APATRIDIE : LE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ENGAGE DES ACTIONS POUR LUTTER CONTRE CE FLEAU

Le Ministère des Affaires Etrangères, à travers le Service d’Aide et d’Assistance aux Réfugiés et Apatrides (SAARA), en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a organisé, le 16 août au Plateau, la cérémonie de présentation officielle d’un film institutionnel de lutte contre l’apatridie. Intitulé « Déclarons nos Enfants », ce film d’une durée de 13 mns dont le coût est estimé à 8 millions, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de sensibilisation pour prévenir les risques d’apatridie. Il sera diffusé pour sensibiliser les populations sur ce phénomène.

Pour M. Konan N’Guessan, inspecteur général au Ministère des Affaires Etrangères, représentant, à l’occasion le Ministre Marcel Amon-Tanoh, ce film permet d’exposer la vision du Gouvernement dans la lutte, retrace les pesanteurs culturelles qui exposent les enfants à l’apatridie et vise à faire connaître aux populations, les procédures de déclaration de naissance.

Selon lui, le Gouvernement ayant pris la pleine mesure de cette réalité a renforcé son arsenal juridique à l’effet de circonscrire l’apatridie, qui désigne « une personne qu’aucun Etat ne reconnait comme son ressortissant en application de sa législation », témoignant que cette problématique à de lourdes conséquences sur l’existence de l’individu qui s’expose à toutes sortes d’abus et d’exploitation. De même, a-t-il révélé, l’apatride ne peux jouir de ses droits politiques, économiques et sociaux. Notamment l’accès à l’emploi, au logement à l’éducation et aux services de santé.

Mme Aïssatou N’Diaye-Dieng qui représentait le HCR a déploré qu’en Côte d’Ivoire, 35% des enfants de moins de 5 ans ne sont pas déclarés à l’état civil. Elle a affirmé que ce film est un outil majeur pour renforcer le cadre de la prévention de l’apatridie. Avant de souligner que son institution accorde une importance capitale à l’enregistrement des enfants à l’état civil. Car c’est la condition demandée aux individus pour établir leur identité juridique et officialiser leurs liens familiaux.

M. Emanuel Fiebolo, représentant le SAARA a quant à lui fait savoir que le film servira à changer profondément le comportement des populations. Selon lui, le SAARA se propose d’atténuer l’effet néfaste du fléau à travers des actions telles que le renforcement des capacités des officiers de l’état civil et les campagnes de sensibilisation initiées à l’endroit des populations. « Le point de départ de la lutte contre l’apatridie est la déclaration de naissance », a-t-il relevé, « sans elle il n’y a point de nationalité », a-t-il renchéri. Il a signalé que l’apatridie est source de graves problèmes qui condamne l’individu à une vie de discrimination.

Réalisé par l’artiste Zongo, ce film didactique vient appuyer les efforts de la Côte d’Ivoire pour éradiquer l’apatridie. Car le dernier recensement général de la population (RGPH 2014) montre que 18,1% de la population n’ont pas été déclarés à la naissance.