AU TERME DE SA TOURNEE DANS LE WOROBA, LE CHEF DE L’ETAT A ECHANGE AVEC LA PRESSE

Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara a terminé sa visite d’Etat dans le Woroba ce dimanche 26 juillet par un meeting géant au stade Losséni Soumahoro de Séguéla. Après les échanges avec les populations où il a annoncé de nombreux projets de développement, le Chef de l’Etat a donné une conférence de presse pour faire le bilan des cinq jours de visite dans les régions du Bafing, Béré et Worodougou. Le Chef de l’Etat a répondu sans détour aux questions portant entre autres sur les élections à venir, les menaces terroristes, la rencontre avec les victimes de la crise postélectorale, le développement de la région, etc. Ci-après l’intégralité des échanges avec les journalistes:

Conférence de presse du Président Alassane Ouattara à Séguéla


Avant-propos

Mesdames et messieurs, je viens d’effectuer une visite mémorable dans le district. J’ai eu l’occasion de visiter les trois régions du district, c’est-à-dire les régions du Béré, du Bafing et du Worodougou. J’ai eu l’occasion d’échanger avec les populations à Ouaninou, Koro, Touba, Mankono, Kounahiri, Dianra, Kani et ce matin, Séguéla.

Partout, comme vous l’avez constaté, la mobilisation a été totale, l’accueil a été exceptionnel et les populations étaient très enthousiastes. Je voudrais donc au nom de mon épouse et de la délégation qui m’accompagne, remercier mes parents et alliés du Woroba.

Comme je l’ai indiqué ce matin, cette visite a été l’occasion de faire l’état des lieux des travaux que nous sommes en train de réaliser. Lors du Conseil des ministres tenu à Séguéla le jeudi 23 juillet, le préfet de région nous a fait un point sur l’état d’avancement des divers travaux.

Il a aussi présenté les besoins du district, ce qui nous a permis de mieux évaluer les chantiers à démarrer. Malgré les importants investissements déjà réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour le développement de cette région qui a été délaissée pendant longtemps.

Si je me rappelais des investissements qui sont prévus pour l’avenir, nous avons indiqué pour la région du bafing, 80 milliards de FCFA, pour la région du béré 100 milliards de fcfa et pour la région du Worodougou 150 milliards de FCFA soit un total de 330 milliards de FCFA pour le district du Woroba.

Concernant les principaux projets démarré en 2015 ; nous avons procédé au lancement à Mankono du bitumage de l’axe Mankono-Tiéningoué pour environ 32 milliards de FCFA pour une durée de 22 mois de réalisation, la construction du pont de Massala dans le département de Séguela sur l’axe Massala-Nandala pour un coût de 4 milliards de FCFA dont l’exécution est prévue entre 6 mois et un an.

La construction du pont de Kongasso dans le département de Mankono, entre Kongasso et Kounahiri, pour un coût de 2 milliards Fcfa. La réalisation est également prévue entre six mois et un an. Nous avons prévu également l’électrification de 29 localités, ce qui va porter le taux de couverture d’électrification de 14% en 2011 à 38% à la fin de l’année 2015.

Nous avons également la construction d’un collège moderne de jeunes filles avec internat à Séguéla. Pour 2016, nous prévoyons le bitumage de l’axe Séguela-Mankono pour environ 35 milliards de FCFA sur 36 mois, le bitumage de l’axe Kani-Boundiali avec un financement de la Banque africaine de Développement pour 66 milliards de FCFA.

La relance du projet de Soja dans le Bafing pour 16 milliards de FCFA de l’Etat, pour une production annuelle d’environ 35.000 tonnes de graines. La réhabilitation et le développement du réseau électrique dans la région, la construction de la ligne électrique Mankono- Séguéla de 90kw.

La construction de 264 salles de classes, la construction d’un collège à Diarrabana et Bobi, la construction d’un lycée d’excellence à Séguéla. Dans le cadre du Plan national de Développement 2016-2020, nous prévoyons le bitumage de l’axe Séguéla –Man soit 125 km, le bitumage de l’axe Dianra-Boundiali, le bitumage de l’axe Touba- Séguéla.

