Retranscription de la conférence de presse du Conseil de sécurité

Hamadoun Touré (Porte-parole ONUCI) : Mesdames et messieurs bonjour. J’introduis cette conférence de presse avec la permission de M. Yves Sorokobi qui est le Porte-parole officiel de cette mission. C’est le dernier acte de cette visite d’un jour du Conseil de sécurité. Je vais rapidement donner la parole à l’Ambassadeur du Pérou auprès des Nations Unies, Jorge Voto-Bernales, qui a dirigé la mission ici. Il fera une petite introduction avant de prendre vos questions.

Hamadoun Touré (Porte-parole ONUCI) : Mesdames et messieurs bonjour. J’introduis cette conférence de presse avec la permission de M. Yves Sorokobi qui est le Porte-parole officiel de cette mission. C’est le dernier acte de cette visite d’un jour du Conseil de sécurité. Je vais rapidement donner la parole à l’Ambassadeur du Pérou auprès des Nations Unies, Jorge Voto-Bernales, qui a dirigé la mission ici. Il fera une petite introduction avant de prendre vos questions.



Ambassadeur Jorge Voto-Bernales (chef de la délégation du Conseil de sécurité) :


Je vous avais dit à l’arrivée que les membres du Conseil de sécurité étaient venus en Côte d’Ivoire pour exprimer le soutien des Nations Unies au processus de Ouagadougou et que nous venions écouter les parties, le facilitateur et les organisations qui soutiennent cet effort du peuple ivoirien. Et nous avons eu des entretiens avec les parties, nous les avons écoutées et de ces entretiens il ressort un principe. Premièrement, que la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou a commencé, que quelques institutions prévues dans l’Accord de Ouagadougou ont été déjà mises en place. Et qu’à côté de ces accomplissements, il y a des retards pour la mise en œuvre de certaines dispositions de l’Accord. Retards dus à des questions techniques, à des problèmes qui apparaissent dans la mise en place des dispositions et à ce sujet, les autorités nous ont exprimé leur volonté de surmonter le plus vite possible ces difficultés. Elles nous ont parlé aussi de l’ampleur, plutôt réduite, de ces difficultés et elles comptent respecter en général et dans une grande mesure les délais fixés dans le chronogramme. Le Conseil de sécurité a insisté sur l’importance du respect du chronogramme qui est lié à la crédibilité, à la force qu’il y a chez les acteurs et chez la population face à la signature de cet Accord. On nous a dit aussi qu’ils [nos interlocuteurs ivoiriens] souhaitaient continuer voir se poursuivre l’assistance des Nations Unies. On a parlé spécifiquement du processus d’identification, de la mise en place des audiences foraines qui demandent évidemment certains arrangements, mais on nous a donné des assurances que ce processus démarrerait très prochainement. Et d’autre part on a parlé aussi des élections, qui sont, à notre avis, une question essentielle. On vous a déjà dit de notre part que c’est important que l’engagement soit tenu pour des élections libres, crédibles et certifiées par la communauté internationale. Les parties nous ont exprimé leur accord sur ce point. Il nous faut discuter au sein du Conseil à New York des modalités pour la mise en place des instruments d’appui pour la supervision des élections et du processus qui mène aux élections. Ce qui est aussi important que l’acte en lui-même. Je m’arrêterai ici pour prendre des questions et l’Ambassadeur de la France qui est à ma droite et qui a une grande expérience du dossier de la Côte d’Ivoire va également prendre des questions avec moi. Mais avant de terminer cette introduction, je voudrais faire une mention particulièrement importante. En fait, le Conseil voudrait exprimer ses remerciements pour le rôle joué par le Président [Blaise] Compaoré du Burkina Faso en tant que facilitateur et lui exprimer tout son appui. On compte avec la participation active très engagée du facilitateur dans tout ce processus.




HT : Merci Monsieur l’Ambassadeur. Vous pouvez poser vos questions aussi bien en français qu’en anglais. Une seule question à la fois s’il vous plaît.




Deless Goué (Le Front) : Excellence, qu’en est-il pour les élections, du poste du Haut Représentant pour les Elections en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire M Gérard Stoudmann qui est parti ? Peu importe son nom mais y a-t-il un remplaçant ?




