VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE (VBG): UNE VINGTAINE DE JOURNALISTES FORMES AUX PRINCIPES DIRECTEURS A INTEGRER DANS LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION

Abidjan, le 25 novembre 2021- A l’initiative de ONU Femmes Côte d’Ivoire et avec la collaboration de l’ONG Mama Project, une vingtaine de professionnel(le)s des médias ont été formés, le jeudi 25 novembre 2021 à Abidjan, aux principes directeurs qu’ils doivent intégrer dans le traitement de l’information, afin de contribuer efficacement à la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG).

Au nombre de sept, dont quatre principaux, selon Luc Kablan, expert à ONU Femmes, spécialiste Genre et Sida, ces principes directeurs que les journalistes doivent connaître sont la confidentialité, la sûreté/sécurité, la non discrimination, le respect, l’empathie, le passé de l’intervenant et l’âge et le sexe de l’intervenant.

"Parlant de confidentialité, le journaliste doit avoir le consentement, si possible un document écrit, de la survivante avant de publier son témoignage", a expliqué Luc Kablan.

A cette occasion, il a établi la différence entre Genre et Sexe. Pour Luc Kablan, le Genre est l’ensemble des rôles sociaux (droits et devoirs) attribués à l’homme et à la femme dans la société. C’est ce qui différencie les hommes et les femmes dans leur relation sociale.
Quant au Sexe, il l’a défini comme l’ensemble des différences biologiques et la fonction procréative déterminées entre l’homme et la femme.
"Le Genre est réversible, acquis et peut évoluer dans le temps et l’espace. Alors que le sexe est universel, inné, irréversible et ne peut pas évoluer", a-t-il précisé.

Il a rappelé les six types de VBG en Côte d’Ivoire. Notamment le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressources et les maltraitances psychologiques et émotionnelles.

Non sans relever les facteurs de ce phénomène, entre autres, l’irrespect des droits de l’homme, les inégalités entre les sexes et l’abus de pouvoir.

Tatiana Mossot, journaliste-formatrice et responsable de l’ONG Mama Project, a, de son côté, invité les journalistes à intégrer les questions de Genre dans le traitement de l’information.
"La contribution des journalistes à la lutte contre les VBG est de raconter les témoignages dans les médias. En tant que journalistes, nous devons aller au-delà du silence de la victime pour ne pas nous rendre complices indirectement du crime qui lui est fait", a insisté Tatiana Mossot.

Pour elle, la question de Genre est une question de parité, d’équilibre et les journalistes doivent s’engager aux côtés du gouvernement pour la cause des victimes.

Elle a également sensibilisé au harcèlement sexuel en ligne des journalistes, dont 80% ont déjà été victimes dans l’exercice de leur métier.

Cette formation coïncide avec le démarrage des 16 Jours d’activisme contre les VBG prévus du 25 novembre au 10 décembre, période au cours de laquelle le monde entier se mobilise à travers des actions de sensibilisation en vue de l’élimination de ce fléau.