L’idée étant de relier toutes les capitales des chefs-lieux de régions par le bitume. Nous prévoyons également le bitumage de l’aéroport de Séguéla pour un montant de 7 milliards de FCFA.

Bien évidemment, j’ai donné juste un résumé des différents projets, mais comme je l’ai indiqué au départ, nous avons un programme d’investissement de 330 milliards de FCFA dans les années à venir pour le district du Woroba.

1- (Brou Presthone /Frat-Mat) :
M. le Président de la République, nous voudrions savoir si vous réussirez à visiter toutes les régions du pays, vu que nous sommes à moins de 3 mois de la présidentielle, comme vous l’aviez promis ?

C’est ce que je souhaite. C’est une promesse effectivement de campagne. Et comme vous le savez, je tiens à tenir mes promesses. D’abord ce mandat a été écourté de 6 mois puisque j’étais à l’hôtel du Golf. Par la suite évidemment, nous avions un travail de reconstruction considérable à entreprendre à Abidjan. Nous avons tenté d’être à l’intérieur autant que possible. Je crois qu’il reste un certain nombre de régions à visiter.

Je me promène chaque fois avec mon programme ici (il le sort de sa poche). Je peux vous dire que bientôt nous irons à Bondoukou à la fin du mois. Nous avons déjà fait une visite d’Etat à Bondoukou. Mais nous n’avons pas pu tenir le Conseil des ministres. Donc pour la fin de ce mois de juillet, nous serons à Bondoukou.

Et je crois pour le mois d’août, je parle sous le contrôle du Secrétaire Général de la présidence, nous serons à Dabou, Grand-Lahou et autres. Je crois que nous avons déjà fait Jacqueville avec l’inauguration du pont de Jacqueville, le pont Philippe Grégoire Yacé.

Au mois de Septembre nous envisageons d’entreprendre les visites à mi-septembre à Bassam, Adiaké, Tiapoum, Aboisso, Abengourou et Agniblekrou. Donc, pendant la période du 15 au 20 septembre. Nous envisageons également de visiter la région de Daloa, Divo, Gagnoa, fin septembre, début octobre. Evidemment, je crois qu’à partir de là, je serai obligé de m’arrêter puisque nous rentrerons dans la campagne présidentielle qui est prévue normalement du 10 au 23 octobre. Je crois qu’en faisant ces différents cas que j’ai cités, j’aurais quasiment visité toutes les régions. Il me restera peut-être la région du Moronou et le Hambol. Si j’avais eu les 6 mois qu’on m’a enlevé (rire) c’est sûr que j’aurais pu faire la totalité des régions. Mais, je signale tout de même que faire tout ça en 4 ans et demi, c’est pas mal. Bien évidemment, les régions que je n’aurais pas l’occasion de visiter avant la fin de ce 1er mandat, et si comme je le souhaite, j’ai un second mandat, je donnerai la priorité aux régions que je n’ai pas encore visitées ou que je n’ai pas pu visiter pendant ces périodes.

2- (Modeste Koné/ Notre Voie) :
Tout au long de votre visite d’Etat, vous avez parlé de la réactivation du projet soja. Mais vous avez parlé peu de l’anacarde qui est beaucoup cultivé dans le district du Woroba. Je voulais savoir votre politique en ce qui concerne la transformation locale de ce produit ?

Vous savez l’anacarde, c’est toujours la même chose. C’est d’ailleurs vous les journalistes, quand quelque chose va très bien, on n’en parle pas. C’est comme on dit, le train qui est à l’heure, personne n’en parle. Mais c’est le train qui est en retard, qui est mentionné par tout le monde.

Alors, l’anacarde se porte bien. D’ailleurs, Les populations ont eu l’occasion de dire qu’il y a quelques années elles vendaient l’anacarde à 25 F et au maximum 75 F. Nous avons fixé le prix à 250 F, mais elles arrivent à le vendre à 500 ou à 600 F. Ce qui est quand même très bien. Nous avons été aidés par les coûts internationaux.

La production a fortement augmenté. Nous étions quasiment à égalité avec l’Inde en tant que premier producteur mondial. Mais nous sommes premier exportateur mondial puisqu’évidemment nous n’avons pas toutes les capacités de transformation de l’anacarde.