Jean-Marc de la Sablière ( Ambassadeur de France auprès des Nations Unies) : Oui, en accord avec l’Ambassadeur Voto-Bernales je vais répondre à cette question. Vous savez, nous avons aussi bien avec le ministre [Djibril] Bassolé, avec le Président [Laurent] Gbagbo, avec le premier ministre [Guillaume Soro] évoqué la question du rôle des nations unies dans l’organisation et la certification des élections. L’ambassadeur Voto a expliqué que la certification par la communauté internationale des élections est importante parce que c’est ainsi qu’on pourra s’assurer qu’il n’ya pas de contestations, et c’est á travers cette certification, á travers ces élections libres, crédibles qu’on peut s’assurer que la solution qui est apportée á la crise ivoirienne soit une solution durable. Donc á cet égard, nous allons adopter une résolution, nous aurons á traiter de cette question dans la résolution que nous allons adopter avant la fin du mois au conseil de sécurité. Et nous avons des recommandations qui nous sont faîtes par le Secrétaire général , nous avons ici écouté les parties et nous tiendrons compte pleinement de ce que nous dira le facilitateur. Nous sommes en contact avec le facilitateur et sur ces questions de certification et du rôle des nations unies, le conseil de sécurité après avoir écouté les parties, travaillera avec le facilitateur. Ce que je peux vous dire, c’ est que l’essentiel pour nous est de garantir la crédibilité du processus électoral et qu’il est important encore une fois que personne ne puisse contester le résultat des élections




Simplice Zahui (Le Temps) : Maintenant que le GTI [Groupe de Travail International] n’existe plus, et que les Accords de Marcoussis n’existent plus, qu'ils ont été balayés, j’allais dire, du revers de la main par l’Accord de Ouagadougou, quel est le rôle exact de L’ONUCI en Côte d’ivoire dans ce nouveau processus de paix ?




JMS. : Ecoutez, l’ONUCI, nous avons un rôle tout à fait fondamental ainsi que les forces impartiales. Nous avons enregistré tout au long de notre visite, le souhait de la part du Président, du Premier ministre et également du facilitateur, que les Nations Unies jouent un rôle actif pour aider à la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou. Et d’ores et déjà, comme vous le savez, l’ONUCI, la Force Licorne aident à l’application des dispositions de l’Accord. Par ailleurs, comme je vous l’ai dit, les Nations Unies auront un rôle également à jouer dans la question de la certification des élections, qui est souhaité par tout le monde. Alors, vous avez évoqué le GTI. Vous savez, l’Accord de Ouagadougou marque un tournant tout à fait important parce que les Ivoiriens se sont appropriés le processus de paix, et la communauté internationale s’en réjouit. Alors, il faut donc s’adapter à cette évolution nouvelle et nous avons parlé avec le Président, le Premier ministre, le facilitateur de la question du mécanisme par lequel la communauté internationale pourra suivre l’application de l’Accord de Ouagadougou. Et je dois vous dire qu’à cet égard, la tendance du Conseil de sécurité, et nous en déciderons à New York, c’est d’écouter le facilitateur. Vous savez, il y a dans cet Accord de Ouagadougou, une disposition fondamentale, c’est le rôle aussi qui est accordée au facilitateur. Et le Conseil de sécurité est à l’écoute de ce que le facilitateur nous dit.




Emmanuel Duparcq (Agence France Presse) : Justement parlant du facilitateur, il adit que le délai de février 2008, début 2008 lui paraissait crédible pour la tenue des élections. On sait que la résolution 1721 prévoit en théorie ces élections avant le 31 octobre 2007, on sait aussi que techniquement il faut au moins dix mois, d’après ce qu’on nous dit ici, pour mettre le processus en place, à partir des audiences foraines, donc au vu de toutes ces conditions est-ce que vous pensez que le délai du 31 octobre peut encore être tenu ? Quel est le délai pour l’échéance crédible des élections, selon vous? Merci




