ce qui concerne la Banque mondial, nous avons déjà apporté un appui à la Primature d’à peu près 120 millions de dollars pour le programme de sortie de crise, qui a déjà été mis en vigueur depuis août 2007. Le ministre des Finances a presque apuré les arriérés de la Banque mondiale. Après cela, nous avons à peu près 500 millions de dollars d’apurement et 200 millions de dollars pour les projets d’investissement pour l’eau et l’éducation ».