Nous avons entrepris un vaste programme de décorticage de l’anacarde. J’espère que ceci pourra être réalisé assez rapidement. Pour le moment nous décortiquons à peine 10%, je crois, par rapport à 30 % pour le cacao. Notre objectif, c’est d’accélérer cela.

Il faut de petites unités de 3000 à 5000 tonnes. Ceci est en cours d’étude par le ministère de l’Industrie. Le projet Soja est un projet que les populations de cette région ont toujours considéré comme important. Et puis, les terres sont également fertiles à cet effet. C’est pour cela que beaucoup d’investissements avaient été faits en son temps par le premier président le Président Houphouët Boigny. Nous pensons qu’il y a des perspectives et que nous pouvons réactiver ce projet soja.

3- (Habiba Dembélé /RTI 1) :
M. Le Président de la République, vous allez recevoir les victimes et les parents des victimes de la crise le 4 août prochain. Quels sont les victimes et parents des victimes identifiés pour cette rencontre ? Est-ce que ce sont ceux de la crise postélectorale ou des différentes crises qui ont secoué la Côte d’Ivoire ? Pourquoi maintenant ?
Nous avons une rencontre avec les victimes, les proches des victimes et les parents des victimes parce que la CONARIV a quasiment terminé le recensement complet des victimes parce que la création de la CONARIV, c’était pour terminer le travail de la CDVR puisque le recensement n’était pas complet.

Maintenant que nous avons tout de même pu réaliser un travail plus complet, on ne peut pas attendre plus longtemps d’autant plus nous avons prévu au budget 2015, 10 milliards FCFA pour l’indemnisation des victimes. Je n’aime pas prendre les engagements et ne pas les respecter. Nous avons dans un premier temps considéré que nous devrions prendre ce qui est connu.

Il y a eu à peu près 3000 personnes tuées qui ont été recensées par la Commission nationale d’Enquête. Leurs parents sont connus. Nous avons également un certain nombre de personnes qui ont perdu la vie, soit des militaires, soit gendarmes, soit des policiers pendant la crise. Ces personnes sont connues. Le ministère de la Défense et le ministère de la Sécurité nous ferons un recensement. Il y a un certain nombre de journalistes qui ont été assassinés qui sont connus, H par exemple.

Donc, nous avons quand même maintenant un nombre conséquent, 4500 personnes qui ont malheureusement subi ces difficultés, ces tueries, ces mutilations, ou ces violences pendant la crise postélectorale. Et nous n’allons pas, bien sûr, réunir les 4500 personnes, mais nous voulons réunir peut-être 200 à 300 personnes qui représenteraient les victimes et procéder à une remise de compensation et laisser la CONARIV et le Programme national de Cohésion social (PNCS) continuer de faire leur travail.

Vous savez que nous rentrons bientôt dans la période de la fête de l’indépendance. Nous considérons que c’est un bon moment pour le faire pour soulager les victimes et les proches des victimes.

4- (Traoré Ahmed /Aip) :
M. le Président, en moins d’un an d’activité, après la levée de l’embargo sur le diamant ivoirien, la Côte d’Ivoire en a exporté plus de 6700 carats, essentiellement extraits dans la région du Worodougou. Un résultat qui, bien que relativement faible, a été jugé encourageant par le ministre de l’Industrie et des Mines pour un début d’activité. Les acteurs du secteur ont plaidé pour un investissement plus accru dans le secteur, avec des moyens modernes. Vu qu’il faut aujourd’hui creuser beaucoup plus en profondeur le sol pour pouvoir espérer trouver des diamants, peut-on s’attendre à des investissements dans ce secteur et généralement dans le secteur minier dans la région du Worodougou qui regorge selon le ministère d’énormes potentialités ?

C’est vrai que depuis la levée de l’embargo, l’exploitation et l’exportation des minerais ont pu reprendre, mais en faible quantité. Et cette région regorge de ressources minières. Le ministre des Mines me disait que nous avons augmenté de plus de 80%, la production. Nous sommes passés de 11 à 18 tonnes, en trois ans, en matière de production d’or.

Et les perspectives sont très bonnes. Comme vous le notez d’ailleurs, à chaque Conseil des ministres, nous agréons un certain nombre de permis d’exploitation d’or, de diamant ou d’autres minerais. Les mines ont un très bon avenir dans notre pays. Nous avons fait un nouveau code minier il y a deux ans, qui est quand même très attractif.