JMS. : Nous avons évoqué avec tous nos interlocuteurs, la question des délais. Moi je ne peux pas vous dire parce que ce n’est pas au Conseil de sécurité de vous dire à quel moment exactement auront lieu les élections. Ce n’est pas à nous de le décider. Ce serait une erreur fondamentale de penser que nous puissions nous, en décider. En revanche, ce que nous avons dit et, l’Ambassadeur Voto-Bernales l’a rappelé dans son introduction, c’est qu’il est, dans toute la mesure du possible, important que les échéances soient respectées. Pourquoi est-ce que c’est important ? Parce que nous avons nous au Conseil de sécurité une certaine expérience des sorties de crise. Et nous savons que lorsque les parties s’entendent entre elles, comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire et on s’en réjouit et qu’elles se fixent elles-mêmes un calendrier, au fond le respect du calendrier entretient la dynamique du règlement de la crise. Et donc, c’est pour cela qu’on souhaite au maximum que ces calendriers soient respectés. Par ailleurs, il faut comprendre aussi et ça je demande au peuple ivoirien de le comprendre, c’est que nous sommes engagés au niveau de la communauté internationale dans le règlement de très nombreuses crises. Et donc les besoins qui s’expriment sont très importants. Et donc notre souhait, c’est que dans toute la mesure du possible, lorsqu’il y a des calendriers, ils puissent être respectés de telle sorte que nous puissions ensuite centrer nos efforts et utiliser les moyens que nous mettons à la disposition d’un pays, ailleurs. Il y a donc également pour le conseil de sécurité, une question générale pour ses moyens. Maintenant la question de la date exacte des élections, elle dépend. Ce qui est important, c’est d’avoir des élections qui soient crédibles, de bonnes élections, parce qu’il faut que la solution soit durable et, encore une fois, ce n’est pas à nous de fixer la date mais notre espoir est que les délais puissent être respectés.




Barthélémy Kouamé (Fraternité Matin- Internet) :L’année dernière, le Secrétaire général des Nations unies, à l’époque, M. Kofi Annan, avait recommandé au conseil de sécurité, un additif des forces de l’ONUCI de quelques milliers d’hommes. Jusqu’à présent le conseil de sécurité n’a pas fait justice à cette recommandation, est-ce qu’aujourd’hui vous estimez au conseil de sécurité que cette recommandation ou cet additif n'est plus nécessaire ou bien au contraire vous vouliez même diminuer les forces des Nations unies présentes en Côte d’Ivoire ? Je vous remercie.




JMS: Il y a une chose , je crois , qui mérite d’être signalée et qui nous a beaucoup frappés, c’est que l’atmosphère, le climat, a beaucoup changé. La situation est, nous semble-t-il calme. En tous les cas, c’est ce qui nous a été dit et nous nous en réjouissons. Nous devons discuter, n’est-ce pas au Conseil de Sécurité, normalement au moment du renouvellement du mandat, du nombre, donc je ne peux pas aujourd’hui vous dévoiler ce que le Conseil décidera. Mais la tendance du Conseil est, probablement ,à un moment donné, de faire le point. Nous devons, je pense , faire le point au moment où les opérations DDR seront largement engagées, que les questions d’identification seront largement engagées, nous devrons en ce moment évaluer les besoins. Ce que je peux vous dire, est que la tendance du Conseil de Sécurité est de faire en sorte que les forces que nous mettrons en place sur le terrain, correspondent aux besoins, n’est ce pas ! Notre souci, c’est de bien aider à la mise en œuvre de l'Accord de Ouagadougou




Tamsanqa Dickson (SABC): Further to your discussions with the Ivorian leaders, did you reach an agreement regarding the composition of the National Forces ?… I know there was a concern expressed by Prime Minister Soro on this issue




JMS: Your question has to do with the integration of the Forces. You now, it’s not for the Council to decide on an agreement between the parties! We are ready to assist, to help, but the decision is not ours. We will encourage the parties to find a solution on various pending issues including the issue of the ranks!




HT : Merci beaucoup. C’est la dernière question ? Merci monsieur l’ambassadeur ! Vous avez une question ?




Paulin Zobo (Fraternité Matin) : Les autorités Ivoiriennes et la population Ivoirienne, s’attendent à ce que le Conseil de Sécurité, étudie favorablement la levée de sanction qui pèsent sur trois jeunes ivoiriens , Charles Blé Goudé, Eugène Djué de la galaxie patriotique et l’ex-chef rebelle, Kouakou Fofié. Je voudrais donc savoir si le Conseil de Sécurité a eu a étudié la question avec le Chef de l’Etat, le Premier Ministre et M. Djibril Bassolé. Je vous remercie




JMS : Ce que je peux vous dire , c’est que nous avons évoqué la question de l’embargo, des demandes ont été formulées concernant du matériel, plus précisément l’importation du matériel pour la police.Et donc c’est une question que nous avons évoquée avec tous les interlocuteurs .C’est important pour nous parce que nous avons reçu une lettre du facilitateur et nous devons y répondre. Cela est un premier point. Mais la question des mesures précises qui ont été adoptées n’a pas été évoquée. Mais je dois vous dire d’ailleurs que le comité des sanctions des Nations Unies, n’a reçu aucune demande dans ce sens, à ce stade. Je vous remercie….




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