SEMINAIRE DE FORMATION DES COMMISSAIRES NATIONAUX ET DES MEMBRES DES COORDINATIONS DEPARTEMENTALES DE LA CNSI

DECLARATION DU PREMIER MINISTRE

Monsieur le Président de la Commission Electorale Indépendante ;



- Mesdames et Messieurs les Ministres ;



- Excellences, Messieurs les Ambassadeurs ;



- Excellence, Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies ;



- Excellence, Monsieur le Haut Représentant des Nations Unies chargé des Elections ;



- Monsieur le Président de la Commission Nationale de Supervision de l’Identification ;



- Mesdames et Messieurs les Préfets ;



- Monsieur le Maire de Yamoussoukro ;



- Messieurs les Commissaires Nationaux de la CNSI ;



- Mesdames et Messieurs les séminaristes ;



- Mesdames et Messieurs ;



Je voudrais remercier les organisateurs pour m’avoir convié à cette cérémonie. C’est la raison pour laquelle, mes premiers mots seront également des mots de félicitation à l’endroit du Président de la CNSI et des membres de cette commission, qui ont pensé faire ce séminaire sur «la méthodologie de supervision et de contrôle de l’identification», eux qui ont pensé son organisation et ont mis tout en œuvre pour en assurer le succès.



Mesdames et Messieurs,



La grave et longue crise que connaît notre pays depuis trop longtemps à mon avis et à mon goût, est considérée, par une large partie des observateurs, mais surtout par les ivoiriens eux-mêmes, à tort ou à raison, comme une crise identitaire. En effet, certains de nos compatriotes se sont sentis, à un moment donné, injustement exclus de la communauté nationale. C’est pour apporter des solutions durables à ce sentiment de frustration que les différents accords signés, tant à l’extérieur qu’en Côte d’Ivoire par les acteurs de notre vie politique, ont consacré une large place au processus d’identification des populations. Cette option n’a pas davantage échappé à la communauté internationale qui, dans les deux (02) Résolutions 1633 et 1721 du Conseil de Sécurité, a considéré l’identification équitable des populations comme une des principales réponses aux préoccupations majeures exprimées par certains acteurs de la crise.



Pour ma part, ayant été chargé et étant considéré comme l’héritier de tous ces accords et résolutions puis de tous arrangements futurs sur cette question, j’ai essayé de mettre en œuvre une méthodologie à même de procurer des résultats satisfaisants. Le ministre de l’Administration du territoire vient de caractériser cette méthodologie comme étant la démarche du caméléon, il a raison, sauf que je souhaite aller plus vite que le caméléon (…). J’aime bien cette allégorie du caméléon qui traduit toute la prudence et la sagesse dont il faut entourer un tel processus qui n’est pas prompt, mais en même temps, notre mission s’inscrit dans un temps, et c’est là toute la difficulté: allier prudence, sagesse et vitesse. Certains diraient que c’est la quadrature du cercle, en tous cas, c’est le défi majeur qui nous est posé.



J’ai proposé un mode opératoire qui, sans aucun doute, n’est pas parfait. Mais la perfection est-elle de ce monde ? Même imparfait, ce mode opératoire assure néanmoins une exécution quasi simultanée et à moindre frais des opérations.



Je souhaite que les discussions qui ont lieu en ce moment sous le sceau de ce qu’il est convenu d’appeler « le dialogue direct », permettent éventuellement, de parfaire ce mode opératoire à la satisfaction de tous les acteurs. Je signale du reste, à cet égard, qu’à la réunion tenue à l’époque en Septembre 2006, sous la présidence de Son Excellence Monsieur SASSOU N’GUESSO, alors président de l’Union Africaine, J’avais proposé comme compromis dynamique, comme point de consensus, une solution qui me paraissait acceptable par tous et qui nous aurait permis, peut-être, d’aller plus loin. Malheureusement, cette solution n’a pas rencontré l’unanimité, du moins le consensus indispensable pour avancer. En fait, rien n’est oublié, tout sera fait. L’essentiel c’est que tout mode opératoire que nous proposerons, soit entouré de précautions qui prennent en charge l’équité et la transparence.



En tout état de cause, ma détermination reste intacte pour conduire ce volet très important du programme de sortie de crise et qui transcende la conjoncture électorale. L’identification va au-delà de la conjoncture électorale, tant il est vrai que le manque de papier d’identité est devenu un problème national, tant pour ceux qui souhaitent voter que pour ceux qui ne veulent pas voter.



Toutefois, l’identification à laquelle nous consacrons tous nos efforts doit se faire dans l’équité. Cette équité, Mesdames et Messieurs, doit viser à satisfaire l’exigence de justice logée dans le cœur de nos compatriotes. Aspiration de tout individu, la justice, comme la liberté, est, en effet profondément ancrée dans la nature humaine.



De nombreux ivoiriens, dont peut être quelques uns parmi vous sont dépourvus de titre d’identité. En tout cas, j’en fais partie. Nous devons faire en sorte que, par une identification réussie, chacun puisse répondre aux deux questions suivantes : « au fond, qui suis-je ? », et « au fond… » regardant l’autre, «… qui es-tu ? ». Il faut en d’autres mots, que nous sachions dans ce pays « qui est qui ». Ces questions apparemment banales touchent ce qu’il y a de fondamental dans l’homme, à savoir son être et son perçu social.



Il s’agit pour nous tous en définitive, à travers le processus d’identification, de faire en sorte que chacun soit ce qu’il est et rien d’autre que ce qu’il est.



Votre contribution, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la CNSI, est capitale car vous veillez, de par les textes qui ont institué cette commission, à la conduite transparente des opérations d’identification. Le sujet autour duquel vous vous réunissez durant ces jours vous permettra de définir et de transmettre à tous les membres de la CNSI, du moins, je l’espère (…) les outils nécessaires pour remplir avec efficacité votre mission.



Le Gouvernement attend beaucoup, attend énormément devrais-je dire de vos travaux. Le pays tout entier, attend beaucoup des résultats de vos travaux. Toute la population ivoirienne espère beaucoup en vous et en vos travaux. Vous n’avez pas droit de décevoir, vous avez le devoir de donner satisfaction. Tout au long de ce séminaire et plus tard dans l’exécution de votre délicate mission, rappelez-vous constamment, que seule une identification réussie dans l’équité, dans la transparence, permettra une sortie crise heureuse et surtout durable.



En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert le séminaire de la Commission Nationale de Supervision de l’Identification sur « la méthodologie de supervision et de contrôle de l’Identification.



Je vous remercie.