Ce qui fait que nous avons beaucoup de compagnies qui viennent de partout. Que ce soit d’Australie ou d’Angleterre ou des Etats-Unis. Et nous continuerons d’encourager l’exploitation de nos minerais, surtout de l’or.

5- (Bamba Idrissa /Soir Info) :
M. le Président de la République, il y a quelques semaines, lors d’une audience que vous accordiez à Mme la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, la reprise en main du dialogue politique. En quelque sorte un dialogue direct. Alors aujourd’hui je voudrais savoir à quelle période ce dialogue est-il prévu, surtout qu’il ne reste que trois mois pour l’élection présidentielle ?

Il y a un ministre d’Etat chargé du dialogue politique et qui rencontre, de manière régulière, les partis politiques. Bien évidemment, il lui appartiendra de me faire une proposition quand il sera prêt pour que je puisse moi-même rencontrer les partis politiques. Il s’agit de tous les partis politiques qui sont concernés par ce dialogue.

Bien sûr, il y a des partis du RHDP. Egalement, des partis membres de la CEI, d’autres partis politiques. Ceci dépend surtout du calendrier que me proposera le premier ministre Ahoussou Kouadio-Jeannot. J’espère le faire en septembre. Ce serait un bon moment pour échanger avec ces partis.

Mais, nous avons déjà réglé toute une série de questions dans le cadre du dialogue politique avec le premier ministre Ahoussou Kouadio-Jeannot. Les choses avancent bien. Que ce soit la question des libertés provisoires, celle des réfugiés, la question du dégel des comptes. Nous avons également le financement extraordinaire des partis politiques parce que vous savez, ne peuvent bénéficier du financement de l’Etat, que les partis membres de l’Assemblée.

Ce n’est pas moi qui ai fait cette loi. Je l’ai trouvée en place. Malgré cela, nous avons prévu le financement extraordinaire pour un certain nombre de partis qui ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale. C’est dire que ce dialogue continuera.

6- (Bamba Idrissa /Soir Info) :
A quelques mois des élections, l’opposition ivoirienne continue de récuser le président de la CEI alors que vous tenez à l’organisation de ce scrutin à la date constitutionnelle.
Vous me dites la CEI est récusée par certains partis politiques. Je ne sais pas s’il y a des partis politiques ; il y a des personnes qui récusent la CEI. Mais tout le monde est représenté à la CEI. En tout cas tous les partis de l’opposition, les partis au pouvoir, la société civile. Donc pour nous c’est un débat totalement futile.

Mais ceci étant, les uns et les autres peuvent continuer de débattre mais la CEI a publié la liste électorale, 6,300.504. Et la CEI continuera de faire son travail. Tous les partis significatifs qui ont participé aux dialogues politiques sont représentés à la CEI. Donc nous n’avons pas de raison de penser que cela puisse avoir une influence négativement sur la date du scrutin.

En tout cas je veux vous rassurer que je n’irai pas dans la voie de mon prédécesseur pour rallonger mon mandat. Je tiens à respecter la constitution. Donc les élections auront lieu le 25 octobre ; et cela n’est pas modifiable.

7- (Lassina Sermé /Apa news) :
M. le Président de la République, quel est, selon vous, le signal fort que la justice ivoirienne voudrait bien envoyer à la communauté nationale et internationale à travers la mise en examen d’officiers militaires qui ont combattu pour votre cause, surtout que cette justice ivoirienne a été accusée à tort ou à raison de pratiquer la justice des vainqueurs ?

L’autre question est relative à l’école obligatoire, un projet qui doit démarrer à la rentrée prochaine. Mais sur le terrain, M. le Président, les infrastructures ne sont pas disponibles pour accueillir ce projet dans la mesure où les effectifs sont pléthoriques dans les établissements sillonnés. Comment selon vous, M. le Président, le gouvernement pourra rendre effectif ce projet à la rentrée scolaire prochaine ?
Concernant la justice, entre guillemets, des vainqueurs, c’est un débat également que je ne comprends pas personnellement. On nous dit de laisser la justice être indépendante et en même temps on nous demande d’interférer dans le fonctionnement de la justice. Moi, je refuse de faire cela. Ce que je constate, c’est que la justice fait son travail. Les cas de flagrant délit qui ont commencé à être examinés par les auditions d’un certain nombre de personnes. Et donc la justice fait son travail et cela au rythme qui lui convient.

