TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION : LES IVOIRIENS CONNECTES

De 2011 à 2018, l’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) en Côte d’Ivoire a enregistré des résultats impressionnants, au point de faire aujourd’hui partie intégrante du quotidien des populations. Pour la téléphonie mobile, le taux de pénétration a atteint 128 %, équivalant à 32 millions d’abonnés, pour une population de 25 millions d’habitants. L’impact de l’usage du mobile money dans la facilitation des transactions financières à distance est tout aussi considérable, avec plus de 17 milliards de FCFA par jour.

Dans le vacarme du marché de Treichville grouillant de monde, Jeannette Beugré, commerçante de vivriers, se met en retrait pour une communication téléphonique. Et ce, dans un langage typiquement ivoirien : « Allô ! Issiaka, c’est toi ? On dit quoi là-bas ?  Ça va ? Je viens de t’envoyer l’argent pour le chargement du camion de 10 tonnes de bananes. Est-ce que tu l’as reçu ? », demande-t-elle. Elle esquisse un large sourire. Nous comprenons que son interlocuteur, qui n’est autre que son fournisseur, a bien reçu l’argent envoyé.

Pour Jeannette, la quarantaine révolue, le téléphone mobile est devenu le premier instrument de travail. Pour chaque commande de marchandises, elle n’effectue plus de déplacement jusqu’au fournisseur, comme c’était le cas par le passé. « La confiance s’est installée, c’est avec mon mobile que je règle tout », se réjouit-elle.

Dans nos échanges, la jeune dame nous informe que Issiaka, son fournisseur, est un planteur dans le département de Bongouanou. Avec le temps, celui-ci est devenu un grossiste de bananes plantains pour de nombreuses clientes à Abidjan.
Jeannette est heureuse que les TIC, et partant le numérique, aient allégé son quotidien de commerçante.

A la question de savoir comment ce quotidien s’est amélioré, elle soupire et répond : « Hum ! Vous ne pouvez pas imaginer… Avant, je voyageais avec beaucoup d’argent sur moi, pour acheter mes bananes et charger le camion. Souvent, j’étais obligée, comme c’était d’ailleurs le cas pour bien d’autres commerçantes, de cacher cet argent, de peur d’être dépouillée ou agressée. On prenait beaucoup de risques, mais aujourd’hui, avec le mobile money, nos transactions se font en toute sécurité », explique-t-elle.

Sachant écrire et lire, Jeannette exploite à fond les avantages liés aux TIC. Elle s’est créé, tout comme son fournisseur, un compte WhatsApp.
Ainsi, par appel vidéo sur ce réseau social, elle se fait une idée de son chargement avant le départ du camion. « Dans le commerce, il faut toujours s’assurer qu’on a la bonne commande pour éviter des pertes.
Ce système d’appel à travers lequel on se voit, m’aide énormément. Je vois ce que j’achète, même si c’est loin », dit-elle, d’un air satisfait.

A l’instar de Jeannette, les Ivoiriens sont de plus en plus imprégnés de la culture numérique. Ce sont aujourd’hui 32 millions d’abonnés qui bénéficient des offres de services de téléphonie mobile, contre 12 millions à fin 2011. Soit une augmentation de près de 166,7 % du nombre d’abonnés, pour un taux de pénétration national évalué à plus de 128 %. Cela s’explique par le fait que la plupart des abonnés possèdent plusieurs puces. Preuve que l’usage du téléphone cellulaire fait désormais partie du quotidien des Ivoiriens.

Les efforts du gouvernement sont donc tangibles dans ce secteur. Ils ont permis de faciliter le déploiement des solutions Internet de nouvelles générations (3G et 4G) et de réduire sensiblement les coûts d’accès aux équipements et à l’Internet. La Côte d’Ivoire compte aujourd’hui 17 millions d’abonnés à Internet, soit 68 % de la population, contre 10 millions début 2016. Ce nombre n’excédait pas 200 000 à fin 2011. Concernant les infrastructures de l’Etat, à avril 2018, 5 000 km de fibres optiques étaient déjà déployés sur les 7 000 km attendus.

Les réseaux sociaux ne sont pas en reste. En effet, plus de 3,5 millions d’Ivoiriens ont un compte Facebook. Le secteur de l’économie numérique rime donc avec dynamisme. En termes de création de valeurs ajoutées, on note près de 14 814 emplois directs, un chiffre d’affaires d’environ 1 074 milliards de FCFA et une contribution au Produit intérieur brut (PIB) de plus de 8 %.

Des statistiques qui placent la Côte d’Ivoire au 9è rang des pays africains les plus “branchés” en matière de TIC, selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Supplantant ainsi des pays comme le Sénégal, le Nigéria et le Kenya.


http://www.gouv.ci/impact-developpement/accueil/gros_plan_detail/les-ivoiriens-connectes970/4