Ma seule responsabilité, c’est de donner les moyens à la justice de travailler. La cellule spéciale d’enquête continuera de faire son travail, mais il n’est pas question pour moi de chercher à faire un équilibrisme. Donc, ceux qui demandent cela doivent savoir que cela n’est pas très objectif. Il faut laisser la justice faire son travail. Nous sommes dans un état de droit.


Concernant l’école obligatoire, on vient de me remettre une fiche qui indique que nous avons un budget de 700 milliards de FCfA pour l’année scolaire 2015-2016. Quand on prend le nombre total d’enfant de 6 à 16 ans, selon les chiffres qui m’ont été donnés par le ministre de l’Education nationale, il y a, à peu près 1,2 millions d’enfants qui ne sont pas à l’école, ou qui ont quitté l’école. Nous avons tout de même un taux de 90%, si je ne me trompe pas.

Evidemment pour ces personnes, beaucoup pourront aller à l’école dès la rentrée scolaire 2016, parce qu’à l’école primaire c’est la gratuité, les kits et les manuels scolaires sont distribués. Quand ont dit l’école obligatoire, on n’atteindra pas ça en un an ou deux ans. Nous avons déjà construit 12,500 salles de classes et 3000 salles qui sont en construction et doivent être livrés d’ici à janvier.

Donc, disons en janvier nous aurons 15 milles salles de classes, celles-ci permettront d’accommoder et d’améliorer le nombre d’élèves par salle de classe. Il faut également tenir compte du recrutement des enseignants, il n’y a pas que les salles de classes. Le budget a déjà prévu un certain nombre d’enseignants à recruter. Les 700 milliards sont déjà inscrits au budget, donc financés sur des ressources que nous identifions.

Pour les 100 milliards qui restent, nous avons des contacts avec un certain nombre de bailleurs y compris les Nations-unies, notamment avec l’ancien Premier ministre Britannique, Gordon Brown, que j’ai rencontré l’année dernière et qui m’a dit qu’il se fera fort de nous aider à trouver les financements complémentaires pour faire cela.

J’ai des chiffres ici concernant les enseignants à recruter. Je crois que le plus important c’est de dire que nous allons y mettre les moyens pour que dès la rentrée prochaine, ces choses puissent se faire. Bien évidemment, c’est un programme qui prendra quelques années, nous voulons que cela se fasse le plus rapidement possible, ça se fera qu’au rythme de la volonté des familles et des communautés, c’est pour cela que dans mon discours, j’ai fait appel. Nous mettrons des salles à disposition et allons recruter des enseignants, mais il faudra encourager les familles et les communautés dans certaines régions afin qu’elles acceptent d’envoyer les enfants à l’école, notamment les jeunes filles dans certaines régions.

Par exemple dans le nord. Cela demande un travail collectif, c’est pour cela que je compte beaucoup sur la contribution des populations (les communautés, les chefs traditionnels, les chefs coutumiers) dans les différentes régions pour nous permettre d’avoir un succès avec cette décision. Il faut commencer à un moment donné, et nous avons décidé de commencer maintenant. Il faut que le temps de la scolarisation à 100% soit le plus court possible, c’est cela notre objectif.

9- (Emile Scipion/ LA Matinale) :
M. le Président de la République la santé du Président Blaise Comparé, a fait la semaine dernière les choux gras de la presse écrite et des réseaux sociaux faisant état de ce qu’il a eu une fracture du fémur et qu’il avait été évacué au Maroc avec la facilitation de l’Etat ivoirien pour un traitement. Que pouvez- vous nous dire sur la question ?
Je n’en fais pas un mystère bien que les questions de santé soient des questions personnelles. Le Président Compaoré a fait une chute et il a eu un problème. Il été évacué au Maroc. L’opération s’est bien passée. La récupération se passe très bien. Il me disait d’ailleurs qu’il n’a pratiquement plus besoin de béquilles pour marcher. Donc, les choses se passent bien.

10- (Sali Silué Konaté /Radio Côte d’Ivoire) :
Ma question est relative au ton que vous avez emprunté tout à l’heure lors de votre message à l’occasion du meeting de clôture. On ne vous voit pas souvent parler avec un ton aussi ferme. On l’a remarqué à Abobo lorsque vous avez reçu les victimes de la crise postélectorale. Aujourd’hui, vous avez eu le même ton de fermeté lorsque vous parliez d’élection et de transition. Est-ce le signe d’une certaine exacerbation ?
La fermeté de ton, peut-être c’est vrai, ça peut traduire un agacement. Quand je lis dans les journaux un certain nombre de personnes qui se considèrent comme des responsables politiques et qui demandent des transitions ; transition pour aller où ? Nous avons eu des transitions qu’il fallait.

Cela a créé beaucoup de retards à la Côte d’Ivoire. Parce que les problèmes ne se réglaient pas. On a passé tout le temps à se chamailler. Il faut que la Côte d’Ivoire sorte de ce système. En deuxième lieu, il y a eu des élections démocratiques, il y a un gouvernement qui est en place et qui représente la large majorité des ivoiriens, aussi bien à l’Assemblée, dans les régions, les conseils municipaux. Une transition pour aller où ?

Je les mets en garde parce que s’ils disent ça, ça veut dire que certains espèrent une déstabilisation qui leur permettrait d’avoir une transition comme ils en ont eu l’occasion par le passé. Si nous avons des éléments sur ça, ça sera très grave. Donc, il n’est pas question de transition. La Côte d’Ivoire, ce n’est pas d’autres pays que je ne nommerais pas. C’est un pays qui marche, c’est un pays où il y a l’Etat de droit, un pays où la démocratie est respectée, le multipartisme. On ira à des élections dans trois mois, il faut que ces gens se concentrent sur les élections, qu’ils disent aux ivoiriens voilà ce que nous vous proposons, votez pour moi.

Je voudrais qu’on parle aux ivoiriens sur ce qui intéresse les ivoiriens. Ce n’est pas les questions de poste de tel ou tel qui les intéressent. C’est ce que le responsable politique peut faire pour les ivoiriens, c’est ce qui est important.

11- (Zon Hilaire /Chine Nouvelle, France 24, Associated press) :
M. Le Président les menaces djihadistes se multiplient au niveau de nos frontières avec le Mali. Quelles sont les dispositions que prend le gouvernement pour faire face ?
Les menaces sont partout dans le monde, y compris en Côte d’Ivoire. Ce que je peux dire, c’est que nous restons particulièrement vigilants. A l’occasion de mon interview, j’ai eu le temps d’en parler. Je félicite le ministre de l’Intérieur qui est à mes côtés pour le travail important qui est en train d’être fait au niveau du ministère de la Sécurité, du ministère de la Défense et aussi du Conseil national de la sécurité.

Bien entendu aucun pays n’est à l’abri de ces menaces djihadistes. C’est le cas des USA, de la France et de nombreux grands pays que vous connaissez. Mais nous mettons tous les moyens pour que les ivoiriens continuent de vivre en paix dans la sérénité et dans la quiétude.

12- (Fabrice Tété /Le Temps) :
M. le Président, votre ancien collaborateur Charles Konan Banny est aujourd’hui le président de la Coalition nationale pour le changement (Cnc), donc il est possible qu’il soit leur candidat. Avez-vous peur de sa candidature ?

C’est plus facile de répondre à cette question. Le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko a eu à dire que je n’ai jamais peur. Et c’est cela qui l’impressionne. Je n’ai pas de commentaire à faire sur des candidatures. D’ailleurs cela est bien pour la démocratie, quand il y a plus de candidats. Je ne suis pas quelqu’un à avoir peur de qui que ce soit. Je suis déterminé à aller à ces élections avec un bilan, un programme et une équipe.

Et surtout dire qu’est-ce que je ferai après l’élection du 25 octobre. J’espère que le temps de campagne soit le plus court possible pour que nous puissions faire des conseils des ministres jusqu’en fin septembre, juste pour faire la campagne et reprendre en novembre. Nous avons perdu 6 mois avec la précédente élection. Nous devons mettre le moins de temps possible cette fois-ci à faire la campagne.